Encore joueur jusqu'à l'an dernier, Acacio Filipe vit sa première saison de coach. © Droits réservés. |
Sylvain Desgroppes : Malgré
un bon début de saison, les résultats se sont vite enrayés...
Comment l'expliquer ?
Acacio Filipe : C'est
vrai que l'on a commencé par deux victoires, mais on n'a jamais
réussi à enchaîner (trois nuls et trois défaites jusqu'à la
trêve, NDLR). Les raisons sont multiples. On sortait tout d'abord
d'un petit psychodrame, car l'an dernier, on devait encore monter à
trois journées de la fin, et on finit finalement troisième... On a
aussi perdu quelques joueurs à l'été, l'effectif se rajeunissant
par des U18 du club. Il y avait également la passation de pouvoir à
digérer avec le départ de Bernard Lagarde de la présidence. Et
enfin, mon arrivée en tant que coach.
Quel était l'état d'esprit à la trêve ?
On
savait qu'avec tous ces changements, il faudrait du temps pour que
les choses se mettent dans le bon sens. On avait de la qualité dans
l'effectif, et malgré trois ou quatre mois compliqués, il fallait
de la patience pour progresser avec cette jeune équipe. Il y avait
des notions importantes à inculquer, notamment sur la zone de
transition, sur les prises de risques. Dans notre propre moitié de
terrain, il fallait réduire le nombre de passes et de touches de
balle, pour vite sortir de cette zone où les pertes de ballon sont
vite dangereuses. On veut de la conservation, mais celle-ci doit se
faire avec une projection rapide dans le camp adverse.
Qu'est-ce
qui a permis d'effectuer cette bascule dans les résultats ?
On
perd le premier match à la reprise, mais le contenu était bon.
Depuis, on est sur quatre victoires, un nul, une défaite. On a
compris certaines choses. Il n'est pas question de ne pas jouer au
football, mais il faut le faire chez l'adversaire. Et intégrer que
lorsque l'on est en difficulté, que l'équipe en face nous presse,
on ne peut pas prendre de risques. On a la qualité, mais il faut
ajouter de la concentration et de la rigueur. On est en progression,
dans la série actuelle de trois victoires et un nul, il y a des
matchs que l'on aurait perdus il y a six mois.
Dans
quel état d'esprit êtes-vous au moment de recevoir Nontron ?
On
est forcément plus serein maintenant que l'on est remonté au
classement, mais la vigilance reste totale. On voit un tout petit peu
plus où l'on se situe, avec plusieurs matchs en retard qui ont été
rattrapés ces dernières semaines, et on se retrouve dans une
position que l'on n'a pas vraiment connu encore. Il reste sept
matchs, chacun est une petite finale, chaque victoire sera un bol
d'air. On sait que rien n'est acquis, que la situation est encore
fragile. Gagner les matchs à domicile sera important, comme ce
weekend dans le derby, car on reçoit quatre fois.
À
quel match vous attendez-vous ?
Nontron est une équipe difficile à jouer, solide défensivement (ils
ont la meilleure défense de la poule), expérimentée, efficace
devant. Ils sont deuxièmes, on s'attend à une équipe qui va
observer, et essayer de profiter de nos erreurs. Un nul à
l'extérieur est intéressant dans cette fin de saison, surtout pour
eux. Mais on sait aussi que cela ira à celui qui en voudra le plus.
Ce sera un combat, un combat par le jeu. Pour gagner, on doit
produire du jeu, aller de l'avant, passer par les couloirs, vite se
projeter, rester dans ce que l'on fait ces dernières semaines.
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