Un
peu plus d'un an après son arrivée à Gardonne, le coach Sylvain
Lautié fait le point sur sa nouvelle situation de coach amateur et
ses projets futurs.
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Sylvain Lautié est arrivé à Gardonne à l'été 2014. © Droits réservés. |
Sylvain Desgroppes : Comment
s'est organisée votre venue à Gardonne ?
Sylvain Lautié : J'avais
la volonté de rester dans la région. Et je voulais aussi souffler
un peu, ne pas repartir sur un niveau intermédiaire comme la N1.
Avec une N3, il y a moins d'entraînements, mais plus
d'investissement dans le club, c'est ce qui m'intéressait. C'est une
période tampon pour moi, avec une réflexion sur une éventuelle
réorientation professionnelle.
C'était
un besoin pour vous ?
Dans
une carrière, il faut faire des breaks, j'ai toujours fonctionné
ainsi. La première fois, j'étais redevenu adjoint en Pro A, la
deuxième fois j'étais reparti avec une N1, cette fois c'est encore
différent avec Gardonne. Ce sont des parenthèses actives, en
restant dans le basket, mais qui permettent de se remettre à plat au
niveau basket et hors-basket. Cela ne change pas le fait que j'aime
entraîner, et que je reste ouvert à toutes les pistes.
A
Gardonne, vous êtes rentré dans un autre univers.
C'est
un club de village. On n'a pas la volonté ou la vocation à être un
club intermédiaire, trop professionnel. J'ai repris ici du plaisir
dans la vie associative, avec le contact avec les joueurs de la N2
mais aussi avec les parents, les enfants. On n'a pas les mêmes
rapports que dans un club professionnel, ici on est sur des rapports
humains, plus directs.
Quel
est votre rôle dans ce club ?
J'ai
un rôle surtout dans le sportif. On est une équipe de bénévoles,
et je suis avec des dirigeants passionnés, de haut niveau dans leur
investissement pour le club. On est comme un conseil
d'administration. A côté, le club fait beaucoup de choses,
notamment avec les jeunes sur l'école de basket, avec une hausse des
licenciés, des opérations avec les écoles, des stages. J'impulse
ces mouvements comme directeur sportif, autour d'un programme
éducatif, et les salariés du club sont ensuite présents au
quotidien pour animer.
Après
la montée en N2, comment voyez-vous cette saison ?
Ce
qui est embêtant, c'est que l'on va être dans le creux de la vague
car il faut se remettre au niveau physiquement. Les joueurs doivent
retrouver leur niveau de l'an dernier. Il faudra un groupe bien
physiquement, ce qui permettra ensuite d'être mieux mentalement, et
donc de gérer les périodes plus compliquées. Le maintien va se
jouer jusque dans les dernières journées.
Où en est votre réflexion sur votre
avenir ?
On s'est donné deux ans
de réflexion avec ma femme. La première année m'a permis de bien
souffler et de prospecter. Il y a désormais plus de pression cette
année, car il faut avancer, trancher pour mon avenir. Il y a une
certitude, c'est que j'aime le basket, et j'aime être entraîneur de
basket. L'autre certitude, c'est qu'à mon âge, on est heureux de
voir sa famille, son fils et sa femme se sentir bien, et que ce paramètre est important dans les décisions que l'on prend.
Parmi les pistes, l'une
mène vers le Bergerac Périgord FC...
On est dans une phase
d'observation, je réfléchis avec ce club, où je pourrais prendre
un rôle de coordonnateur, pour mettre du liant dans cette grosse
structure qu'est le BPFC. Cela fait maintenant deux/trois mois que
j'ai commencé mon travail là-bas.
Avez-vous des idées
en-dehors du sport ?
J'ai un projet de création
d'entreprise dans le domaine du bien-être. Je suis avec deux autres
associés. Les locaux seront à Gardonne, avec une ouverture pour fin
janvier dans l'idéal. On est en train d'affiner le projet, de voir
comment organiser notre investissement de la façon la plus réfléchie
possible, avant de passer à la phase B qui est la création à
proprement parler.
Qu'en est-il de votre
poste de sélectionneur ?
J'ai vécu une très belle
aventure avec le Mali en 2015, lors des qualifications puis lors des
phases finales de la CAN. Je pourrais éventuellement continuer avec
le Mali, mais je ne coupe pas les ponts avec d'autres sélections.
Plus on participe à des compétitions africaines, plus on s'habitue
aux us et coutumes de ce continent. On maîtrise mieux l'ensemble des
éléments, on se sent mieux.
Et le professionnalisme ?
C'est une partie
intégrante de ma réflexion. J'ai beaucoup de choses en tête, je
dois voir comment tout cela peut s'articuler avec ma famille. Mais
redevenir coach professionnel en Pro A n'est pas quelque chose de
totalement exclu pour moi, tout est possible.
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