vendredi 11 mars 2016

Arnaud Dutruch, l'envie d'apprendre

Arnaud Dutruch vit à Antonne sa deuxième saison sur un banc de touche. Il revient sur son apprentissage de cette nouvelle fonction.

Arnaud Dutruch et la Dordogne, c'est une longue histoire d'amour. Girondin d'origine, il a pourtant fait toute sa formation aux Girondins de Bordeaux, jusqu'en senior, où il évolue de 1993 à 1997, comme stagiaire professionnel. Il part ensuite à Trélissac pendant dix ans. Après trois années à Bergerac, il revient au TFC en 2010.
Pendant quatre ans, il prend peu à peu du recul avec le haut niveau, se cantonnant à quelques piges en CFA entre ses matchs avec la réserve, avec laquelle il participe à la montée en DH. Lorsqu'il raccroche ses crampons en 2014, hors de question pour autant de quitter le monde du football pour un compétiteur comme lui.

Les débuts
Il devient donc entraîneur. « Ce rôle de coach, je voulais le tenir. Pour moi, c'était le moyen de rester au plus près de la compétition, avec cette adrénaline. Je voulais garder ce goût de la compétition, de la gestion d'une semaine, de la préparation d'avant-match, etc », confie-t-il. Son choix se porte alors sur Ribérac. « Mon travail au conseil départemental étant de m'occuper de la section sportive du collège Arnaud Daniel de Ribérac depuis huit ou neuf ans, je connaissais les joueurs là-bas, donc c'était finalement logique pour moi », explique-t-il.
Une première expérience en district qui peut surprendre, mais qui peut finalement se comprendre, avec sa connaissance de l'effectif. Et une première saison « en douceur », qui permet à ce jeune retraité des terrains d'apprendre son nouveau rôle, sans la pression en ligue, et dans la discrétion.
Après ces débuts, c'est Antonne qui le séduit l'été dernier. Un pas en avant, vers un club de ligue cette fois, un peu plus haut, un peu plus exposé, un peu plus ambitieux. « Ribérac m'a permis de commencer à voir comment cela se passait, d'arriver à Antonne sans être surpris par le niveau sportif de la PL, par le fonctionnement d'un club à cette échelle-là », précise Arnaud Dutruch.
Compétiteur dans l'âme, les ambitions de ce club proche de Trélissac n'ont pas été anodines non plus dans sa décision : « Les discours de Jean-Philippe Mestre et Julien Lagrange ont été ambitieux, avec l'envie de monter, de faire les efforts pour se structurer ». De quoi motiver l'ex-trélissacois pour cette nouvelle aventure.

Un style
Le temps passe, et le coach commence à trouver son style. Contrairement aux exigences du haut niveau qu'il a connu, à ce niveau-là, un coach gère de nombreux aspects autour de ses joueurs. S'il admet que « le mental, la tactique, la technique, l'athlétique sont des aspects à prendre en compte », il reconnaît également que ce qui est finalement le plus important mais aussi le plus dur, c'est l'humain.
« Dans ces clubs familiaux, il faut savoir gérer et accepter cette convivialité, tout en restant dans la compétition, pour ne pas basculer dans le loisir pur. Il faut trouver la bonne alchimie », explique le coach. Alterner entre les exigences qu'il a lui-même suivi dans sa carrière de footballeur et la souplesse nécessaire à ce niveau-là, envers les joueurs comme les dirigeants du club.
Malgré tout, Antonne avance, et les ambitions sportives sont là, comme l'avait annoncé la direction du club et le président Jean-Philippe Mestre. A petites touches, le club améliore ses structures et ses conditions de travail. Un staff médical a été mis en place, des possibilités de séances de musculation dans une salle et de séances en piscine sont envisagées...
Quant au sportif, Arnaud Dutruch le regarde avec beaucoup d'humilité : « On peut mieux faire. Certains nous annonçaient favoris, mais sportivement c'est plus dur que sur le papier. On peut toujours s'améliorer. Même quand tout va bien, on apprend toujours de nos joueurs, de nous-même, de nos adversaires »...
Si la montée est toujours possible pour Antonne, le mois à venir sera décisif. Cinquièmes, les périgourdins vont jouer contre le premier, le deuxième, le quatrième, et tenter de profiter de leur match en retard pour recoller au haut de tableau.
Arnaud Dutruch, lui, continue son chemin. « J'ai envie d'apprendre dans ces plus petits clubs, à ces petits niveaux. C'est le bon moyen pour moi, en restant discret. Ce sont les joueurs que je préfère mettre en avant », conclut-il.

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