Le
club de Rouffignac/Plazac, qui vit sa deuxième saison en ligue, a
changé d'entraîneur cet été avec l'arrivée d'un jeune coach,
Alexandre Da Costa Lacerda.
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Alexandre Da Costa Lacerda, coach de Rouffignac/Plazac. © D.R. |
«
J'ai toujours aimé ce travail d'entraîneur, j'ai été très vite
attentif à ce qui se faisait. Je me suis plu à m'informer, à
analyser, à échanger avec d'autres entraîneurs », annonce
Alexandre Da Costa Lacerda. A vingt-neuf ans seulement, son
intronisation cet été comme entraîneur de l'équipe régionale
senior de Rouffignac/Plazac n'est donc pas un hasard.
Les
premiers pas
Le
succès est vite au rendez-vous, avec une montée dès l'été 2015
pour remplir l'objectif du club, et un maintien en PL l'an dernier.
En parallèle, le joueur qu'il est se forge déjà quelques
expériences sur les bancs de touches.
A
partir de 2010-2011, à 23 ans seulement, il prend en main l'équipe
PH des U17 de Sarlat. Lors de sa dernière saison au FCSM, en
2013-2014, il épaule aussi Bachir Koucha sur l'école de football. «
J'ai aussi passé tous mes diplômes. J'ai actuellement le brevet de
moniteur fédéral », continue Alexandre Da Costa Lacerda.
Un
parcours qui montre clairement la volonté qu'il a eu, très jeune,
de se tourner vers le monde du coaching. Mais pour autant, devenir
entraîneur de Rouffignac/Plazac pour cette saison 2016-2017 était
encore loin de son idée en juin dernier. Tout s'est finalement
précipité lorsque les deux pistes qu'avait le club pour remplacer
Pierre Marty, l'entraîneur sortant, ne se concrétisent pas.
«
On était déjà à la fin du mois de juin, et les présidents ont
fait le choix de chercher une solution en interne. Au début ils ont
pensé à certains anciens, mais ils n'étaient pas partants et ce
sont eux qui ont pensé à moi », se rappelle le sarladais. Même si
tout va très vite, ce dernier prend le temps de la réflexion et
fait les choses dans l'ordre : « J'ai eu une discussion avec les
cadres de l'équipe pour prendre la température, avoir leur avis,
avant d'aller voir le président pour lui donner mon accord ».
A
vingt-neuf ans, pour sa première expérience en tant qu'entraîneur
senior, et en prenant la tête d'une équipe dont il était encore
joueur quelques semaines plus tôt, le pari d'Alexandre Da Costa
Lacerda n'est pas simple à prendre. S'il l'a fait, c'est parce qu'il
s'est senti soutenu : « J'avais l'aval de tous les joueurs. Il est
important de savoir que le groupe pousse dans le même sens, c'est
plus facile ensuite ».
Très
vite, il aura fallu pour le jeune coach fixer les bases de son
travail, notamment dans le relationnel avec ses joueurs, qui a
forcément évolué avec son propre changement de statut. « Dès la
première réunion, j'ai tenu à clarifier ma ligne de conduite par
rapport au groupe. J'ai pris plus de recul cette saison, je suis un
peu moins présent dans le vestiaire. C'est un autre rôle, il faut
bien faire la part des choses pour que l'on me considère comme un
entraîneur », détaille-t-il.
Quelle
fonction ?
Redéfinir
sa position par rapport au groupe, prendre possession de sa nouvelle
fonction, fixer des barrières nouvelles et les faire accepter à des
joueurs avec qui il partageait le vestiaire, avoir une légitimité
et une autorité sur un groupe dont il faisait partie trois mois plus
tôt, autant de défis à relever très vite pour se lancer dans sa
saison.
Pas
facile à seulement vingt-neuf ans, mais Alexandre Da Costa Lacerda
est bien décidé à profiter de son expérience actuelle pour apprendre
encore plus vite de sa nouvelle fonction. « Ce métier est très
excitant. On est le premier fusible en cas de problèmes ou de
mauvais résultats, donc c'est parfois compliqué, mais c'est aussi
passionnant. Il ne me tardait qu'une chose cet été, que les
entraînements reprennent », avoue-il sans détours.
Avec
une seule envie, se tester très vite grandeur nature. Le coach a une
idée claire de sa fonction. Celui qui explique ne pas vouloir tout
révolutionner après le travail de Pierre Marty s'est tout d'abord
concentré sur une dimension bien spécifique de son rôle : le
relationnel.
«
Le rapport qu'entretient un entraîneur avec son joueur, c'est la
base. La première chose qu'il faut arriver à faire, c'est de faire
venir le joueur à l'entraînement, cela veut dire qu'il y trouve un
intérêt, du plaisir. Ensuite, ce que j'aime, c'est échanger,
discuter avec les autres entraîneurs comme avec les joueurs, sur ce
qui plaît ou non », précise Alexandre Da Costa Lacerda. Une
ambiance de travail qu'il aura réussi à vite instaurer au sein de
son groupe, et qui lui permet d'évoluer plus sereinement.
En
très peu de temps, il a aussi su dégager les principales
différences entre sa fonction occupée chez les jeunes et les
impératifs du monde senior. « En jeunes, on est dans la formation.
Mais en senior, le résultat compte beaucoup plus, cela rentre en
ligne de compte dans le travail », explique-t-il, justifiant ainsi
sa philosophie de jeu.
«
On ne va pas parler de possession, mais je veux quand même essayer
de construire nos attaques, avec une prise de risque dans le jeu.
Mais parfois, sur un temps faible, il faut accepter de jouer plus
long et cravacher en défense », met-il en avant. Un discours simple
mais efficace, dans un début de saison aux résultats corrects.
Rouffignac
a gagné un match, pour deux défaites en championnat de Régional 4,
mais à l'extérieur et chez les deux premiers du classement,
invaincus. Éliminé
de la coupe d'Aquitaine à Bruges (R3), Rouffignac a réussi son
entrée en coupe de Dordogne en s'imposant à Nontron, équipe de sa
poule.
Quant
à Alexandre Da Costa Lacerda, c'est avec beaucoup de lucidité et de
recul qu'il regarde l'avenir. « Ce travail est prenant, mais tant
que je le ferais avec le sourire et le plaisir, je ne verrais pas de
raison d'arrêter. Je ne me donne pas de limite dans le temps ni dans
les niveaux où exercer, je veux continuer à apprendre et à me
former, on verra où cela me mènera ».
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