vendredi 20 mai 2016

Un président lucide et ambitieux

Le président du BPFC Christophe Fauvel revient sur l'évolution du club depuis 2005 et la belle fin de saison à vivre.

Christophe Fauvel.
© DR.
Sylvain Desgroppes : Quel regard portez-vous sur vos onze saisons passés à la tête du club ?
Christophe Fauvel : Celui qui m'aurait dit ça, je ne l'aurais peut-être pas cru en 2005 quand je suis arrivé ici. Je vois trois étapes. La première à partir de 2005, où j'avais annoncé en arrivant que je voulais passer de la DH au CFA, un pari un peu fou mais atteint, avec un peu de réussite aussi, en 2008. La deuxième période est plus douloureuse, avec une redescente immédiate en CFA2. Il a fallu s'accrocher, on a bâti les choses, mais on a mis cinq ans au lieu de trois avant de remonter. Et là, on est reparti sur un nouveau projet, ambitieux mais aussi dans la continuité.

Pourquoi se construire autour de tant de filières différentes ?
C'est une volonté personnelle, la politique que l'on veut afficher est celle d'un club s'affirmant autour d'un football diversifié. Il faut une locomotive, la vitrine, en CFA, mais il faut aussi beaucoup de wagons derrière. Il y a toute l'école de foot et les équipes de jeunes, le futsal qui se pratique en compétition et dans une optique plus loisir pour ceux qui le veulent, et il y a les féminines.

Quelles sont les limites que pourrait connaître votre club ?
On prend de plein fouet la baisse des subventions de la ville et du conseil départemental. On a aussi un vrai problème, celui des infrastructures, en nombre de terrains comme de vestiaires, sachant qu'il n'y a pas de grandes perspectives d'évolution aujourd'hui. Si on ne progresse pas, cela va nous limiter dans nos champs d'actions. Surtout qu'avec l'Euro qui arrive, on pense que le nombre de licenciés va encore augmenter, et on peut craindre d'être saturé par le nombres de jeunes. Une idée serait d'imaginer avec la collectivité à très court terme un deuxième terrain synthétique, la place est là en terme de foncier au Pont Roux.

Qu'en est-il justement de vos équipes de jeunes ?
Les effectifs sont très importants. Le BPFC, c'est plus de cinq cents licenciés. Des U12 aux U19, toutes nos équipes sont en régional, mais pas toutes au plus haut niveau. Autour de Fabrice Gonthier, responsable technique des jeunes, on travaille pour combler ce retard, et cette année, nos U17 vont accéder à la DH. C'est une première étape.

Comment allez-vous faire avec vos équipes réserves ?
On a connu cette année des difficultés, avec l'équipe C qui descend de PL en district. On s'est posé longtemps la question, mais on a décidé de conserver cette équipe, qui reste dans le projet du club. Elle était née de l'entente avec Mouleydier, l'idée est maintenant de se rapprocher de Bergerac, pour affirmer encore notre envie de rester performant y compris avec cette équipe. Quant à notre B, elle accède à la DH, plus haut niveau régional.

Vos féminines sont également performantes...
On a eu un changement cet été, avec l'arrivée d'un nouvel entraîneur, Serge Pialat, et un groupe qui a évolué et s'est rajeuni. Le début a été poussif, mais le déclic est venu, notamment avec l'excellent parcours en coupe de France. Les filles n'ont quasiment plus perdu depuis, et sont en finale de la coupe d'Aquitaine ce weekend, pour la troisième année consécutive. On va aussi disputer les barrages d'accession en D2. C'est une récompense pour tout le travail que fait Yann Mazzella, sur l'école de foot aussi.

Comment jugez-vous le retour du BPFC en CFA ?
Au début, le sentiment était partagé. On a abordé la saison avec humilité, en rapport avec notre passé. Il y avait déjà l'envie de se maintenir, pour pérenniser le club à ce niveau. Mais aussi dans un coin de la tête l'idée qu'avec la dynamique de ce groupe et le recrutement de l'été, il y avait quelque chose de sympa à faire. On est toujours en course pour la montée, et quand on pense aux points perdus bêtement à Campréal, on se dit que... Mais il y a cette finale de coupe d'Aquitaine qui se profile, notre cinquième finale en onze ans, et une victoire serait une belle rampe de lancement pour le sprint final en championnat.

Quel est l'avenir de cette équipe ?
En onze ans, c'est peut-être l'année la plus dense sportivement et humainement que je vis. Aujourd'hui, le staff a été prolongé pour deux ans, autour de Fabien Pujo, et on garde l'objectif de construire l'équipe autour de joueurs locaux ou régionaux. Quelques joueurs vont nous quitter pour aller jouer dans des clubs plus hauts, comme Mehdi Feqrache parti à Nantes. Pour le reste, on va travailler à budget constant, avec un groupe CFA un peu plus resserré. Il y aura des arrivées quant même, pour être plus expérimenté sur certains postes. On aura l'ambition de jouer le haut de tableau, même si on sait que l'on sera attendu.

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