samedi 7 janvier 2017

Une reprise en fanfare

Pas le temps de trop souffler pour les bergeracois, qui après une courte trêve, sont immédiatement remis dans le bain avec un intense 32e de finale de coupe de France.

Le groupe bergeracois va devoir se montrer soudé ce soir
pour prolonger encore l'aventure.
© Sylvain Desgroppes.
Dans le football de haut niveau amateur, se retrouver à jouer lors du premier weekend de l'année est plutôt bon signe. C'est en effet synonyme de la coupe de France et de ses tours prestigieux. C'est ce qui se produit actuellement pour le Bergerac Périgord FC, qui attendait depuis bien longtemps de vivre enfin une belle aventure dans cette compétition centenaire.
Pour en arriver là, le BPFC a parcouru un chemin long et déjà fort en émotions. En championnat, avec une actuelle première place en CFA à la fin des matchs allers. Et donc en coupe, avec des tours parfois passés dans la douleur, à l'image du 6e tour à Doazit (R4), avec une qualification au bout des prolongations. Sans oublier la coupe d'Aquitaine, avec un 8e de finale ce dimanche.

Garder le rythme
Soit un total de vingt-et-un matchs officiels disputés dans cette première partie de saison. « La trêve a permis de bien récupérer de ce long marathon, on a vu à leur retour que cela avait fait du bien aux joueurs de rentrer chez eux voir leur famille, leurs amis », avance Fabien Pujo. Un constat important, afin de se ressourcer et de retrouver de la fraîcheur et du dynamisme pour les échéances à venir.
L'an passé, la coupure avait été plus longue à la trêve. Mais la deuxième partie de saison avait été quelque peu décevante, même s'il s'agissait en tous points d'une découverte du CFA pour Bergerac. Cette fois, la coupure, bien qu'imposée, a été plus courte. Notamment en raison du dernier match de championnat joué le mercredi 21 décembre à Lorient. Avec en point de mire évidemment le 32e de finale, il a fallu garder la forme pendant les fêtes.
Pour les joueurs qui étaient le plus près géographiquement, des séances ont été organisées les 27 et 28 décembre. Pour les joueurs rentrés chez eux, le programme était transmis. « Le travail s'est concentré sur des courses longues à intensité moindre et de l'aérobie. Donc chacun a pu le faire de façon individuelle, et le préparateur physique Alexandre Gasparotto suivait le tout par téléphone. Les joueurs ont été sérieux », glisse encore Fabien Pujo.
Un coach satisfait de l'implication de ses joueurs, et qui, avec les moments importants se profilant, a repris les séances pied au plancher début janvier. Lundi et mardi, les entraînements ont donc été doublés. Mais pas de problème pour se remettre au travail, bien au contraire. « Ce que veulent les joueurs, c'est de la compétition. Se remettre en route est parfois difficile quand il n'y a pas de match pendant quinze jours. Là, la reprise a été beaucoup plus sympathique, avec des intentions vite présentes », apprécie le technicien bergeracois.
Forcément, il est plus facile de se motiver lorsque le match de reprise est un 32e de finale de coupe de France, avec tous les enjeux induits, en terme de prestige de la compétition, d'intérêts financiers, d'intérêts sportif avec une reconnaissance et une couverture médiatique importante. Surtout qu'avec une liste de dix-huit noms à coucher sur la feuille de match (au lieu de seize en CFA), le staff bergeracois va pouvoir ouvrir son groupe.
« C'est un moment de vie pour le groupe, pour le club dans l'ensemble de ses composantes, pour le territoire aussi avec la couverture médiatique plus importante et le nom de Bergerac mis en avant. On le ressent, c'est un moment fort que l'on vit », note le coach. Un moment historique aussi, alors que la compétition fête justement ses 100 ans.
Tous les éléments sont donc réunis pour que cet après-midi soit une fête du football, autant pour les spectateurs, forcément attendus nombreux à Campréal, que pour les joueurs et l'ensemble du club de Bergerac, bien conscient de l'aventure qui se déroule en ce moment-même. « La coupe, c'est de l'émotionnel, c'est un scénario, une dramaturgie qui s'écrit à chaque tour. C'est une vraie fête qui se prépare à Campréal », explique Fabien Pujo.

