Arnaud
Dutruch vit à Antonne sa deuxième saison sur un banc de touche. Il
revient sur son apprentissage de cette nouvelle fonction.
Arnaud
Dutruch et la Dordogne, c'est une longue histoire d'amour. Girondin
d'origine, il a pourtant fait toute sa formation aux Girondins de
Bordeaux, jusqu'en senior, où il évolue de 1993 à 1997, comme
stagiaire professionnel. Il part ensuite à Trélissac pendant dix
ans. Après trois années à Bergerac, il revient au TFC en 2010.
Pendant
quatre ans, il prend peu à peu du recul avec le haut niveau, se
cantonnant à quelques piges en CFA entre ses matchs avec la réserve,
avec laquelle il participe à la montée en DH. Lorsqu'il raccroche
ses crampons en 2014, hors de question pour autant de quitter le
monde du football pour un compétiteur comme lui.
Les
débuts
Il
devient donc entraîneur. « Ce rôle de coach, je voulais le tenir.
Pour moi, c'était le moyen de rester au plus près de la
compétition, avec cette adrénaline. Je voulais garder ce goût de
la compétition, de la gestion d'une semaine, de la préparation
d'avant-match, etc », confie-t-il. Son choix se porte alors sur
Ribérac. « Mon travail au conseil départemental étant de
m'occuper de la section sportive du collège Arnaud Daniel de Ribérac
depuis huit ou neuf ans, je connaissais les joueurs là-bas, donc
c'était finalement logique pour moi », explique-t-il.
Une
première expérience en district qui peut surprendre, mais qui peut
finalement se comprendre, avec sa connaissance de l'effectif. Et une
première saison « en douceur », qui permet à ce jeune retraité
des terrains d'apprendre son nouveau rôle, sans la pression en
ligue, et dans la discrétion.
Après
ces débuts, c'est Antonne qui le séduit l'été dernier. Un pas en
avant, vers un club de ligue cette fois, un peu plus haut, un peu
plus exposé, un peu plus ambitieux. « Ribérac m'a permis de
commencer à voir comment cela se passait, d'arriver à Antonne sans
être surpris par le niveau sportif de la PL, par le fonctionnement
d'un club à cette échelle-là », précise Arnaud Dutruch.
Compétiteur
dans l'âme, les ambitions de ce club proche de Trélissac n'ont pas
été anodines non plus dans sa décision : « Les discours de
Jean-Philippe Mestre et Julien Lagrange ont été ambitieux, avec
l'envie de monter, de faire les efforts pour se structurer ». De
quoi motiver l'ex-trélissacois pour cette nouvelle aventure.
Un
style
Le
temps passe, et le coach commence à trouver son style. Contrairement
aux exigences du haut niveau qu'il a connu, à ce niveau-là, un
coach gère de nombreux aspects autour de ses joueurs. S'il admet que
« le mental, la tactique, la technique, l'athlétique sont des
aspects à prendre en compte », il reconnaît également que ce qui
est finalement le plus important mais aussi le plus dur, c'est
l'humain.
«
Dans ces clubs familiaux, il faut savoir gérer et accepter cette
convivialité, tout en restant dans la compétition, pour ne pas
basculer dans le loisir pur. Il faut trouver la bonne alchimie »,
explique le coach. Alterner entre les exigences qu'il a lui-même
suivi dans sa carrière de footballeur et la souplesse nécessaire à
ce niveau-là, envers les joueurs comme les dirigeants du club.
Malgré
tout, Antonne avance, et les ambitions sportives sont là, comme
l'avait annoncé la direction du club et le président Jean-Philippe
Mestre. A petites touches, le club améliore ses structures et ses
conditions de travail. Un staff médical a été mis en place, des
possibilités de séances de musculation dans une salle et de séances
en piscine sont envisagées...
Quant au sportif, Arnaud Dutruch le regarde avec beaucoup d'humilité : «
On peut mieux faire. Certains nous annonçaient favoris, mais
sportivement c'est plus dur que sur le papier. On peut toujours
s'améliorer. Même quand tout va bien, on apprend toujours de nos
joueurs, de nous-même, de nos adversaires »...
Si
la montée est toujours possible pour Antonne, le mois à venir sera
décisif. Cinquièmes, les périgourdins vont jouer contre le
premier, le deuxième, le quatrième, et tenter de profiter de leur
match en retard pour recoller au haut de tableau.
Arnaud Dutruch, lui, continue son chemin. « J'ai envie d'apprendre
dans ces plus petits clubs, à ces petits niveaux. C'est le bon moyen
pour moi, en restant discret. Ce sont les joueurs que je préfère
mettre en avant », conclut-il.
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