jeudi 29 juin 2017

Aux petits soins des raquettes

Impossible d'organiser un tournoi de tennis international de ce niveau sans un cordeur. Périgueux est gâté avec un spécialiste, Gilles Viacroze.

Gilles Corviaze est présent toute la durée du tournoi
pour répondre aux demandes des joueuses.
© Sylvain Desgroppes.
A l'Engie Open du Périgord de Périgueux, impossible de le manquer. A l'entrée, sa tente est la première que l'on trouve. Celle où l'activité est la plus importante, de 9h00 le matin et jusque quelques minutes après le dernier match du soir. Gilles Viacroze est le cordeur de ce tournoi ITF de 25000 $, aux petits soins et à l'écoute des demandes des joueuses pour leur fournir le meilleur matériel possible.
Un travail qui est la conséquence d'une passion bien ancrée pour celui qui a commencé le tennis par hasard à l'âge de huit ans. « Ma mère m'a mis au club de tennis d'Excideuil, et au fil du temps, c'est devenu une passion », se rappelle-t-il. Tant et si bien qu'il cherche à se construire professionnellement autour de cette passion.
Il joue beaucoup de matchs au CAP avec un objectif, monter en classement et passer son diplôme de moniteur. Cela ne fonctionne malheureusement pas comme il le souhaite. Il faut alors trouver autre chose, et le hasard va lui donner un coup de pouce. On est en 2006, et Gilles Viacroze est en emploi jeune au CAP tennis.
« Il y a un enchaînement de circonstances. Mon emploi jeune se terminait. Un magasin spécialisé a ouvert à Limoges et est venu proposer ses produits à Périgueux. C'est comme cela que le contact s'est créé », explique-t-il. De 2006 à 2008, il travaille donc à Limoges. Puis une possibilité apparaît de lancer la même enseigne à Périgueux.
« Accéder à cette franchise m'a permis de bien mettre le pied à l'étrier avant de me lancer dans cette aventure », reconnaît-il. Si le réseau de ce style de magasins spécialisés est bien réparti en France, en Dordogne, sa boutique Privilège Tennis est la seule, en opposition aux chaînes de magasins multisports.
Mais tout n'est pas aussi simple dans les débuts. « Le plus dur a été de convaincre les marques de rejoindre le projet, pour les avoir toutes en rayon et proposer une gamme complète, chaussures, textiles, raquettes et autres accessoires », concède Gilles Viacroze. Mais le développement se fait, et d'un magasin de 60 m2, sa boutique se trouve aujourd'hui sur Boulazac avec 150 m2 de surface de vente.

Un service précieux
C'est lors de l'édition 2011 de l'ITF qu'il est présent pour la première fois aux bords des cours. La conséquence aussi du réseau créé avec son magasin et des contrats tissés avec les clubs. « Les contrats sont tripartites, il y a toujours un club, un magasin, une marque. Il y a dix marques chez nous. Et l'accord avec le club nous permet d'être présent sur cet ITF », continue le cordeur.
Si Gilles Viacroze aime son métier,
c'est aussi pour le contact humain.
© Sylvain Desgroppes.
Une présence forcément appréciée des joueuses professionnelles, bien heureuses de pouvoir bénéficier de l'expertise d'un professionnel directement sur le tournoi pour ajuster jusqu'au dernier moment leurs raquettes, et avoir recours, si besoin, à un conseil particulier. Une tenue du stand qui n'est pas de tout repos.
L'organisation est technique, il faut répondre aux besoins de chaque joueuse dans le timing des entraînements et/ou des matchs. « Les joueuses ont forcément besoin de corder, elles viennent naturellement vers nous. Mais à ce niveau-là, elles savent déjà ce qu'elles veulent, il faut juste savoir bien corder et le faire vite », estime Gilles Viacroze.
Celui-ci noue un contact particulier avec les joueuses. Son expertise développée toute l'année au magasin l'aide en ce sens. « Dans un magasin spécialisé, on apporte un degré d'expertise et de conseil bien supérieure à ce que l'on trouve ailleurs, avec un service en magasin, un contact humain qu'il est important de garder », juge-t-il.
Ce contact, c'est aussi celui-ci qui lui permet au quotidien de faire ce qui lui plaît, parler de matériel. « Il n'y a pas que le sportif qui me plaît. Le tennis est ma passion, mais tout ce qu'il y a autour, tout l'univers des techniques et du matériel, m'a toujours intéressé énormément », avoue Gilles Viacroze.
Avec les raquettes des joueuses professionnelles, le cordeur est gâté. Sur la durée du tournoi, entre cinquante et soixante-quinze raquettes sont cordées en moyenne. Mais cette année, avec un nombre de joueuses plus important en qualification et de nombreuses autres arrivant de Montpellier sans cordage, en huit jours, c'est environ cent-vingt raquettes qui passeront entre les mains de Gilles Viacroze ou de son salarié Mathieu Le Gentil.

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