vendredi 13 octobre 2017

Le portrait de la semaine

Cet été a vu la naissance de Limens JSA, qui possède tous les ingrédients pour devenir un club important du football périgordin.

L'équipe fanion de Limens JSA avec Grégory Cario (débout à g.),
et Josselin Chubilleau (debout, deuxième en partant de la droite).
© Limens JSA
Que la période est faste pour le football à Limens. Sur une série de très bons résultats sportifs ayant emmené le club jusqu'en ligue, niveau historique, le FC Limens a encore changé de dimension cet été. Il n'est pas seul, puisque c'est la fusion avec la Jeunesse Saint-Astérienne qui a donné naissance à cette nouvelle entité, Limens JSA. La saison à venir peut être un tournant qui, s'il est bien négocié, garantirait un bel avenir à ce club.
Au départ, il y a les montées sur le plan sportif. En quatre ans, Limens monte trois fois, pour atteindre à l'été 2016 la R4. C'est une première en ligue. Sur le banc, Sébastien Bontemps est épaulé lors de cette quatrième saison par Josselin Chubilleau. Une façon de faire la transition. Lors de la saison 2016-2017, le premier prend la présidence du club, le deuxième prend seul les rênes de l'équipe fanion.
« On a fait beaucoup de travail pour structurer le club en senior. Tout ne se résume pas aux montées successives de la première, les réserves ont suivi. La preuve avec la C qui a été en finale de championnat l'an dernier », note Sébastien Bontemps. La saison dernière justement, déjà, Limens se rapproche de Saint-Astier, avec une entente chez les jeunes.

Politique de formation
Puis, tout s'est accéléré, sous l'impulsion de deux entités montrant leur envie d'avancer. À Saint-Astier, le président est Jacky Beluche, qui a pris ses fonctions en mai 2016. « Plusieurs facteurs ont permis de vite se réunir et de faire sentir une proximité entre nous. On a commencé à parler du devenir de l'entente, et de l'envie de fusionner chez les jeunes. Puis on a pensé dès l'automne aux seniors », explique ce dernier.
Pour une fusion entre clubs, il faut déposer un dossier pour le mois de mars, date à laquelle les autorités compétentes statuent. Ce qui laisse donc du temps à la réflexion, à Limens comme à Saint-Astier. Les jeunes fonctionnant déjà ensemble, c'est surtout vers les seniors qu'il faut se tourner et écouter les opinions.
« Des deux côtés, on a sondé les licenciés, qui sont les premiers concernés. Puis on a rencontré les élus de chacune des trois communes séparément, avant de les réunir pour finir la construction du projet », détaille Sébastien Bontemps. Dans la nouvelle structure Limens JSA, Jacky Beluche devient président, Sébastien Bontemps président délégué.
Quant à la motivation principale, elle est simple : les jeunes et la politique de formation. Si tout est allé si vite, c'est parce que chacun a pu emmener quelque chose à la fusion. À Limens une meilleure dynamique en senior (trois équipes, dont une en R4), à Saint-Astier une tradition de formation et d'une école de football dynamique.
« Saint-Astier a toujours bien formé, la preuve avec ses résultats dans le PCT24, mais voyait justement tous les jeunes partir ailleurs en senior. Avec la fusion, la volonté est de conserver les joueurs sur notre territoire », commence Sébastien Bontemps. Le Pacte de Coopération Territoriale de la Dordogne, mis en place sous la volonté de Trélissac de travailler à la formation avec les clubs périgordins voisins, voilà l'une des clés du futur.
« En quatre ans, dix-sept jeunes du club sont partis à Trélissac, dont Jean-Baptiste Chollier, Luigi Léger, et Théo Duché, qui sont dans le groupe senior N2/R1. La philosophie de Trélissac nous convient, le système est construit dans un souci de l'enfant et de la continuité de la formation », développe Jacky Beluche.

Une structure complète
Surtout, le PCT24 permet un échange dans les deux sens. Le TFC ne conservant ensuite que deux équipes seniors, les jeunes qui ne restent pas dans la structure sont conseillés et redirigés dans la mesure du possible vers les clubs adhérents selon leurs niveaux. Si Saint-Astier n'avait qu'une équipe en D1, Limens JSA est plus attrayant désormais avec son équipe fanion en ligue.
Le groupe U18 de Limens JSA.
© Limens JSA.
Toutes les attentes ne sont pas non plus dirigées vers ce Pacte. Le tout jeune club travaille à la formation en interne évidemment, avec l'objectif rapide d'avoir une équipe par catégorie. En football animation, il y en a deux par catégories d'âge cette saison. Se rajoutent deux équipes en U13, une en U18, et une équipe en U17 ligue. Seul manque, les U15, où Limens JSA est en entente avec Marsac et Chancelade.
La dynamique aidant, à terme, ce petit trou générationnel sera vite bouché, et Limens JSA proposera une offre complète. « L'objectif est de permettre à des enfants commençant le football chez nous à six ans de rester au club jusqu'en senior, où il trouve ensuite une offre complète, avec quatre équipes, sur quatre niveaux différents », précise Jacky Beluche.
D'ores et déjà, la nouvelle entité possède en son sein tous les ingrédients pour réussir : une école de football à la tradition de formation, renforcée par l'adhésion au PCT 24, trois cents licenciés, avec quatre équipes seniors dont l'équipe fanion en régional, des éducateurs diplômés et qui assurent un lien avec le district (Josselin Chubilleau et Grégory Cario), des arbitres...
Les installations ne manquent pas non plus. De nombreux terrains de qualité (un terrain à Lisle, deux à Mensignac, deux à Saint-Astier), deux city-stades, deux gymnases (arrivée proche de celui de Mensignac), le matériel est là. « On a aussi une équipe vétéran. Notre projet futur est de monter une équipe futsal. On veut aussi mettre en place une équipe féminine l'année prochaine, et à terme réfléchir à une section globale avec des équipes féminines de jeunes », liste Sébastien Bontemps.

