samedi 7 janvier 2017

Le gardien du trésor

Tradition oblige, la rotation se fait dans les buts de Bergerac, gardés par René Dolivet en coupe. Zoom sur le travail effectué au BPFC avec Pascal Gomes.

Pascal Gomes.
© BPFC.
Si le football est un sport si populaire, c'est parce qu'il peut se pratiquer par tous et partout. S'il est aussi beau, c'est par son côté imprévisible. S'il est aussi difficile, c'est parce qu'il existe des gardiens de but, hommes à part prêts à tout pour empêcher l'adversaire d'atteindre son objectif ultime lui donnant la victoire, marquer un but.
A Bergerac, cette saison encore plus que la dernière, ces gardiens de but sont pour le moins performants. Ce qui constitue évidemment l'une des clés de la réussite du BPFC. Une réussite due en particulier au travail effectué par Pascal Gomes, membre du staff bergeracois depuis l'été 2015. Aux côtés de l'entraîneur principal Fabien Pujo, il a peu à peu trouvé sa place.
Même si la saison passée justement, la répartition des rôles entre Anthony Loustallot et René Dolivet a parfois pu paraître floue. « On a décidé de modifier les choses à la mi-saison, et d'installer une rotation, avec des objectifs de points toutes les trois journées pour chaque gardien. C'était ma décision, et c'était une erreur de ma part », analyse avec lucidité Fabien Pujo.

Travail de fond
La saison se finissant, et après de longues discussions, les deux gardiens restent finalement au club. Avec une répartition plus claire : René Dolivet est désormais la doublure d'Anthony Loustallot, qui a le championnat, son collègue le remplaçant en coupe. Au sein du staff aussi, les choses évoluent. « Cette saison, Pascal Gomes a les pleins pouvoirs sur les gardiens. On a un vécu ensemble d'une saison, il y a une vraie relation d'amitié, et une confiance totale », glisse Fabien Pujo.
Avec Pascal Gomes, il faut dire que l'entraîneur bergeracois tient un homme d'expérience. L'ex-portier trélissacois compte notamment plus de deux cents matchs dans les buts en Ligue 2. Un passé qui n'est pas anodin pour installer une meilleure relation avec les deux portiers qu'il entraîne. « Il faut forcément un minimum de métier pour comprendre les tenants et les aboutissants de ce poste », explique Pascal Gomes.
Gardien, le poste le plus particulier du football. Un fonctionnement unique, une méthodologie, une approche des entraînements, de la compétition qui en font des êtres à part. « C'est un rôle atypique, des aptitudes complètement à part des autres joueurs. On est les seuls à pouvoir prendre le ballon avec les mains », s'exclame le coach des gardiens.
Une banalité en apparence, mais qui a un sens profond. « Il faut être bon manuellement, avoir des capacités de coordination. Et les évolutions récentes font qu'un gardien doit être capable de jouer au pied aussi, il faut désormais être bon techniquement », continue Pascal Gomes. Une large palette de compétences qui impose par conséquence une masse de travail bien plus importante à l'entraînement.
« On dit toujours qu'il faut être un peu fou pour jouer gardien. Et on le voit dans les séances, où l'on multiplie les répétitions de gestes. Il faut de la puissance, de l'explosivité, du gainage, et une vraie grinta », développe un coach des gardiens pleinement investi dans son rôle. Lui qui a connu les responsabilités d'entraîneur principal à Boulazac avant de venir à Bergerac se retrouve complètement dans son activité au BPFC.

Une compétition
Autre dimension au combien importante pour ce poste, le mental. Non seulement en terme d'implication, d'envie, de volonté, de résistance, mais aussi en terme d'équilibre. Pascal Gomes n'est pas seulement l'entraîneur des gardiens à Bergerac, il est aussi le confident. « Il faut parfois être très proche, un confident, et à d'autres moments prendre plus de recul. Mon rôle est que ces deux garçons puisent s'épanouir sur et en-dehors du terrain », juge-t-il.
Avec le choix désormais clairement identifié d'installer Anthony Loustallot comme gardien numéro 1, il faut aussi gérer la concurrence de la façon la plus saine possible avec la doublure de cette saison, René Dolivet. Les coupes sont là pour garder ce dernier motivé et concerné. Une fois de plus, ce rôle de doublure est bien particulier au poste de gardien de but.
Et, les résultats aidant probablement aussi, l'équilibre est parfait cette saison entre les deux portiers, irréprochables dans leurs performances comme leurs comportements. « René Dolivet est toujours impliqué, c'est aussi lui qui pousse Anthony Loustallot à faire plus. Par son dynamisme dans le groupe, ses relations avec chacun, il amène quelque chose », explique Pascal Gomes.
Et comme de tradition, au-delà de son rôle de doublure en championnat, il a ensuite les coupes pour se montrer. Parfois jusqu'à se sacrifier comme à Trélissac en coupe d'Aquitaine. Parfois aussi pour se voir largement exposé avec la plus belle scène qui soit, la coupe de France. Ce sera le cas pour ce 32e de finale, évidemment le premier pour ce bergeracois d'origine.
Un match qui résonne aussi comme une récompense pour celui qui a trouvé sa place dans ce rôle de doublure parfois complexe à appréhender. « On est en permanence avec l'autre gardien, on vit avec le groupe, mais on se retrouve à ne pas jouer. Mais même sur le banc, il faut donner quelque chose, on a un rôle déterminant à jouer dans la solidarité, le bon esprit dans le vestiaire », précise Pascal Gomes.
Un ensemble d'attitudes que René Dolivet semble avoir pris à cœur cette saison. Le tout en travaillant dur aux entraînements, avec une implication sans faille. Cela donne bien le droit à une petite récompense. Aujourd'hui, c'est à lui de s'exprimer. Et de montrer qu'il en a aussi dans les gants pour rendre inviolable son coffre-fort.

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