Ancien
joueur professionnel, le coach Dragan Keserovic, passé notamment par
Trélissac ou Nontron (CFA2), vit sa deuxième saison à Thiviers.
Dragan
Keserovic, c'est une vie de voyage, de rencontres, et de football. Le
serbe est arrivé en France en 1987. Après avoir évolué en
Deuxième Division pendant une dizaine d'années, il passe par
Trélissac, où il joue deux saisons, jusqu'à une rupture du tendon
d'Achille.
C'est
ensuite à Nontron qu'il finit sa carrière de joueur. C'est aussi
dans ce club qu'il fait ses premiers pas d'entraîneur. Un monde
auquel il ne se destinait pas forcément : « Je ne pensais pas
devenir entraîneur, c'est le métier que je trouve le plus
difficile. On peut bien travailler mais ne pas avoir de résultats et
être licencié... L'inverse peut se produire aussi, et l'entraîneur
restera... A Nontron, le coach est parti, un deuxième a refusé de
venir, et j'ai un peu été mis devant le fait accompli », confie-t-il
aujourd'hui.
Un
parcours heureux
Il
découvre alors un autre monde du football, dans lequel il se plaît
vite. Sous ses ordres, le club connaît une montée en CFA2. Dragan
Keserovic part ensuite à Trélissac, où il vit une nouvelle montée
en CFA2, puis à Sarlat.
Mais
c'est à Libourne que le coach a ses plus beaux souvenirs. Pourtant,
quand il arrive en Gironde en mars 2012, le club est dans une
dynamique négative qui l'a entraînée de Ligue 2 à DH, où il
ferme la marche sans aucune victoire. « On n'a pas pu se sauver
malgré trois victoires en neuf matchs, mais derrière, on est de
suite remonté, puis on s'est maintenu. Je ne garde que des bons
souvenirs de toutes mes expériences, mais à Libourne, c'était
vraiment exceptionnel ».
Si
le technicien garde en mémoire ses deux ans et demi passé en
Gironde, c'est pour une raison simple. Il y a vécu tout ce qu'il
défend comme valeurs de football et de collectif. « Il y avait des
joueurs de qualité, et réceptifs. Je n'oublierais jamais ces liens
tissés avec le groupe, ce feeling, c'est ce qui a permis de
renverser la vapeur, de stopper la spirale négative dans laquelle
était le club », juge-t-il.
A
l'été 2014, cette aventure dont le coach se souvient avec tant
d'émotions prend fin. Mais une fois de plus, comme à Nontron
quelques années auparavant, son futur ne se dessine pas comme il
l'imaginait. « J'avais envie de me reposer, j'ai refusé plusieurs
propositions », explique-t-il.
Pourtant,
il se retrouve sur le banc de touche de Thiviers dès le début de la
saison 2014-2015. En Promotion de Ligue. « Si j'ai accepté de venir
à Thiviers, c'est uniquement pour l'amitié que je porte envers un
ami de longue date, le président Bernard Lagarde, qui voulait que je
donne un coup de main pour aider le club à se stabiliser en PL »,
précise Dragan Keserovic.
Des
valeurs humaines
A
Thiviers, c'est un tout autre univers que le coach serbe a trouvé.
Une plus petite structure que Trélissac, Sarlat, ou Libourne. Mais
comme partout, le coach s'adapte aux moyens qu'on lui donne, avec
pour seule envie d'en tirer un maximum et d'en faire une force : «
Ici, j'ai trouvé une belle convivialité, avec des dirigeants et des
bénévoles dévoués au club comme je ne l'ai jamais vu ».
Après
une belle saison sportive l'an dernier (3e de sa poule), Dragan
Keserovic est resté une deuxième année sur le banc de touche. Il
vit le moment présent, sans penser à un hypothétique avenir. « Il
n'y avait pas de projet ni d'idée précise avec ma venue, seulement
l'amitié que je porte au président, et c'est ce qui est important
pour moi. Je n'explique pas cette amitié. Une amitié ne s'écrit
pas, elle se vit ».
Un
discours qui fait finalement écho à tout ce qui caractérise la
carrière d'entraîneur de Dragan Keserovic. Tout ce qui compte, c'est l'humain pour lui. «
Chaque expérience est une aventure humaine. Dans le travail de
coach, le côté humain est très important. Encore plus aujourd'hui,
où le management, la gestion de l'être humain sont des éléments
clés ».
Une
évolution du football qui n'est pas pour déplaire à un coach qui a
toujours défendu cette vision du coaching, qu'il a mise en avant
dans sa façon de diriger ses joueurs : « Il faut aimer ses joueurs
comme ses propres enfants. Il faut les comprendre pour pouvoir les
gérer, tout en gardant une limite, un respect mutuel. Cet aspect
humain joue dans les résultats d'une équipe, cela permet d'en tirer
un maximum ».
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