Une affiche et un challenge

Pour cette troisième édition, le match entre Bergerac et Chelsea va avoir, plus que les autres années, un enjeu sportif réel.

Chelsea s'est entraîné ce vendredi sur le stade Gaston Simounet.
© Sylvain Desgroppes.

Après 2015 à Bergerac, après 2016 à Cobham, sur les installations de Chelsea, place à la troisième édition. Le club londonien est de retour en Périgord. Cette affiche, résultat « d'une aventure formidable qu'il serait magique de faire perdurer », selon le président du BPFC Christophe Fauvel, résonne comme une revanche.

Les rencontres entre les deux équipes, toujours très plaisantes à suivre avec un beau jeu privilégié des deux côtés du terrain, sont spectaculaires. La preuve avec le 4-4 en 2015. L'an passé, Bergerac s'était imposé 2-1. Pour Eddie Newton, coach de Chelsea, l'objectif est donc simple : « On veut gagner. On a vraiment préparé ce match très sérieusement, on a vu des vidéos de Bergerac »...

Quels adversaires ?

Le staff de Chelsea, très fourni avec une quinzaine de membres,
a préparé ce match très sérieusement.
© Sylvain Desgroppes.

Après avoir affronté à deux reprises les U21, cette année, c'est contre une équipe encore une fois jeune que Bergerac va faire face. Un groupe formé de joueurs destinés pour une grande partie à être prêtés, et qui attendent de connaître leur destination. « On va faire face à des joueurs à fort potentiel, de jeunes joueurs très techniques, avec un football élaboré », pense Fabien Pujo.

Car si ces joueurs ne sont pas retenus avec le groupe d'Antonio Conte pour la saison ni pour la période préparatoire et la tournée en Asie, la qualité est évidemment là. C'est la politique du club londonien, qui possède une cinquantaine de joueurs sous contrat professionnel, et n'hésite pas à prendre des paris et à recruter jeune

Pour la majorité, ils font leurs classes dans les équipes U15/U17/U18 voire U21 de Chelsea, et sont prêtés pour s'aguerrir dans les championnats européens, en particulier en Belgique et aux Pays-Bas. Chaque été, c'est donc un retour en Angleterre en attendant de trouver un nouveau prêt.

Parmi les profils les plus connus, Kenneth Omeruo. Le défenseur international nigérian de 23 ans est prêté depuis 2011. Il a joué deux ans aux Pays-Bas à ADO La Haye (38 matchs), puis en D2 anglaise à Middlesbrough de 2013 à 2015 (36 matchs), et depuis deux ans en Turquie (49 matchs en D1). Surtout, il compte 31 sélections avec le Nigéria. Il a gagné la CAN 2013 en jouant les six matchs, et a participé à l'intégralité des quatre matchs de la coupe du monde 2014 au Brésil, dont le huitième de finale perdu contre la France.

« Pour les joueurs, c'est difficile, certains vont être prêtés, d'autres rester chez nous avec la réserve, il faut tous qu'ils se montrent, cette période n'est pas facile à gérer. Ils s'interrogent beaucoup et doivent en même temps prouver », concède Eddie Newton. L'ancien milieu de terrain de Chelsea dans les années 1990 a préparé son équipe.

Un groupe qui dispute peu de matchs, et jamais avec le même effectif. Mais une équipe à la philosophie de jeu claire, dans la droite ligne du club. Les Blues vont développer un jeu appliqué, propre, très construit, avec des joueurs pour la plupart rapides. Même si Eddie Newton se méfie de Bergerac : « Ils ont un football très réfléchi, on sait que ce ne sera pas un match facile, et c'est ce qui est intéressant pour nous aussi, on voit comment réagissent nos joueurs face à une telle adversité ».

Du jeu

Ce respect mutuel entre les deux coachs, cette prudence au moment d'aborder la rencontre, témoigne aussi de la pression naissante autour de cette belle opposition. L'enjeu monte au fur et à mesure du temps, en particulier côté anglais, où l'on reste vigilant face à Bergerac et où l'on aimerait bien finir par gagner.

Fabien Pujo et son groupe espèrent restés invaincus.
© Sylvain Desgroppes.

Mais à Bergerac aussi, ce troisième match amical de la préparation, après Rodez et Limoges, prend des aspects un peu particuliers. « C'est toujours un plaisir de recevoir un club aussi prestigieux. C'est un match de gala, l'objectif est de se rendre attractif, de séduire un public naissant à nos côtés avec l'aventure en coupe l'an passé », reconnaît Fabien Pujo.

Le coach du BPFC n'en oublie pas pour autant de rester dans la continuité de sa préparation. « C'est un match de préparation, il y a un objectif technique. On arrive en fin de la première partie de notre programme, certains joueurs vont commencer à pousser sur une heure de jeu », explique-t-il.

Le cadre de jeu bergeracois va lui rester le même, et le plan de jeu sera là-encore de rester appliqué, réfléchi, équilibré. « Il faut que les joueurs soient capables de s'approprier les choses. On fixe un cadre de jeu, ils doivent être capables de beaucoup réfléchir et s'adapter eux-mêmes en cas de problèmes », continue Fabien Pujo.

Si Bergerac aura peut-être moins le ballon que contre Rodez et surtout contre Limoges, qui évoluait en contre, cela permettra aussi de travailler sur le système défensif, les déplacements, et les transitions rapides vers l'avant. Pour autant, le BPFC espère installer aussi son jeu, son rythme, tout en se faisant plaisir pour cette affiche.

Le match promet donc d'être serré, entre deux équipes qui auront la volonté de bien jouer au ballon, qui se respectent, mais qui auront une vraie envie de gagner. Comme un clin d'oeil, le propriétaire du château Thénac Evgeny Shvidler, qui a rendu possible cette affiche par son amitié avec Roman Abramovitch, propriétaire de Chelsea, remettra pour la première fois au vainqueur un trophée.

« C'est quelque chose d'assez exceptionnel que de recevoir un club de la dimension de Chelsea à Bergerac. On regarde comment ils travaillent, on est un club amateur qui veut évoluer vers du professionnalisme. Il faut encore remercier Chelsea et le château Thénac pour que cette relation existe », conclut Christophe Fauvel.

Bergerac – Chelsea

Stade Gaston Simounet de Bergerac, coup d’envoi à 18h00.

Première mi-temps : Loustallot – Gérard, Gnaleko, Diarra, Bertho – Laplace Palette, Jamaï, Belbachir, Chehata – Pinto, Mayenga.

Deuxième mi-temps : Dolivet – Zidane, Gérard (puis Chbira), Diarra (puis Gassama), Ducros – Fuchs, Bangré, Badin – Pourtuguez (puis Fofana), Mayenga (puis Dia), Chehata (puis Lotto). Entraîneur : Fabien Pujo.

Repos : Chevalier, Bouscarrat