Arrivé
en novembre dernier, le meneur monténégrin Darko Kastratovic se
confie sur sa première expérience hors de sa région des Balkans.
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© Pascal Lacroix. |
Sylvain Desgroppes : Quel
regard portez-vous sur la première partie de votre carrière ?
Darko Kastratovic : Je
suis resté jusqu'à mes vingt ans dans le club de ma ville, Niksic,
au Monténégro. J'ai ensuite joué dans beaucoup de belles équipes
de Monténégro et de Bosnie, et une fois en Slovénie. Dans ma
région, il est fréquent de changer régulièrement de club, car
financièrement, la situation est souvent difficile (entre 2008 et
2015, il a évolué dans neuf clubs, NDLR). J'ai aussi joué dans
toutes les équipes nationales de jeunes, contre de grandes équipes
en championnats d'Europe et du monde. J'ai joué au moins cinq fois
contre la France, avec des joueurs comme Batum, Ajinça, Diot,
Seraphin... Je suis très fier de mon parcours.
Comment
s'est fait votre venue à Gardonne ?
J'avais
le souhait de jouer au basket en-dehors de ma région natale, pour
évoluer dans un autre contexte, aller voir ailleurs, vivre de
nouvelles expériences, dans un nouveau championnat. J'ai un agent en
France, on m'a dit que Gardonne cherchait un meneur. Sylvain Lautié
m'a parlé, et pour moi, c'est l'un des meilleurs entraîneurs en
Europe de l'Ouest, donc cela a compté dans ma décision. Tout est
allé très vite ensuite. Je suis venu faire des tests, et en deux
jours c'était réglé. La saison avait commencé (sept journées
disputées, NDLR), il ne restait que cinq jours avant la fin de la
période des transferts, il a fallu allé vite.
Pour
vous, il s'agit d'un éloignement nouveau, comment le vivez-vous ?
C'est
ma première saison en France, et évidemment il y a beaucoup de
différences, de changements pour moi. C'est une expérience
totalement nouvelle, dans le basket comme dans la vie de tous les
jours. J'ai changé de pays, il faut accepter une autre culture, une
autre façon de faire, une nouvelle langue... Mais c'est une bonne
expérience. La première saison est toujours difficile, donc j'ai
envie de faire mieux pour la suite évidemment, comme toujours.
Comment
jugez-vous le basket que vous voyez en France ?
C'est
un basket totalement différent de celui que je connaissais. On
travaille beaucoup plus dans ma région d'origine, notamment sur tout
ce qui est tactique et technique. On nous apprend que tous les
ballons sont très importants, donc chaque possession est soumise à
une grosse pression, tout est très réfléchi. Le basket est une
façon de vivre pour nous. En France, le jeu est plus rapide, on
court et on shoot plus vite et plus souvent. La mentalité n'est pas
la même non plus, on relativise plus les choses ici, notamment dans
la défaite, alors que dans ma région natale, on est très dur, on
n'accepte pas du tout la défaite. Quand on perd, on le vit mal, et
on sait que la semaine qui suit, on va travailler encore plus dur.
Quel
est votre profil personnel ?
(gêné)
Ce n'est pas facile pour moi de parler de ça. Mon CV, mon jeu, ce
serait plus au coach d'en parler. Je pense être un meneur avec de
l'expérience, des qualités de shoot et de vitesse, c'est cela que
le club voulait. Ce que je veux transmettre surtout, c'est ma
mentalité, l'esprit de compétition, l'envie de travailler dur tout
le temps, des choses qui sont normales au Monténégro et que je veux
faire passer ici. Je m'inspire de Drazen Petrovic, qui reste pour moi
l'un des meilleurs basketteurs européens. Je pense que l'on peut
apprendre tous les jours un peu plus, par soi-même, par ses
coéquipiers, par son coach comme ici avec Sylvain. C'est l'une des
plus belles choses que permet ce sport, et c'est pour cela que j'aime
jouer au basket.
Comment
voyez-vous votre avenir ?
Pour
l'instant, je reste concentré sur Gardonne et les enjeux de cette
fin de saison pour l'équipe. Mon contrat avec le club va jusqu'en
mai, on verra ensuite ce que cela peut donner. Ce qui est sûr, c'est
que j'ai envie de rester en France, je me plais à vivre ici, c'est
un bon pays pour le basket. Et je serais content si je reste à
Gardonne, si je peux encore les aider la saison prochaine. Je me sens
bien ici, j'ai un bon contact avec les gens, j'ai des bons amis, des
coéquipiers et un capitaine avec qui tout se passe bien. Le club est
bien organisé. Ce serait bien pour moi si je pouvais rester ici.
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