lundi 17 septembre 2018

Un Bergerac inquiétant

Intéressant sur de courts instants, Bergerac a tout de même montré des limites inquiétantes face à un adversaire qui semblait être à sa portée ce samedi.

Malgré une Souad Titou toujours performante,
le BPPH manque de solutions cette saison.
© Archives Claude Chastenet.
De l'impuissance, c'est ce qui est ressorti de la deuxième défaite en deux matches du BPPH ce samedi face à une équipe de Bouillargues plus solide et plus constante, mais qui n'était pas nettement au-dessus dans le fond de jeu. Déjà battu au Pouzin, Bergerac peut nourrir quelques inquiétudes pour la suite de sa saison en D2...
Si les filles de Pascal Carfantan devaient se rattraper de leur revers de dix buts en Ardèche une semaine plus tôt, l'occasion était belle de le faire à domicile, face à des gardoises elles aussi battues de dix buts, sur leur terrain, en ouverture du championnat. C'est donc déjà avec une certaine forme de pression que cette deuxième journée de championnat était abordée.

De l'inconstance
Mais dans ce contexte, Bergerac apporte des réponses positives en début de match. Après près de deux minutes d'observation, c'est dailleurs Titou qui ouvre la marque. Kangah réalise vite quelques arrêts importants, mais alors que les deux équipes sont victimes d'une exclusion temporaire, Van de Voorde score deux fois de suite (3-4, 11e).
Bergerac s'en remet à son sept de départ et trouve des solutions variées. Après la ligne arrière en début de match (Titou/Dabo/Hodosi), c'est l'ailière Dupont ou encore la pivot Fayemendy qui parviennent à tromper la gardienne Plee. Les périgordines font mieux que lors de leur première sortie, et après avoir tenu le choc en début de match, elles parviennent à prendre les devants (8-5, 16e).
Bouillargues prend un temps-mort pour essayer de casser cette dynamique, mais Dabo maintient l'avantage de son équipe (9-6, 18e). C'est alors que les choses vont se compliquer. Contraint à des rotations pour faire souffler ses cadres, qui ne peuvent tenir soixante minutes avec l'intensité de la D2 comme elles pouvaient le faire en N1, Pascal Carfantan voit le match changer de tournure, et prend vite un temps-mort après deux buts encaissés coup sur coup (9-8, 21e).
Mais comme au Pouzin, cela ne change rien. Les bergeracoises sont sans solution, et laissent le sentiment d'une équipe tout d'un coup perdue sur le terrain. Pertes de balle, mauvaises passes, mauvais choix de jeu, repli défensif trop lent... Les visiteuses ne s'en privent pas et prennent leur envol. Avec sept buts de rang, elles tournent à la pause avec un net avantage (9-13, 30e).

