vendredi 8 avril 2016

L'aventure ne fait que commencer

L'aventure approche de la fin pour Mohamed Akki à Chamiers, après une quatrième saison difficile qui n'efface pas ses bons souvenirs au COCC.

Alors qu'il approche vraisemblablement de sa dernière saison comme entraîneur de Coulounieix/Chamiers (sa quatrième), le périgourdin Mohamed Akki revient sur ce qui constitue encore ses débuts sur un banc de touche.
Formé au COCC, où il passe également ses quatre premières saisons seniors (deux sous Rigobert Fortes, deux sous Gilles Valadié), il fait ensuite une entorse à son « club de cœur » et s'en va à Thenon, de 2007 à 2012. C'est un tournant.
« A Thenon, j'étais éducateur et responsable technique des jeunes, mais je voulais aller voir plus haut, sur des jeunes en ligue. Trélissac et Chamiers m'ont proposé ce challenge, et j'ai choisi Chamiers », se rappelle Mohamed Akki. Mais le projet change en cours de route, et ce sont finalement les seniors que le club lui propose. Celui qui est déjà coach depuis ses vingt-deux ans accepte.

Une première expérience
Alors qu'il n'a pas encore vingt-sept ans, ce choix peut surprendre. Ils sont bien rares à cet âge-là à déjà entraîner à ce niveau de compétition. « J'ai toujours aimé entraîner. Là, je ne savais pas trop dans quoi je me lançais mais j'ai saisi l'opportunité qui m'était offerte », explique-t-il.
Très vite, il identifie deux grands changements dans le monde des seniors : la réelle pression sur le résultat, et la gestion humaine de son groupe. Mais celui qui aime à se rappeler les gens qu'il a croisé a en mains des outils de travail : « Il faut faire passer nos choix chez les joueurs, leur donner envie. J'ai appris tout cela lors de mes années passées à Thenon sous Frédéric Muller ».
Pour sa première saison, il termine cinquième. Le temps pour lui de se mettre en route, et pour ses joueurs de s'adapter à de nouvelles méthodes de travail. Ses idées de jeu sont claires : « J'aime avoir la possession, procéder par des passes courtes, gérer le tempo du match, prendre le temps de mettre le jeu en place ».
La deuxième saison, il termine champion avec un effectif quasiment inchangé. L'an passé, il se sauve grâce à une deuxième partie de saison canon. Mais cette année, difficile malheureusement d'imaginer autre chose que la relégation. Quatre saisons, quatre scénarios, et autant de leçons pour le jeune coach. « A seulement trente ans, j'ai déjà vécu beaucoup de choses différentes, et j'apprends beaucoup de tout ce que je peux vivre », confie-t-il sans regret.

La fin d'une étape
En-dehors de la transition entre sa première et sa deuxième saison, où il avait pu conserver son groupe, chaque année, le COCC a perdu de nombreux joueurs, demandant au coach de tout reconstruire à chaque fois. Mais cette descente n'est pas pour lui un malheur absolu pour le COCC. « C'est un mal pour un bien, le club en a besoin à force d'être dans le dur en DHR. Survivre et se mettre dans le rouge ne sert à rien, parfois il vaut mieux descendre d'un étage et reconstruire », détaille Mohamed Akki.
Malgré cette situation sportive, aucun regret dans le discours du périgourdin dans le choix de Chamiers, et encore moins dans le choix d'arrêter sa carrière de joueur si tôt. « J'ai pris tellement de plaisir que j'ai vite oublié ma passion de jouer pour celle d'entraîner », avoue-t-il. Plus qu'une passion, une vocation qui lui a appris une chose.
« Au-delà de tous les aspects tactiques ou techniques du jeu, la gestion humaine est le plus important dans ce travail. Le football va très vite, dans les deux sens. Pour pouvoir travailler et avoir des résultats, il faut savoir gérer un groupe ». Le message est limpide. Le football est un sport collectif avant tout, et cela transpire dans la gestion d'une équipe au quotidien.
S'il a déjà retenu beaucoup de choses de son passage en tant que joueur sous les ordres de Frédéric Muller à Thenon, s'il en a retenu autant au COCC, et même cette année, ratée sportivement, il le résume en un message : « Avant de créer une équipe de qualité, il faut créer un groupe de qualité ».
Aujourd'hui, si son aventure devrait se terminer dans moins de deux mois, il tient ainsi à remercier lui-même « mon staff technique avec Pedro Nunes, Joël Taris, et Jean-Paul Chaumet, qui font un travail formidable ».
Celui qui prépare son Diplôme d'Entraîneur Supérieur (permettant d'entraîner jusqu'en National) ne se donne pas de limite : « Malgré la descente, cela reste une expérience de quatre ans extraordinaire. Je suis encore jeune, j'ai beaucoup de choses à apprendre, j'ai envie de progresser encore », conclut-il.

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