Ce
mardi, la jeune joueuse du CAP Léa Dubois Rebière entre dans le
tournoi. Son premier ITF, à seize ans seulement.
Léa Dubois Rebière, à l'entraînement ce lundi avant son premier ITF. © Eude-captennis. |
A
seize ans, Léa Dubois Rebière ne se prend pas la tête. Elle aborde
chaque moment de sa vie avec un plaisir simple, et le sourire.
Toujours positive, elle profite, vit pleinement cette belle
opportunité, le tout avec beaucoup de recul et de maturité.
Une
tête bien faîte
«
Mon frère jumeau faisait du tennis. J'allais le voir, et un jour, le
coach Jérémy Michaux m'a fait essayer. Avant, jouer au tennis ne
m'intéressait pas. C'est ce jour là que le déclic est venu »,
admet la jeune périgourdine. Un déclic salutaire. Car très vite,
tout s'enchaîne.
La
joueuse prend plaisir à s'entraîner, et fournit un gros travail,
physique et technique, pour rattraper son retard. Du conseiller
sportif départemental Thibault Courlet qui la prend vite sous son
aile, l'emmenant dès neuf ans et demi sur ses premiers tournois
multi-chances, en passant par Eric Darqué, son coach au CAP
aujourd'hui, la progression est rapide.
Rapide,
mais graduelle. Les marches, elle les franchit une à une, sans se
presser, sans se brûler les ailes. « Je partais de loin, mais
chaque année, j'ai pris des classements », explique-t-elle.
Aujourd'hui classée 0, elle continue de travailler, même si « il
est compliqué cette année de tout concilier ». Le tennis prend de
plus en plus de place, avec cinq entraînements par semaine, chacun
d'une heure trente à deux heures.
Mais
hors de question pour elle de laisser tomber le reste, surtout pas
cette année ni l'année prochaine, avec le BAC en ligne de mire. Les
études sont importantes pour cette lycéenne en Première S, qui
vient de passer les épreuves écrites de français. « Mon plus
grand souhait est de pouvoir concilier les études et le tennis en
avançant sur les deux tableaux », développe Léa Dubois Rebière.
Mener
deux passions à la fois, un vrai défi pour elle, alors que du côté
du tennis, des ambitions apparaissent logiquement. « Là encore,
tout part de mon entraîneur. Je ne croyais pas forcément en moi,
mais on a beaucoup travaillé avec Thibault sur le mental, et les
gens autour de moi m'ont poussé à aller chercher au font de
moi-même pour avancer encore », admet une Léa Dubois Rebiere
reconnaissante envers ses coachs et sa famille.
Une
première expérience
Désormais,
le moment est venu de passer un nouveau cap. Celui du premier tournoi
ITF. Un moment particulier, surtout lorsqu'il s'agit de jouer sur ses
terres, celles qu'elle foule depuis de nombreuses années. Une
récompense qu'elle est allée chercher, à force de travail,
d'abnégation. C'est donc logiquement que le président du CAP Tennis
Bernard Darqué lui a accordé la seule wild-card dont il dispose.
«
Tous les ans, je vois cet ITF, et aujourd'hui j'y joue. C'est pour
cela qu'il y a un petit sentiment d'infériorité, mais en même
temps, je me dis que j'ai une vraie chance à saisir »,
rassure-t-elle. Depuis quelques semaines, difficile de faire comme si
rien n'allait se passer. Petit à petit, la joueuse est rentrée dans
son tournoi.
Pour
elle, « il faut se préparer mentalement, et travailler encore plus
tennistiquement, en se concentrant sur les choses essentielles ».
Pas de doute, le sentiment d'infériorité a maintenant disparu avant
d'aborder cette rencontre face à l'argentine Nadia Podoroska, tête
de série numéro 7 et dans le top 300 mondial.
A
la place, la volonté de vivre pleinement l'événement, et de
profiter. Tout en restant lucide, son idée est claire sur ce match :
« Je vais me mesurer à des joueuses qui ont un niveau que je ne
connais pas encore. Je vais jouer en me disant que je n'ai rien
à perdre, et je vais tenter des choses, donner le meilleur ».
La
jeune joueuse regarde plus loin également. Avec des ambitions
évidemment, comme toute sportive de haut niveau : « Il y a des
étapes à passer, et il faut arriver à trouver un haut niveau de
pratique, et surtout un niveau constant. Je veux continuer de
progresser, pour aller chercher des points, et un jour aller sur ces
ITF sans avoir besoin d'une wild-card ».
Mais
aussi avec du recul et toujours cette lucidité, pour ne pas oublier
le plus important dans la construction de son parcours, de sa vie. «
Il faut arriver à faire des choix, avoir cette maturité pour
prendre la bonne décision par rapport à mon parcours. Je ne veux
laisser tomber ni le tennis ni les études pour l'instant, et je
reste persuadée que l'on peut y arriver si l'on s'en donne les
moyens », conclut-elle.
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