mardi 21 juin 2016

Le plaisir simple

Ce mardi, la jeune joueuse du CAP Léa Dubois Rebière entre dans le tournoi. Son premier ITF, à seize ans seulement.

Léa Dubois Rebière, à l'entraînement ce lundi
avant son premier ITF.
© Eude-captennis.
A seize ans, Léa Dubois Rebière ne se prend pas la tête. Elle aborde chaque moment de sa vie avec un plaisir simple, et le sourire. Toujours positive, elle profite, vit pleinement cette belle opportunité, le tout avec beaucoup de recul et de maturité.
Cette passion du tennis, Léa Dubois Rebière a mis du temps à la découvrir. Elle ne commence le tennis qu'à neuf ans, « assez tard » selon ses propres mots. Surtout que contrairement à de nombreuses joueuses, elle ne connaît personne dans ce milieu.

Une tête bien faîte
« Mon frère jumeau faisait du tennis. J'allais le voir, et un jour, le coach Jérémy Michaux m'a fait essayer. Avant, jouer au tennis ne m'intéressait pas. C'est ce jour là que le déclic est venu », admet la jeune périgourdine. Un déclic salutaire. Car très vite, tout s'enchaîne.
La joueuse prend plaisir à s'entraîner, et fournit un gros travail, physique et technique, pour rattraper son retard. Du conseiller sportif départemental Thibault Courlet qui la prend vite sous son aile, l'emmenant dès neuf ans et demi sur ses premiers tournois multi-chances, en passant par Eric Darqué, son coach au CAP aujourd'hui, la progression est rapide.
Rapide, mais graduelle. Les marches, elle les franchit une à une, sans se presser, sans se brûler les ailes. « Je partais de loin, mais chaque année, j'ai pris des classements », explique-t-elle. Aujourd'hui classée 0, elle continue de travailler, même si « il est compliqué cette année de tout concilier ». Le tennis prend de plus en plus de place, avec cinq entraînements par semaine, chacun d'une heure trente à deux heures.
Mais hors de question pour elle de laisser tomber le reste, surtout pas cette année ni l'année prochaine, avec le BAC en ligne de mire. Les études sont importantes pour cette lycéenne en Première S, qui vient de passer les épreuves écrites de français. « Mon plus grand souhait est de pouvoir concilier les études et le tennis en avançant sur les deux tableaux », développe Léa Dubois Rebière.
Mener deux passions à la fois, un vrai défi pour elle, alors que du côté du tennis, des ambitions apparaissent logiquement. « Là encore, tout part de mon entraîneur. Je ne croyais pas forcément en moi, mais on a beaucoup travaillé avec Thibault sur le mental, et les gens autour de moi m'ont poussé à aller chercher au font de moi-même pour avancer encore », admet une Léa Dubois Rebiere reconnaissante envers ses coachs et sa famille.

Une première expérience
Désormais, le moment est venu de passer un nouveau cap. Celui du premier tournoi ITF. Un moment particulier, surtout lorsqu'il s'agit de jouer sur ses terres, celles qu'elle foule depuis de nombreuses années. Une récompense qu'elle est allée chercher, à force de travail, d'abnégation. C'est donc logiquement que le président du CAP Tennis Bernard Darqué lui a accordé la seule wild-card dont il dispose.
« Tous les ans, je vois cet ITF, et aujourd'hui j'y joue. C'est pour cela qu'il y a un petit sentiment d'infériorité, mais en même temps, je me dis que j'ai une vraie chance à saisir », rassure-t-elle. Depuis quelques semaines, difficile de faire comme si rien n'allait se passer. Petit à petit, la joueuse est rentrée dans son tournoi.
Pour elle, « il faut se préparer mentalement, et travailler encore plus tennistiquement, en se concentrant sur les choses essentielles ». Pas de doute, le sentiment d'infériorité a maintenant disparu avant d'aborder cette rencontre face à l'argentine Nadia Podoroska, tête de série numéro 7 et dans le top 300 mondial.
A la place, la volonté de vivre pleinement l'événement, et de profiter. Tout en restant lucide, son idée est claire sur ce match : « Je vais me mesurer à des joueuses qui ont un niveau que je ne connais pas encore. Je vais jouer en me disant que je n'ai rien à perdre, et je vais tenter des choses, donner le meilleur ».
La jeune joueuse regarde plus loin également. Avec des ambitions évidemment, comme toute sportive de haut niveau : « Il y a des étapes à passer, et il faut arriver à trouver un haut niveau de pratique, et surtout un niveau constant. Je veux continuer de progresser, pour aller chercher des points, et un jour aller sur ces ITF sans avoir besoin d'une wild-card ».
Mais aussi avec du recul et toujours cette lucidité, pour ne pas oublier le plus important dans la construction de son parcours, de sa vie. « Il faut arriver à faire des choix, avoir cette maturité pour prendre la bonne décision par rapport à mon parcours. Je ne veux laisser tomber ni le tennis ni les études pour l'instant, et je reste persuadée que l'on peut y arriver si l'on s'en donne les moyens », conclut-elle.

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