Un match intense
Au milieu de tous ces éléments, forcément grisants, il y a un match à préparer. Le tirage au sort ayant réservé Toulouse Rodéo, club de CFA2. Un club bien connu pour le BPFC, qui avait notamment affronté les hauts-garonnais lors de l'année de leur montée en CFA, en 2014-2015. Avec deux victoires à la clé, 2-0 à domicile sur un doublé de Pinto, et 2-1 au retour. Depuis, les choses ont bien changé entre les deux clubs.
Et la division d'écart apporte forcément son lot de pression supplémentaire. Une fois de plus, Bergerac se retrouve dans la position du favori, de l'équipe qui se doit de passer, encore plus avec un match à la maison, le premier de son parcours. « On est dans l'obligation de. Les gens ne comprendraient pas qu'à domicile et face à une CFA2 de milieu de tableau, on se fasse sortir. C'est une donnée que l'on connaît maintenant », reconnaît le coach bergeracois.
Une donnée qui est vraie au regard de l'observation brute des faits sur cette rencontre, mais qui compte-tenu du contexte, de l'incertitude du football, des scénarios possibles, n'est pas si évidente que cela. Seule différence, les tours passants, l'écart de motivation qui peut exister entre le gros et le petit lors d'un 4e ou d'un 5e tour en octobre a maintenant disparu.
« A partir du moment où l'on avance aussi loin, où l'on se rapproche de la lumière, il n'y a pas de différence de motivation entre les équipes. Derrière, il y a la possibilité d'un 16e de finale, avec un match qui serait diffusé en intégralité, etc. La coupe est le meilleur agent pour les joueurs », rappelle Fabien Pujo, bien conscient des enjeux qui gravitent autour de la possibilité d'une qualification, qui serait historique par ailleurs pour Bergerac.
Mais pour cela donc, il faudra se défaire de Rodéo. « Une équipe créative, avec des joueurs capables d'exploits individuels offensivement. Ils ont aussi de vraies qualités de combattants. C'est une équipe déroutante, difficilement lisible », détaille le technicien du BPFC, méfiant comme toujours de ce que va lui proposer son adversaire, quel que soit le niveau.
Par l'intermédiaire comme souvent de Paul Maso, Bergerac a dailleurs pu observer son adversaire du jour lors de son dernier match de championnat. Même si Rodéo ne sera pas en soit la priorité dans la préparation de cette rencontre pour Fabien Pujo : « On a identifié quelques individualités, mais on pense surtout à nous. Il faudra rester très missionné dans notre match et notre plan de jeu, avec beaucoup de vigilance et de concentration pour ce match de reprise ».
Avec plus de maturité et d'expérience encore que l'an passé par exemple, et avec la confiance de la première partie de saison, Bergerac sait ensuite ce qu'il faut faire pour voir une issue heureuse à la sortie de cette rencontre. En 2016, sur les 41 matchs disputés toutes compétitions confondues, Bergerac a ouvert 28 fois le score. Résultat : 21 victoires, pour 6 nuls et 1 seule défaite.
Fabien Pujo a donc un plan de jeu bien identifié : « Il va falloir aller de l'avant, mettre la pression, imposer notre rythme pour rendre visible la différence entre une CFA2 et une CFA. Cela veut dire donner de l'espace au jeu, mettre de la vitesse, et mettre une grosse présence athlétique ». Le tout pour espérer ouvrir le score, et se donner le droit de continuer à rêver dans cette si belle compétition.

Bergerac (CFA) – Rodéo (CFA2)

Stade de Campréal, coup d’envoi samedi à 15h00.

Arbitres : Cédric Dos Santos, assisté d'Ergun Yazar et Régis Gerbaud

Le groupe : Dolivet – Zidane, M. Kamissoko (cap.), Lacrampe, Bertho – Pinto, Jamaï, Fuchs, Chevalier – Bouscarrat, Mayenga. Remplaçants : Bangré, Choury, Covin, Didion, Dufeal, Loustallot, Mohamed.

Suspendu : Dia
Blessés : Gérard, Jamin
Repos : El Kihel, Gaillard

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