vendredi 30 juin 2017

Une surprise et du classique

Trois des favorites en quarts de finale ont gagné. Elles sont accompagnées de la surprise japonaise sortie des qualifications Mari Osaka.

Finaliste l'an passé, Olga Saez Larra
fait figure de favorite.
© Sylvain Desgroppes.
Le tableau final de l'Engie Open du Périgord avance à grands pas. A chaque jour, et donc à chaque tour, le même schéma. Cette année, les favorites ont globalement répondu présentes. Mais les surprises auront été là aussi pour animer les journées. Hiroko Kuwata éliminée au premier tour, Usue Maitane Arconada et Ayano Shimizu au second.
Pour les quarts de finale, cinq têtes de série restaient donc en course ce jeudi. Et à ce niveau de compétition, tous les matchs restent serrés. Car pour les joueuses non-têtes de série, la dynamique de confiance aidant, tout reste possible. Les conditions particulières de match, en salle, avec une lumière inhabituelle, subies en raison d'une météo décidément capricieuse, contribuant à créer de possibles surprises.
Et c'est du premier match de la journée que cette surprise sera venue. Sortie des qualifications et moins bien classée des quatre japonaises du tableau final, Mari Osaka était déjà la seule représentante de son pays en quarts. Sa route se prolonge après avoir écarté la tête de série numéro 5 Victoria Rodriguez.
Sur les autre terrains, pas de grand renversement de hiérarchie. Olga Saez Larra, finaliste l'an passé, continue son chemin sans trop d'encombre après une réelle frayeur lors de son premier tour. Elle affrontera la discrète italienne Camilla Rosatello, peut-être peu spectaculaire mais très propre dans son jeu. Avec expérience et sérénité, Patty Schnyder se hisse aussi en demi-finale, pour y jouer la japonaise.
Ce samedi, place donc aux demi-finales. La première commencera à midi, la deuxième suivra dans la foulée. Avant que la journée ne se conclut par la finale de double. Un moment particulier, puisque depuis 2007, une seule française a pu se hisser en finale de double à Périgueux, Laura Thorpe, alors avec la slovaque Michaela Honcova (le duo s'était imposé).
Cette fois, c'est une paire française qui tentera de décrocher le titre. Manon Arcangioli et Sherazad Reix, têtes de série numéro 4 du tableau, devront disposer de Camilla Rosatello, encore elle, qui avec la belge Kimberley Zimmermann est tête de série numéro 3.

Camilla Rosatello [8] (ITA, 291e) – Hélène Scholsen (BEL, 427e) : 6-0 ; 4-6 ; 6-1
Sobre et efficace, Camilla Rosatello
rallie les demi-finales sans surprise.
© Sylvain Desgroppes.
L'italienne Camilla Rosatello, tête de série numéro 8, ne fait pas dans le détail depuis le début de semaine. Un service efficace, des coups droits et un jeu de fond de court puissant, elle a battu les françaises Loudmilla Bencheikh et Harmony Tan sur le même score, 6-2/6-2, passant 2h36 sur les courts au total.
Et elle semble toujours aussi pressée au moment d'entamer son quart de finale. Elle break d'entrée, puis déroule, obtenant même un jeu blanc sur le service adverse pour mener 5-0. Conclure est un peu plus difficile, et il lui faut quatre balles de sets, et au passage trois balles de break sauvées, pour y arriver (6-0).
Hélène Scholsen a eu bien du mal
à déborder son adversaire...
© Sylvain Desgroppes.
La jeune belge Hélène Scholsen, pour la première fois de sa carrière à ce niveau de compétition, ne lâche pas pour autant et est bien décidée à profiter de son match. Les breaks sont rares dans ce set. La belge en réussit un pour mener 1-3. Avantage qu'elle garde jusqu'à 3-5, où elle sert pour le set. Comme son adversaire, conclure est difficile. Camilla Rosatello débreak (4-5), mais perd sa mise en jeu (4-6).
Il faut donc en passer par un troisième set. Si Hélène Scholsen gagne sa mise en jeu d'entrée, à l'image du premier set, le rouleau compresseur se remet en route pour l'italienne, qui gagne six jeux de rang pour conclure efficacement 6-1.

Sherazad Reix [7] (FRA, 283e) – Olga Saez Larra [2] (ESP, 231e) : 6-7 (4-7) ; 5-7
Sherazad Reix a beaucoup tenté, en vain.
© Sylvain Desgroppes.
L'italienne jouera contre celle qui fait figure de favorite dans le tournoi, l'espagnole Olga Saez Larra, finaliste l'an dernier et tête de série numéro 2 cette année. Une joueuse faîte pour la terre battue, avec un jeu varié, et qui monte progressivement en régime. Oublié le premier tour contre la française Marine Partaud, qui aura servi deux fois pour le match dans le troisième set avant de s'incliner au jeu décisif.
Hier, elle aura livré un combat intense face à la française Sherazad Reix, en pleine forme, elle qui sort d'une finale au tournoi 25000 $ de Montpellier la semaine passée. Car même si elle se détache d'entrée de set (1-3, puis 2-4), l'espagnole voit son adversaire recoller à 4-4. Les deux joueuses se montrent alors solides sur leurs jeux de service, et c'est sur sa première balle de set au jeu décisif qu'Olga Saez Larra conclut (6-7).
Pour autant, Sherazad Reix en a encore sous le pied. Elle break d'entrée de deuxième set et confirme son avance (2-0). Si très vite Olga Saez Larra recolle (3-3), la française prend un nouveau break, se retrouvant en tête (5-3). Mais l'espagnole est imperturbable, elle enchaîne quatre jeux d'affilée, pour conclure sur sa troisième balle de match sur le service adverse (5-7).

