mardi 22 novembre 2016

Bergerac continue sa route

Lors du dernier tour régional de la coupe de France féminine, la Dordogne a eu le droit à son deuxième derby du weekend entre le TFC et le BPFC.

Le derby entre TRélissac et Bergerac
a une nouvelle fois été d'un suspense haletant.
© Sylvain Desgroppes.
Trélissac et Bergerac commencent à bien se connaître. Il s'agissait déjà ce dimanche du quatrième match entre des équipes seniors de ces deux clubs phares de la Dordogne. Quatre derbys pour toujours autant de passion, de tension, parfois, de suspense, toujours.
Après le premier derby entre les équipes féminines en DH le 16 octobre dernier, après celui entre les équipes réserves garçons en coupe de la Dordogne le 22 octobre, avant celui pour ces mêmes équipes en Régional 1 le 17 décembre prochain, et le lendemain du match entre les deux clubs en CFA, ce sont les féminines du TFC et du BPFC qui se sont affrontées dans le cadre du dernier tour régional de la coupe de France.
Et une fois de plus, c'est à un vrai derby que les nombreux spectateurs ayant répondu présents ont pu assister. Même si le début de match a été un peu gâché par la blessure de Manon Simon, qui aura nécessité une interruption de la rencontre après trente secondes seulement de jeu, et pendant trente minutes. Une blessure malheureuse, sur un choc involontaire, mais moins grave que l'on pouvait le craindre.
Derrière, les trélissacoises, à l'envie probablement décuplée par cette blessure, dominent l'entame de match. Sur un long coup de pied arrêté, elles se créent la première occasion de la rencontre (3e). Sur le corner qui suit, le ballon est mal ressorti par Bergerac, mais la frappe puissante de Virginie Pouyade heurte le poteau (4e). Ce n'est que partie remise, puisque Trélissac marque finalement par Emma Sanchez sur un corner après cinq minutes de jeu.

Un match fermé
La jeune équipe de Trélissac a dominé le premier acte.
© Sylvain Desgroppes.
« Les derbys sont toujours compliqués, on est forcément dans un autre état d'esprit. La sortie sur blessure de Manon (Simon, NDLR) nous a motivé encore plus pour se battre et être les premières sur tous les duels », glisse la capitaine Diane de Sousa Ferreira. En confiance, Trélissac continue de dominer ce début de match. Plus de présence, plus de vitesse dans les enchaînements offrent encore une nouvelle situation dangereuse sur un contre.
Il faut attendre vingt minutes avant de voir Bergerac se remettre dans sa partie et équilibrer les débats. « Cette blessure de leur joueuse nous a aussi embêté, évidemment. On les a laissé faire, on prend ce but, on a mis du temps à s'y mettre », concède la capitaine du BPFC Amandine Carrié. Même si cette dernière, avec expérience, avoue ne pas s'inquiéter du scénario qui se déroule sous ses yeux : « On a l'expérience de ces matchs, dans les têtes on est resté concentrées, en sachant que l'on pouvait revenir dans le match ».
Un retour progressif qui se fait par du jeu sur les côtés, et notamment à droite autour de la bonne relation entre Marina Martin et Pauline Bodain. Mais c'est l'ailière gauche Sandra Sardella qui se met en évidence. Sur un ballon cafouillé à quinze mètres du but, cette dernière contrôle et se retourne vite pour une frappe en demi-volée qui heurte la barre transversale (27e).
Malgré tout, dans un match où les équipes se rendent coup pour coup, difficile de trouver désormais un favori. La bataille fait rage en milieu, et des deux côtés, les défenses centrales ont pris le dessus sur les attaquantes dans les airs. Trélissac peut penser avoir fait le plus dur en marquant ce premier but. « J'ai un groupe jeune, elles ont besoin de confiance, et ce but nous en donne justement. On a bien gêné leur relance et leur jeu direct en pressant haut en première période », explique le coach du TFC Christophe Pecastaings.
Bergerac, leader de sa poule en DH et qui s'était imposé 2-1 en championnat, a effectivement du mal à développer son jeu et à se créer des occasions. « On n'a pas su installer notre jeu au sol. Même avec les différents systèmes tactiques que l'on a essayé, notamment en milieu, cela ne fonctionnait pas. C'est le match qui voulait ça, c'est un derby, les forces s'équilibrent », estime Serge Pialat, le technicien bergeracois.

