Après
deux saisons intenses, Sébastien Eyheramono quitte la N1 de Bergerac
pour entraîner les garçons l'an prochain.
Sébastien Eyheramono © Philippe Greiller. |
Sylvain Desgroppes : Que
retenez-vous de cette première expérience en N1 ?
Sébastien Eyheramono : C'était
une bonne expérience pour moi de pouvoir travailler à haut niveau.
Plusieurs filles du groupe, Adeline Bournez (la saison dernière,
NDLR), les deux gardiennes, Marion Fayemendy ou Sandra Lapajne ont
connu le niveau encore au-dessus, et cela a tiré tout le monde vers
le haut. J'ai pu voir comment ces filles jouaient, comment elles
avaient été formées. Ce que j'ai apporté, c'est leur apprendre à
mieux regarder où se trouve la coéquipière, comment se positionner
et se déplacer dans nos systèmes d'attaque, travailler les
relations, notamment autour du pivot...
C'était aussi une première avec des féminines pour vous...
C'était aussi une première avec des féminines pour vous...
Je
me suis rendu compte que dans la gestion, c'est particulier. Non pas
en-dehors du terrain, mais sur le terrain, surtout lors des
entraînements. Il y a des joueuses professionnelles, d'anciennes
professionnelles, des filles qui travaillent, d'autres en formation
ou en études, et toutes ont des objectifs différents, une approche
différente du sport. Chez les garçons, il y a plus d'homogénéité,
tous se lâchent à fond et sont moins dans la demi-mesure. Je pense
qu'il faut évoluer plusieurs années chez les filles pour bien
comprendre comment fonctionne un groupe.
Comment
avez-vous vécu la première saison ?
Après
trois ans d'arrêt, il a fallu s'y remettre, être acteur et non
spectateur de ce que je faisais. C'est ce que je redoutais, et Michel
Cassier m'a bien aidé à retrouver le rythme. Après, le groupe
était assez facile à manager, avec des top joueuses, et avoir des
résultats à ce niveau était relativement simple, même si je pense
que l'on pouvait faire mieux que notre quatrième place. J'ai eu du
mal avec le calendrier aussi, avec une trêve courte en hiver mais
une longue pause en mars. Je n'ai pas fait de remise à niveau sur le
foncier au bon moment.
Quel
jugement portez-vous sur votre deuxième année ?
Après
avoir tâtonné un an, l'approche était cette fois différente. Je
connaissais bien mon groupe, et j'ai bossé en fonction de nos
qualités. Un nouveau projet de jeu a été mis en place, j'ai aussi
mieux géré le foncier en ne reproduisant pas la même erreur, et en
plaçant la période de remise à niveau en mars et non en décembre,
ce qui a permis de mieux finir notre saison. On a travaillé dur,
cela a permis d'obtenir quelque chose de satisfaisant au bout, avec
une cinquième place, alors que le groupe était intrinsèquement
plus faible que la première année.
Quel
bilan personnel tirez-vous des deux années ?
Je
tiens tout d'abord à remercier Michel Cassier et le club de Bergerac
pour la confiance qu'ils m'ont accordé, ce sont eux qui m'ont permis
de connaître ce niveau de compétition. Je tire du positif de ces
deux ans, notamment sur la deuxième année. Il y a eu quelques
révélations pour finir, comme Pauline Handy, le retour à son top
niveau de Marion Fayemendy, des joueuses du groupe 2 qui ont beaucoup
progressé et remontent en Pré-Nationale, le départ de Maïmouna
Fofana pour un centre de formation.
Quel
regard portez-vous sur le BPPH ?
Lorsque
je suis arrivé, j'ai été étonné du club, dont le projet global
n'est pas forcément lisible. Mais ceci s'explique aussi parce que
c'est un club qui à côté est très familial et convivial, dans la
relation avec les bénévoles notamment. Il y a des progrès à faire
en terme de structure, mais c'est agréable de travailler ici. Il
faut tout de même en passer par la filière formation à
restructurer pour pérenniser le club, et le partenariat acté avec
Montpon montre par exemple qu'il y a une prise de conscience des
efforts à faire.
Pourquoi
arrêter avec la N1 ?
Il
y a une vraie fatigue de mon côté. Entre mon travail à Libourne,
où je vis, les quatre entraînements par semaine à Bergerac, les
matchs le weekend et notamment les longs déplacements, cela faisait
beaucoup. J'ai besoin d'avoir autre chose dans ma vie à côté du
travail et du handball, et là je ne pouvais pas. Je suis peut-être
un peu jeune encore pour gérer des groupes féminins (trente-quatre
ans, NDLR), je pense qu'il me faut une expérience plus importante
pour en reprendre à l'avenir. Je vais me donner le temps de bosser
autre chose aussi.
Quel
est votre avenir ?
Dans
l'immédiat, je vais faire un an de plus à Bergerac, pour entraîner
les garçons. Cela va me permettre de garder un contact et de donner
un coup de main au BPPH, et de garder un œil évidemment sur les
filles. Le tout en soufflant quand même, avec moins d'entraînements
et des déplacements en championnat moins longs. Si je regarde plus
loin, je sais que j'aurais forcément un passage par une étape
formation, avec un retour sur les jeunes. De toute façon, je ne me
vois pas faire une carrière avec dix ou quinze ans à du haut
niveau, j'imagine plus faire un travail par cycle, avec des années
off ou tout du moins plus calmes.
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