Olga Saez Larra.
© Sylvain Desgroppes.
Olga Saez Larra : « J'ai eu un premier tour difficile, j'avais un passif compliqué contre cette joueuse qui m'avait éliminé au premier tour à Montpellier une semaine avant. J'était nerveuse en arrivant ici et sur le début du tournoi, j'avais de mauvaises pensées et de mauvaises attitudes, je doutais... Il a déjà fallu que j'évacue tout cela pour être moins nerveuse. Je suis contente, j'ai réussi à contrôler mes sentiments pour ne pas les subir, mais au contraire être plus tranquille dans l'approche des matchs. Pour ce tour, mon adversaire jouait bien, et elle était prête tactiquement à répondre à toutes les situations. Il a fallu du temps avant que je ne trouve les solutions, car si j'étais bien dans mon plan de jeu au début, ensuite je me suis déconcentrée. Mais je suis quand même contente de ce que j'ai fais ».

Jessika Ponchet (FRA, 407e) – Patty Schnyder [6] (wc, SUI, 280e) : 2-6 ; 2-6
A l'expérience, avec un tennis bien en place,
Patty Schnyder atteint les demi-finale.
© Sylvain Desgroppes.
Dans la partie haute du tableau, tout continue de sourire pour Patty Schnyder. Présente à Périgueux grâce à l'obtention d'une wild-card, la suissesse y fait honneur. Finaliste du tournoi 25000 $ sur terre battue d'Essen (Allemagne) au début du mois de juin, elle tient la forme. La preuve avec ses deux premiers tours.
Tête de série numéro 6, elle a disposé d'Audrey Albié (423e) puis de Kimberley Zimmermann (380e), à chaque fois malgré un premier set perdu. Des matchs qui ont tous deux dépassé les deux heures sans que la joueuse n'en soit gênée, bien au contraire. Ce jeudi, face à Jessika Ponchet (407e), elle n'a passé qu'une heure sur le terrain, s'appuyant sur son jeu de fond de court très régulier.
Aventure terminée pour la landaise Jessika Ponchet,
qui aura montré un beau tennis d'attaque à Périgueux.
© Sylvain Desgroppes.
Pourtant, si Patty Schnyder a su breaker d'entrée de match, la landaise Jessika Ponchet a répondu parfaitement en débreakant dans la foulée. Mais la suissesse enchaîne encore quatre jeux de rang, et si la jeune française retarde un temps l'échéance, il n'en faut pas plus pour que Patty Schnyder ne conclut le premier set sur son service avec autorité (2-6).
Et la tête de série numéro 6 ne donne pas l'air de vouloir ralentir le rythme, prenant le service adverse d'entrée de deuxième set (0-2). Jessika Ponchet gagne son jeu difficilement, puis voit son adversaire s'envoler (1-5). Mais avec beaucoup de volonté, un jeu d'attaque, proposant par exemple des services-volées, la française gagne son jeu. Avant de rendre les armes face à une suissesse très intelligente, qui s'attend à un jeu agressif de sa jeune adversaire et la contre pour conclure (2-6).

Mari Osaka (q, JPN, 440e) – Victoria Rodriguez [5] (MEX, 266e) : 3-6 ; 6-3 ; 6-2
Comme d'autres avant elle, Victoria Rodriguez
s'est laissée surprendre par la japonaise Mari Osaka.
© Sylvain Desgroppes.
Comme avec la française Elixane Lechemia en 2015, comme avec Daiana Negreanu et Sofiya Kovalets en 2016, l'édition 2017 comptait une joueuse sortie des qualifications en quarts de finale. Mais à la différence des trois premières citées, la japonaise aura franchi un pas de plus pour se qualifier, avec un état d'esprit conquérant.
''Seulement'' 440e mondiale, il fallait se douter que la mission resterait très difficile contre la mexicaine tête de série numéro 5 Victoria Rodriguez. Une joueuse habituée de Périgueux où elle compte quelques performances. En prenant deux breaks d'entrée de match, elle ne fait que confirmer son statut de favorite. Mari Osaka fait l'effort de recoller tout de suite (3-3), mais elle paie cette débauche d'énergie, commet trop de fautes directes, et perd ainsi le set (3-6).
Dans le début du deuxième set, les deux joueuses se montrent enfin solides sur leurs jeux de service (3-3). Cette fois, c'est Mari Osaka qui accélère au meilleur des moments pour prendre un break, le confirmer, et même finir avec un jeu blanc sur la mise en jeu adverse (6-3). La joueuse a enfin trouvé son rythme.
Dans le troisième set, elle est intouchable sur son service, ne concédant pas une seule balle de break. Elle profite aussi des deux seules opportunités se présentant à elle pour s'envoler (5-0). Victoria Rodriguez pousse la japonaise à servir pour le match, tactique qui semble payante puisque la mexicaine débreak sur un jeu blanc (5-2). Mais Mari Osaka a bien le dernier mot (6-2).

Sans complexe, Mari Osaka continue d'avancer
dans le tournoi avec un tennis bien en place et puissant.
© Sylvain Desgroppes.
Mari Osaka : « C'était un match tendu, l'adrénaline est encore dans les jambes, j'étais excitée dans cette rencontre. Je n'étais dailleurs pas forcément bien dans mon tennis. J'avais un plan de jeu mais je faisais trop de fautes directes, j'ai eu du mal à m'ajuster. Puis mon jeu est venu. A 5-0 en ma faveur dans le dernier set, il a fallu un peu de temps, que je fasse redescendre mon excitation pour retrouver mon jeu du deuxième set et du début du troisième. Surtout que mon adversaire s'est relâchée et a joué de bons coups. Mais tout s'est bien fini. J'espérais faire un tel résultat en venant ici, je suis très exigeante envers moi-même ».

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