vendredi 23 mars 2018

Le portrait de la semaine

Sébastien Demacon alterne entre l'équipe réserve et la N2 de Trélissac, avec toujours la même envie et le même état d'esprit irréprochable.

Sébastien Demacon alterne entre l'équipe réserve et la N2
depuis quatre saisons à Trélissac.
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Le football régional périgordin regorge de joueurs aux parcours atypiques. Des individualités aux parcours tous différents, originaux. Des histoires humaines avant tout, dont Sébastien Demacon en est un exemple parfait. Aujourd'hui alternant entre ses apparitions en Nationale 2 et des matchs pleins avec la réserve en Régional 1, le trélissacois était loin de ce niveau encore en 2014.
Originaire de Seine et Marne, où il débute dans le football à cinq ans à Melun, il arrive en Dordogne en suivant sa famille, qui y déménage pour raisons professionnelles. Il a alors sept ans, et prend sa licence à Chancelade. Un club dans lequel il passera toutes les catégories d'âge, jusqu'en senior où son coach est Josselin Chubilleau, aujourd'hui entraîneur de Limens JSA en R4.
Le football dans lequel il se trouve est alors un football amateur, rural, associatif. Des valeurs dans lesquelles le joueur qu'il est se reconnaît. « Sur l'aspect humain, j'en retiens beaucoup de choses positives. Il faut que chacun s'investisse dans la vie de ces structures associatives pour qu'elles continuent de vivre, c'est une belle expérience », explique-t-il.

L'ascension
Tout bascule pourtant à l'été 2014. À 23 ans, le changement est majuscule pour Sébastien Demacon, qui réfléchit à changer de club pour tenter une aventure dans des divisions supérieures. La surprise est heureuse, puisque c'est Olivier Modeste, coach de l'équipe réserve de Trélissac, qui le contacte. « Quand j'ai reçu cet appel, je n'ai pas mis longtemps à accepter », s'exclame-t-il encore aujourd'hui.
« Je jouais en Départemental 2, et j'espérais viser le R3 ou le R2 éventuellement. L'année d'avant, avec Chancelade, on avait perdu 3-1 contre Trélissac B en coupe, je n'avais pas l'impression d'avoir le niveau », explique Sébastien Demacon. Cette honnêteté et cette humilité ne sont pas des faiblesses. Au contraire, elles incitent celui qui est avant tout passionné de football à travailler encore plus.
Le périgordin n'a rien à perdre dans cette aventure inédite et qui peut sembler surprenante. « J'avais connu le régional seulement un an en U13 puis une autre année en U15, mais très peu car je m'étais blessé, et ce n'était qu'en PH », se souvient-il. « Dès la préparation, le changement est radical, on passe de deux à quatre entraînements par semaine, on travaille énormément, on est là pour jouer avant tout », continue-t-il.
Lui qui a connu le niveau amateur doit faire avec une autre approche du football et de la compétition à proprement parler. Tous les curseurs montent de plusieurs crans, l'approche devient plus ''professionnelle'', plus sérieuse. « Pour l'entraînement, on arrive trente minutes avant sur le terrain, on commence à travailler individuellement. Avant la séance, pendant la séance où tout s'enchaîne, après la séance, c'est une autre approche », reconnaît-il.
Les qualités techniques et physiques sont là, et Sébastien Demacon s'adapte vite à ces nouvelles conditions. Tant et si bien qu'après six mois seulement, au cours de la trêve hivernale, il intègre le groupe CFA pendant plusieurs séances. Sérieux, appliqué, travailleur, son profil plaît, et moins d'un an après avoir quitté le D2, le jeune joueur effectue sept entrées en jeu en CFA sur la phase retour.
Depuis, lors des trois saisons qui ont suivi (celle-ci y compris), Sébastien Demacon a toujours été intégré au groupe fanion. Il compte désormais un peu plus de quarante matchs de CFA/N2, dont dix comme titulaires. Cette saison, il a disputé dix rencontres, dont deux dans le onze de départ. Le reste du temps, il figure avec la réserve.

Les espoirs
À seulement vingt-six ans, il fait figure de cadre dans ce groupe, fort de sa riche expérience, celle de son quotidien avec la N2, celle de son parcours unique aussi. « Au fur et à mesure des saisons, on emmagasine forcément de l'expérience, à travers les joueurs que l'on côtoie, les entraîneurs que l'on a », lance le joueur.
Les techniciens passent, et tous font confiance à cet attaquant, dont le poste préférentiel est ailier gauche. « J'aime avoir de l'espace devant moi, j'ai des qualités athlétiques, de vitesse et d'endurance, pour compenser peut-être quelques lacunes techniques », résume le trélissacois. Des qualités louées par Frédéric Venou, son coach avec la réserve : « Il a des qualités physiques, de puissance et de vitesse, et c'est un vrai buteur, efficace ».
Sébastien Demacon est le meilleur buteur de l'équipe réserve avec huit unités au cours de cet exercice, ce qui le classe également au septième rang des meilleurs buteurs de la poule. « Il est toujours très performant quand il descend avec nous, il apporte une plus-value, par ses qualités mais aussi par son état d'esprit irréprochable », apprécie Frédéric Venou.
Si ne pas être retenu avec l'équipe fanion, celle avec laquelle il s'entraîne toute la semaine, est forcément une frustration, Sébastien Demacon le vit aussi comme une force supplémentaire, un élément de motivation. Compétiteur, il ne baisse jamais de niveau dans l'implication et l'envie. « Quand on redescend, c'est justement pour amener un plus au collectif, et individuellement pour donner le maximum et prouver », résume-t-il.
La politique du TFC faisant la part belle aux jeunes joueurs issus de la formation interne, ses passages en R1, son profil, son passé au club en font forcément un joueur à part. Même à vingt-six ans seulement. « Je dois essayer de tirer l'équipe vers le haut, encourager les jeunes et les faire progresser à travers des conseils, de la communication », explique-t-il.
Si les qualités physiques, techniques, et tactiques comptent, c'est ailleurs que se situe la priorité pour Sébastien Demacon. Lui qui a sauté le pas du district à la N2 en six mois peut en parler : « La qualité, il y en a tous les ans qui arrive en senior. Il faut travailler et se remettre en permanence en question. Tout se joue dans la tête, le mental compte pour 70%, il conditionne les performances ».
Fort de cette volonté et de cet état d'esprit, Sébastien Demacon veut continuer à écrire d'autres pages dans son aventure avec le TFC. « Ce qui est le plus important, c'est le plaisir collectif, les moments de partage d'émotions. Ensuite, mon caractère fait que je joue tout à fond. Tant que l'on me laissera la possibilité d'être dans ce groupe N2, mon seul objectif sera de gagner du temps de jeu et une place de titulaire », conclut-il.

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