Chercher la cohésion
Toute la structure du Limens JSA semble donc équilibrée aujourd'hui. En haut de l'affiche figurent les seniors. Dans une fusion, c'est aussi l'une des clés que de pouvoir gérer le facteur humain et relationnel entre les joueurs des deux anciens clubs. La mission qui a été confiée à Josselin Chubilleau et Grégory Cario, respectivement entraîneurs des équipes fanions de Limens et Saint-Astier l'an dernier, a ainsi été celle de la cohésion.
Les deux coachs, aujourd'hui co-entraîneurs de l'équipe en R4, ont beaucoup anticipé. « On a commencé à mettre en place des séances collectives dès le mois de février, et à partir de mi-mai, on s'est entraîné tous les mercredis ensemble. Cela a permis de gagner du temps, que les joueurs apprennent à se connaître, et que l'on identifie aussi les manques futurs pour le recrutement », explique Grégory Cario.
Des séances qui ont permis déjà de faire la passerelle et la différence entre la D1, niveau de Saint-Astier, et la R4 de Limens. « Ce qui change surtout c'est l'intensité que l'on met à l'entraînement. Il faut en faire un peu plus dans les duels, le sérieux », complète Josselin Chubilleau, qui note vite « la cohérence entre le travail de Grégory Cario à Saint-Astier et le nôtre à Limens ».
Pour le reste, avec des entraînements en commun l'an dernier, un stage de reprise, un long parcours en coupe de France, toujours intéressant dans la vie d'une équipe en début de saison, et une volonté de tous les dirigeants et techniciens d'avoir une forte rotation en match comme en semaine pour que tous apprennent à travailler ensemble, la cohésion a été accélérée.
La filière senior, forte de quatre équipes (R4, D1, D3, D4 brassage) permet une diversité dans la pratique du football, tout en restant très compétitive. Pourtant, les résultats tardent à arriver. La A compte un point en deux journées, la C et la D aucun. « En R4, la coupe nous a pris de l'énergie. Quant aux équipes D3 et D4, elles ne jouent pas souvent, il est difficile de garder les joueurs totalement investis », avance Grégory Cario.

Le maintien de la R4
Seule la B, en D1, a bien commencé avec une victoire et un nul. « C'est logique, il y a une dynamique de groupe avec la R4, et des joueurs en réserve qui sont motivés pour aller au-dessus », continue le co-entraîneur. Ne reste plus qu'à confirmer, pour que la dynamique collective de cohésion se traduise par des victoires dans toutes les équipes.
L'équipe fanion de Limens JSA est co-dirigée
par Grégory Cario et Josselin Chubilleau.
© Limens JSA.
Surtout pour l'équipe fanion, engagée dans un championnat bien particulier cette saison avec la réforme en ligue, qui réduira à trois le nombre de divisions régionales l'an prochain. En R4, les quatre derniers descendront, ainsi que les quatre plus mauvais huitièmes parmi les six poules de l'ex-Aquitaine (poules F à K).
« Il faut faire mieux que l'an dernier (huitième place, NDLR). Le groupe est relativement stable, ce qui amène de la confiance. S'ajoutent des recrues et les joueurs de Saint-Astier l'an dernier. On a un groupe étoffé et le potentiel pour faire mieux que septième », estime Josselin Chubilleau. Pour atteindre cet objectif, les deux coachs doivent faire les bons choix, entre jeunes et anciens notamment.
La formule est simple pour celui qui était déjà à Limens en R4 l'an dernier, et qui a vu la typologie des matchs et des équipes à ce niveau. « Le maintien passera peut-être plus avec des joueurs anciens, d'expérience. Les jeunes ont encore besoin d'apprendre, ils ont un potentiel, et pourront l'exprimer progressivement. C'est l'avenir de ce club mais peut-être d'ici un an, un an et demi, la transition se fera naturellement », conclut-il.
Se maintenir avec les ''anciens'' pour garantir la continuité du projet, et laisser la place ensuite aux plus jeunes, symboles de l'avenir en régional de Limens JSA. Le plan est bien en place. Il ne dépend presque que du maintien en régional, pierre angulaire de la progression à tous les niveaux du club.
La saison actuelle est déterminante. Elle pourrait permettre de conserver une équipe en ligue, et une au plus haut niveau départemental, alors que les jeunes U17 en régional actuellement vont arriver en senior et que les échanges avec le PCT24 seront appelés à se renforcer.

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