Avec
son équipe C en PL, Bergerac a adopté une stratégie peu commune en
ligue d'Aquitaine. Retour sur le projet du club avec son directeur
sportif.
Aujourd'hui
plus que jamais, le BPFC est reconnu pour son équipe fanion, qui
brille en CFA (2e avec un match en retard). Mais autour, le football
est présent partout, avec différentes pratiques, différents
niveaux, mais toujours la même passion.
«
Il faut pouvoir proposer une offre complète, garçons et filles,
chez les jeunes, les seniors, en futsal... On réfléchit également
au handisport. Le tout est de mettre un cadre éducatif fort autour
de la pratique du football », confie Paul Maso, directeur sportif du
BPFC. Depuis plusieurs années maintenant, et dans une relative
continuité, c'est ainsi l'ensemble du football qui se développe à
Bergerac.
La
« machine » BPFC se construit désormais autour de deux idées : le
territoire, la continuité. C'est le cas avec la CFA, où le
recrutement est le plus local possible, et où le staff emmené par
Fabien Pujo vit sa troisième saison. C'est le cas dans la gestion
globale du club également. « Il faut bien analyser le territoire
sur le quel se trouve le club, et voir tout ce qu'il est possible d'y
faire. A côté, le club doit garder une continuité dans sa
présidence, avec Christophe Fauvel, dans sa direction, avec les
partenaires privés qui le soutiennent, dans ses relations avec les
collectivités territoriales », précise Paul Maso.
«
On a une vision globale et systémique de notre projet. Il y a
l'économique, la communication, et le sportif », continue-t-il.
Sans oublier de préciser que ce dernier paramètre ne se résume pas
qu'à une simple approche de la compétition. « Le volet éducatif est
très important. On a encore du travail à faire, un réseau à
améliorer avec les autres clubs autour pour mettre en place des
actions et des structures permettant à tous de progresser »,
précise Paul Maso.
Finir
la formation
Parmi
les axes de développement du BPFC figure son équipe C, qui évolue
donc en Promotion de Ligue (PL), plus bas niveau régional. Une chose
rare en ligue d'Aquitaine, où seule la Jeunesse Villenavaise compte
également trois équipes (CFA2, PH, PL). Une telle orientation dans
la politique de gestion du club a forcément ses explications.
Pour
Paul Maso, « la PL est intéressante pour compléter la formation
des joueurs. C'est de la post-formation, qui permet d'amener le
joueur vers son niveau maximal ». L'équipe C servirait donc d'étape
intermédiaire, à la sortie des catégories de jeunes, pour
s’habituer au jeu des seniors, avant pourquoi pas de se tester avec
la réserve en DHR, puis avec la A en CFA.
Mais
ce schéma, en apparence simple, il est bien difficile pour beaucoup
de jeunes joueurs de l'appréhender. « Certains ont une vision
tronquée du monde senior. Ils pensent que ce sera facile car ils
étaient en PH en U19, ou alors qu'ils peuvent jouer plus haut. La
conséquence directe est que lorsqu'ils voient qu'ils ne jouent pas
trop, ils quittent le projet en cours », regrette le directeur
sportif.
La
notion d'immédiateté est en effet à banir pour un jeune qui
voudrait avancer dans l'organigramme bergeracois. Les étapes à
franchir sont nombreuses. « Le travail d'adaptation est surtout
psychologique. On rentre dans de la compétition pure, avec une
gestion de l'enchaînement des entraînements et des matchs,
l'analyse des victoires comme des défaites. Les repères spatiaux
changent, on a moins de temps pour jouer, il y a plus de pression
physique », détaille Paul Maso.
C'est
pour cela que le BPFC a choisi d'avoir une équipe en PL avant de
passer directement à la DHR. Pour prendre le temps de travailler, de
progresser, de comprendre les enjeux en senior. Cette adaptation
justifierait en partie les difficultés du BPFC sur la première
partie de saison, comme cela avait été le cas la saison passée
également.
Au-delà
du maintien de la C en PL, nécessaire pour avancer dans cette
politique (objectif confié au duo formé par David Toinet et Ahmed
El Arch), le prochain défi du club est maintenant de sortir encore
plus de jeunes pour alimenter l'ensemble de ses équipes seniors. «
Pour passer à la deuxième phase de notre projet, il faudrait que
toutes nos équipes de jeunes montent en DH, en-dehors des U19 qui
ont moins d'obligation, puisque l'on cherche à vite les faire venir
en senior. Il faudrait que l'on puisse avoir chaque année quatre à
cinq jeunes avec de forts potentiels qui viennent alimenter les
seniors », conclut Paul Maso.
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