L'aventure
approche de la fin pour Mohamed Akki à Chamiers, après une
quatrième saison difficile qui n'efface pas ses bons souvenirs au
COCC.
Alors
qu'il approche vraisemblablement de sa dernière saison comme
entraîneur de Coulounieix/Chamiers (sa quatrième), le périgourdin
Mohamed Akki revient sur ce qui constitue encore ses débuts sur un
banc de touche.
Formé
au COCC, où il passe également ses quatre premières saisons
seniors (deux sous Rigobert Fortes, deux sous Gilles Valadié), il
fait ensuite une entorse à son « club de cœur » et s'en va à
Thenon, de 2007 à 2012. C'est un tournant.
«
A Thenon, j'étais éducateur et responsable technique des jeunes,
mais je voulais aller voir plus haut, sur des jeunes en ligue.
Trélissac et Chamiers m'ont proposé ce challenge, et j'ai choisi
Chamiers », se rappelle Mohamed Akki. Mais le projet change en cours
de route, et ce sont finalement les seniors que le club lui propose.
Celui qui est déjà coach depuis ses vingt-deux ans accepte.
Une
première expérience
Alors
qu'il n'a pas encore vingt-sept ans, ce choix peut surprendre. Ils
sont bien rares à cet âge-là à déjà entraîner à ce niveau de
compétition. « J'ai toujours aimé entraîner. Là, je ne savais
pas trop dans quoi je me lançais mais j'ai saisi l'opportunité qui
m'était offerte », explique-t-il.
Très
vite, il identifie deux grands changements dans le monde des seniors
: la réelle pression sur le résultat, et la gestion humaine de son
groupe. Mais celui qui aime à se rappeler les gens qu'il a croisé a
en mains des outils de travail : « Il faut faire passer nos choix
chez les joueurs, leur donner envie. J'ai appris tout cela lors de
mes années passées à Thenon sous Frédéric Muller ».
Pour
sa première saison, il termine cinquième. Le temps pour lui de se
mettre en route, et pour ses joueurs de s'adapter à de nouvelles
méthodes de travail. Ses idées de jeu sont claires : « J'aime
avoir la possession, procéder par des passes courtes, gérer le
tempo du match, prendre le temps de mettre le jeu en place ».
La
deuxième saison, il termine champion avec un effectif quasiment
inchangé. L'an passé, il se sauve grâce à une deuxième partie de
saison canon. Mais cette année, difficile malheureusement d'imaginer
autre chose que la relégation. Quatre saisons, quatre scénarios, et
autant de leçons pour le jeune coach. « A seulement trente ans,
j'ai déjà vécu beaucoup de choses différentes, et j'apprends
beaucoup de tout ce que je peux vivre », confie-t-il sans regret.
La
fin d'une étape
En-dehors
de la transition entre sa première et sa deuxième saison, où il
avait pu conserver son groupe, chaque année, le COCC a perdu de
nombreux joueurs, demandant au coach de tout reconstruire à chaque
fois. Mais cette descente n'est pas pour lui un malheur absolu pour
le COCC. « C'est un mal pour un bien, le club en a besoin à force
d'être dans le dur en DHR. Survivre et se mettre dans le rouge ne
sert à rien, parfois il vaut mieux descendre d'un étage et
reconstruire », détaille Mohamed Akki.
Malgré
cette situation sportive, aucun regret dans le discours du
périgourdin dans le choix de Chamiers, et encore moins dans le choix
d'arrêter sa carrière de joueur si tôt. « J'ai pris tellement de
plaisir que j'ai vite oublié ma passion de jouer pour celle
d'entraîner », avoue-t-il. Plus qu'une passion, une vocation qui
lui a appris une chose.
«
Au-delà de tous les aspects tactiques ou techniques du jeu, la
gestion humaine est le plus important dans ce travail. Le football va
très vite, dans les deux sens. Pour pouvoir travailler et avoir des
résultats, il faut savoir gérer un groupe ». Le message est
limpide. Le football est un sport collectif avant tout, et cela
transpire dans la gestion d'une équipe au quotidien.
S'il
a déjà retenu beaucoup de choses de son passage en tant que joueur
sous les ordres de Frédéric Muller à Thenon, s'il en a retenu
autant au COCC, et même cette année, ratée sportivement, il le
résume en un message : « Avant de créer une équipe de qualité,
il faut créer un groupe de qualité ».
Aujourd'hui,
si son aventure devrait se terminer dans moins de deux mois, il tient
ainsi à remercier lui-même « mon staff technique avec Pedro Nunes,
Joël Taris, et Jean-Paul Chaumet, qui font un travail formidable ».
Celui
qui prépare son Diplôme d'Entraîneur Supérieur (permettant
d'entraîner jusqu'en National) ne se donne pas de limite : « Malgré
la descente, cela reste une expérience de quatre ans extraordinaire.
Je suis encore jeune, j'ai beaucoup de choses à apprendre, j'ai
envie de progresser encore », conclut-il.
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