mardi 7 juin 2016

Bilan d'une première expérience

Après deux saisons intenses, Sébastien Eyheramono quitte la N1 de Bergerac pour entraîner les garçons l'an prochain.

Sébastien Eyheramono
© Philippe Greiller.
Sylvain Desgroppes : Que retenez-vous de cette première expérience en N1 ?
Sébastien Eyheramono : C'était une bonne expérience pour moi de pouvoir travailler à haut niveau. Plusieurs filles du groupe, Adeline Bournez (la saison dernière, NDLR), les deux gardiennes, Marion Fayemendy ou Sandra Lapajne ont connu le niveau encore au-dessus, et cela a tiré tout le monde vers le haut. J'ai pu voir comment ces filles jouaient, comment elles avaient été formées. Ce que j'ai apporté, c'est leur apprendre à mieux regarder où se trouve la coéquipière, comment se positionner et se déplacer dans nos systèmes d'attaque, travailler les relations, notamment autour du pivot...

C'était aussi une première avec des féminines pour vous...
Je me suis rendu compte que dans la gestion, c'est particulier. Non pas en-dehors du terrain, mais sur le terrain, surtout lors des entraînements. Il y a des joueuses professionnelles, d'anciennes professionnelles, des filles qui travaillent, d'autres en formation ou en études, et toutes ont des objectifs différents, une approche différente du sport. Chez les garçons, il y a plus d'homogénéité, tous se lâchent à fond et sont moins dans la demi-mesure. Je pense qu'il faut évoluer plusieurs années chez les filles pour bien comprendre comment fonctionne un groupe.

Comment avez-vous vécu la première saison ?
Après trois ans d'arrêt, il a fallu s'y remettre, être acteur et non spectateur de ce que je faisais. C'est ce que je redoutais, et Michel Cassier m'a bien aidé à retrouver le rythme. Après, le groupe était assez facile à manager, avec des top joueuses, et avoir des résultats à ce niveau était relativement simple, même si je pense que l'on pouvait faire mieux que notre quatrième place. J'ai eu du mal avec le calendrier aussi, avec une trêve courte en hiver mais une longue pause en mars. Je n'ai pas fait de remise à niveau sur le foncier au bon moment.

Quel jugement portez-vous sur votre deuxième année ?
Après avoir tâtonné un an, l'approche était cette fois différente. Je connaissais bien mon groupe, et j'ai bossé en fonction de nos qualités. Un nouveau projet de jeu a été mis en place, j'ai aussi mieux géré le foncier en ne reproduisant pas la même erreur, et en plaçant la période de remise à niveau en mars et non en décembre, ce qui a permis de mieux finir notre saison. On a travaillé dur, cela a permis d'obtenir quelque chose de satisfaisant au bout, avec une cinquième place, alors que le groupe était intrinsèquement plus faible que la première année.

Quel bilan personnel tirez-vous des deux années ?
Je tiens tout d'abord à remercier Michel Cassier et le club de Bergerac pour la confiance qu'ils m'ont accordé, ce sont eux qui m'ont permis de connaître ce niveau de compétition. Je tire du positif de ces deux ans, notamment sur la deuxième année. Il y a eu quelques révélations pour finir, comme Pauline Handy, le retour à son top niveau de Marion Fayemendy, des joueuses du groupe 2 qui ont beaucoup progressé et remontent en Pré-Nationale, le départ de Maïmouna Fofana pour un centre de formation.

Quel regard portez-vous sur le BPPH ?
Lorsque je suis arrivé, j'ai été étonné du club, dont le projet global n'est pas forcément lisible. Mais ceci s'explique aussi parce que c'est un club qui à côté est très familial et convivial, dans la relation avec les bénévoles notamment. Il y a des progrès à faire en terme de structure, mais c'est agréable de travailler ici. Il faut tout de même en passer par la filière formation à restructurer pour pérenniser le club, et le partenariat acté avec Montpon montre par exemple qu'il y a une prise de conscience des efforts à faire.

Pourquoi arrêter avec la N1 ?
Il y a une vraie fatigue de mon côté. Entre mon travail à Libourne, où je vis, les quatre entraînements par semaine à Bergerac, les matchs le weekend et notamment les longs déplacements, cela faisait beaucoup. J'ai besoin d'avoir autre chose dans ma vie à côté du travail et du handball, et là je ne pouvais pas. Je suis peut-être un peu jeune encore pour gérer des groupes féminins (trente-quatre ans, NDLR), je pense qu'il me faut une expérience plus importante pour en reprendre à l'avenir. Je vais me donner le temps de bosser autre chose aussi.

Quel est votre avenir ?
Dans l'immédiat, je vais faire un an de plus à Bergerac, pour entraîner les garçons. Cela va me permettre de garder un contact et de donner un coup de main au BPPH, et de garder un œil évidemment sur les filles. Le tout en soufflant quand même, avec moins d'entraînements et des déplacements en championnat moins longs. Si je regarde plus loin, je sais que j'aurais forcément un passage par une étape formation, avec un retour sur les jeunes. De toute façon, je ne me vois pas faire une carrière avec dix ou quinze ans à du haut niveau, j'imagine plus faire un travail par cycle, avec des années off ou tout du moins plus calmes.

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