Encore des manques
Après avoir produit un handball intéressant pendant un peu plus d'un quart d'heure, le BPPH s'est effondré. Et la reprise de la seconde période ne rassure pas du tout... La demi-centre Gomez et l'ailière Rival aggravent encore la situation, portant la série à un 0-10 qui fait mal autant aux têtes qu'aux jambes des périgordines (9-16, 32e). C'est finalement Dabo qui va, enfin, stopper cette mauvaise dynamique.
Ses coéquipières lui emboîtent le pas, et profitant également d'une supériorité numérique, permettent d'espérer un retour (15-17, 39e). Surtout que Kangah réalise des arrêts importants, et que le BPPH a la balle pour revenir à une unité dans les mains. Mais le jeu devient brouillon, l'attaque est mal gérée et se termine par une faute offensive. Gomez ne se fait pas prier pour sanctionner cette erreur regrettable (15-18, 40e).
La possibilité de revenir à un but seulement et de semer le trouble chez les adversaires était là. Elle a été perdue, et Bouillargues en a immédiatement profité. C'est aussi cela, l'exigence du niveau D2. Le droit à l'erreur est moindre, et chaque mauvais choix se paie cher. En se concentrant au cœur de la défense étagée gardoise, oubliant de servir des ailières totalement laissées libres, Bergerac est en plus allé dans le sens de son adversaire.
La capitaine Roelandt commence à faire parler sa puissance en pivot pour maintenir puis augmenter encore l'avantage de son équipe (18-22, 46e), quand Pascal Carfantan prend le temps d'une minute de coaching. Mais défendre en strict sur Charbonnel ne suffit pas à stopper l'élan des visiteuses, sûres de leurs forces et capables de trouver sans cesse des solutions, comme en témoigne leur tableau de marque, très équilibré.
À la sortie de ce temps-mort le ballon est en plus perdu par les locales. Gomez enchaîne les buts, l'écart enfle, et aucun retour n'est possible, même si le coach bergeracois prend un nouveau temps-mort (19-25, 54e). Le BPPH joue jusqu'au bout, pour s'incliner finalement 22-27. De quoi être inquiet, avec deux défaites contre des équipes qui luttent à la base dans la même partie du tableau, alors que se profile un déplacement à Mérignac, le grand favori à la montée...
Chloé Hegesippe : « Collectivement, on s'améliore, on est un peu plus ensemble, on est plus efficace aux tirs, et on a moins de pertes de balle. Ce match aurait dû être pour nous. Mais on a besoin de plus courir. On a eu du mal à sortir des temps-morts, on a mal géré des ballons en attaque, on a été trop vite fatigué, et cela a généré un manque de lucidité. Il faut que l'on progresse sur le cardio et sur le travail collectif, ça passait en N1, mais en D2 il faut faire plus ».
Pascal Carfantan : « On avait préparé le match avec le plus de précision possible, un plan de jeu défini. On avait axé sur la rigueur, la patience en attaque, et le besoin de combat défensif. Sur ce point, on a été présent, on a récupéré des ballons que l'on a transformé sur des contre-attaques rapides. Mais un match dure soixante minutes, et nous, dès la quinzième minute, on ressent de la fatigue, on fait des rotations, et on se retrouve un peu plus en difficulté. On a notamment un souci sur nos pertes de balle, on cherche un fautif au lieu de vite se replacer pour se concentrer et essayer de récupérer la possession. À ce niveau, si on ne fait pas de repli défensif, on est mort. En seconde période, on a des ballons pour revenir, mais on ne se simplifie pas la vie. Il faut plus de continuité dans le jeu, plus d'engagement, et plus de patience. Parfois, on ne va pas au bout du décalage jusqu'à l'aile, on manque de lucidité, on manque aussi de confiance dans le partenaire. Le prochain match à Mérignac sera un gros déplacement, on ira avec un esprit conquérant, pour travailler encore et affiner nos relations ».

Bergerac – Bouillargues

Mi-temps : 9-13
Score final : 22-27

Exclusions temporaires : Hodosi (9e), Ididder (45e) pour Bergerac. Piq (9e, 35e) pour Bouillargues.
Expulsion : 0

Bergerac. Gardiennes : Hegesippe (3 arrêts), Kangah (10 arrêts). Joueuses : Dabo (3), Deschildre, Dupont (4), Fayemendy (4), Hodosi (3), Ididder (1), Laudu, Michel (cap.) (1), Titou (6), Zanelli. Entraîneur : Pascal Carfantan, assisté de Stéphane Autier.

Bouillargues. Gardiennes : Bertrand (9 arrêts), Plee (7 arrêts). Joueuses : Charbonnel (3), Delon (2), Godel, Gomez (4), Gravil (1), Hassanaly (3), Heintzmann, Piq (4), Rival (4), Roelandt (cap.) (3), Van de Voorde (3). Entraîneur : Delphine Cendre.

Le classement après deux journées














Equipes Pts Joués V N P BP BC Diff

1 Le Pouzin 6 2 2 0 0 66 50 16

2 Mérignac 6 2 2 0 0 54 43 11

3 Celles sur Belle 4 2 1 0 1 47 41 6

4 Bouillargues 4 2 1 0 1 45 50 -5

5 Plan de Cuques 4 2 1 0 1 58 59 -1

6 La Rochelle 4 2 1 0 1 64 67 -3

7 Cannes 2 2 0 0 2 60 69 -9

8 Bergerac 2 2 0 0 2 43 58 -15












Les meilleures buteuses bergeracoises







Buteuses Buts Matchs Buts/matchs

Titou 13 2 6,50

Dabo 6 2 3,00

Dupont 6 2 3,00

Fayemendy 6 2 3,00

Hodosi 3 1 0,00

Kuridza 3 1 3,00

Michel 3 2 1,50

Ididder 2 2 1,00

Zanelli 1 2 0,50

Deschildre 0 2 0,00

Hegesippe 0 2 0,00

Kangah 0 2 0,00

Laudu 0 2 0,00

Castagna 0 0 0,00

Ialomiteanu 0 0 0,00






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