Le match s'ouvre
Le deuxième acte sera beaucoup plus plaisant pour le public. A Bergerac, visiblement, le passage aux vestiaires a été bénéfique. Techniquement, tactiquement, et mentalement. Après une première situation sur corner, et une tête qui passe de peu au-dessus, c'est Marina Martin qui pense offrir un but à son avant-centre Ophélie Lévèque suite à un déboulé de cinquante mètres, mais la tête plongeante de cette dernière dans les six mètres passe au-dessus (52e).
A L'expérience, Bergerac a peu à peu pris le dessus
pour aller chercher la qualification.
© Sylvain Desgroppes.
Sur un nouveau centre fuyant de la droite, ni Ophélie Lévèque ni Pauline Bodain ne peuvent ensuite reprendre, pourtant seules au second poteau (56e). « Le coach nous a bien remonté à la pause. On a changé en deuxième période pour leur mettre plus de pression », explique Amandine Carrié. « Le match était très tendu. Il a fallu que l'on en mette un peu plus en deuxième mi-temps pour revenir, on l'a fait », complète Elodie Chouet.
Même si l'heure de jeu arrivant, de nouveau, les occasions de but se font rares. Le jeu est fermé, avec surtout une bataille en milieu, notamment entre les deux meneuses de jeu Amandine Carrié et Sindy Busillet côté Bergerac, et la capitaine courage du TFC Diane De Sousa Ferreira, bien aidée par Annabelle Pouyade.
Le bloc trélissacois subit, avec une union de moins en moins forte entre les lignes. « On a eu du mal à ressortir en deuxième période, peut-être un peu bloqué par la peur. Notre bloc était plus bas, je n'ai pas vraiment d'explication », relate Christophe Pecastaings. Son équipe subit, mais parvient à se projeter vite vers l'avant à la récupération.
A l'image de cette percée de Manon Mallet côté droit, qui percute, élimine sa vis-à-vis, rentre et glisse le ballon à Homedes à l'entrée de la surface. La frappe de cette dernière se dirige vers la lucarne mais heurte le bas de la barre transversale (70e). Bergerac continue de pousser, mais manque de précision technique dans les vingt derniers mètres.
Les minutes passent, mais l'équipe ne s'affole pas. « On n'était pas inquiètes. On sait que même à 1-0, on peut revenir à tout moment dans le match, et à ce moment-là, ce sont elles qui seraient devenus plus inquiètes de la suite des événements », confie Amandine Carrié. La capitaine imprime le rythme du jeu de son équipe avec sa coéquipière à la mène Sindy Busillet.
A trois minutes de la fin, une énième percée de Marina Martin, très active ce dimanche, permet à cette dernière de frapper. Meg Hillairet détourne du pied, mais Elodie Chouet est à l'affût pour pousser la balle au fond (1-1, 87e). Et Bergerac croit en l'exploit, pousse toujours plus. Bien décalée par Sindy Busillet dans l'espace, Lisa Morales bute sur une Meg Hillairet bien inspirée.
Puis à l'entrée des arrêts de jeu, sur une bonne combinaison à trois, Elodie Chouet se retourne à l'entrée de la surface pour adresser une frappe puissante et permettre à son équipe de passer devant. « C'est au mental et au physique que l'on revient. C'est la coupe, et c'est un derby, le principal c'est de gagner », explique la double buteuse, l'une des joueuses d'expérience côté Bergerac.
Mais ses deux buts ne sont pas encore ceux de la victoire. Car la fin de match est complètement folle. Sur l'engagement, c'est Estelle Dalencon qui remet les deux équipes à égalité. « On prend les deux buts car on commence à lâcher et elles en profitent. Mais derrière, on a su bien réagir », met en avant Diane de Sousa Ferreira.
Comme l'an passé, c'est aux tirs au but que la qualification va se jouer. A ce petit jeu, Bergerac est plus fort, là-aussi avec l'expérience de l'an passé en coupe. Les cinq tirs sont au fond, quand Julie Claret arrête la deuxième des tentatives des locales. C'est Bergerac qui sera l'une des quatre équipes de la ligue d'Aquitaine présente au premier tour fédéral, celui des 64e de finale.
A Trélissac, malgré la défaite, on reste positif. « On savait que ce serait un match compliqué, que ce serait costaud et qu'il faudrait se battre. Il faut que l'on garde ce même état d'esprit pour la suite du championnat, avec le match contre la réserve des Girondins de Bordeaux qui se profile », avance la capitaine Diane de Sousa.
Christophe Pecastaings : « On travaille bien depuis le début de saison. On a fait une bonne première période, la deuxième a été moins bonne car on a eu du mal à ressortir. Mais c'est rageant de prendre ces deux buts coup sur coup à la fin, même si on a su réagir quand même pour égaliser. En championnat, on n'ira pas chercher les barrages pour la montée, donc on voulait faire un beau parcours en coupe »...
Serge Pialat : « On avait un peu peur de ce profil de match, avec un adversaire qui nous a dérangé, qui a mis de l'engagement. On aurait pu revenir plus tôt, mais c'est la coupe, et on savait aussi qu'il fallait être patient car on pouvait revenir jusque dans les derniers instants. Et on n'a pas perdu cette vertu, ce mental pour tenir dans le respect des consignes et la patience jusqu'au bout ».

Trélissac – Bergerac

Mi-temps : 1-0
Score final : 2-2 (3 tab à 5)

Buteurs : Sanchez (5e), Dalencon (91e) pour Trélissac. Chouet (87e, 90e) pour Bergerac.

Avertissement : 0
Expulsion : 0

Trélissac : Hillairet – V. Pouyade, Celotto, Marcon, Sanchez – A. Pouyade, De Sousa Ferreira (cap.) – Archer – Mallet, Simon, Dalencon. Entraîneur : Christophe Pecastaings. Remplaçantes : Drouault, Homedes, Vigier.

Bergerac : Claret – Martin, Simon-Chautems, Demarconnay, Nierichlo – Cerdan – Carrié (cap.), Busillet – Bodain, Leveque, Sardella. Entraîneur : Serge Pialat. Remplaçantes : Chaboisseau, Chouet, Morales.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire