Petit
nouveau en régional, avec son accession en Promotion de Ligue, le
club de Rouffignac/Plazac tente de se faire sa place au soleil.
Ils
sont deux périgourdins, chaque année, à obtenir leurs galons pour
monter au niveau régional au terme du championnat de première
division de district. L'an passé, les élus ont été Terrasson et
Rouffignac/Plazac. Ce dernier faisant figure de « petit » en ligue.
Pour
preuve, en rassemblant la population des deux villages, le nombre
d'habitants n'atteint pas les 2300. Dans une zone rurale de la
Dordogne, à l'écart des trois grands pôles urbains Bergerac,
Sarlat, et Périgueux, le club fait ce qu'il peut. « Le plus dur,
c'est de faire venir des joueurs, car on est dans un coin enclavé
entre les trois villes et que les joueurs sont de suite loin de nous
», confie l'entraîneur Pierre Marty.
S'installer
au plus haut
Pourtant,
malgré ces difficultés, d'ordre géographique, Rouffignac/Plazac
fait bien partie de la ligue d'Aquitaine. Ce qui a impliqué cette
saison quelques changements. « On fait des déplacements réguliers
sur le Lot-et-Garonne et le Gironde, cela veut dire louer des
véhicules, c'est un budget supplémentaire », glisse le président
Bernard Vidal.
Mais
jouer en PL a amené aussi de belles évolutions, et donne du piment
à cette saison : « Il y a une attractivité avec ces matchs hors du
département, on découvre de nouvelles équipes, on est un peu dans
l'inconnu. La PL, c'est forcément motivant pour les dirigeants et
les coachs aussi, et cela attire plus de monde au stade », ajoute la
président.
Le
coach justement, pour la quatrième saison consécutive, c'est Pierre
Marty. A 50 ans, ce pur produit de la formation de Chamiers, passé
ensuite par la DH et la DHR en région parisienne avant de revenir en
Périgord, compte une belle expérience sur les bancs de touche
départementaux. De quoi porter un regard sans concession sur le
football en Dordogne : « Les effectifs sont compliqués à gérer.
Surtout qu'au niveau qualitatif, on reste un département moyen, et
on le voit avec des clubs qui ont du mal à durer ».
Pour
lui, les solutions ne sont pas infinies. « A part quelques grosses
écuries et quelques clubs qui vivent sur trois ou quatre ans en
bénéficiant d'une génération dorée, c'est très difficile en
Dordogne ». Mis à part de disposer de moyens financiers solides.
Ce
qui n'est pas forcément le cas à Rouffignac. Dans cette situation,
le réseau devient primordial. Il faut qu'un club puisse attirer en
jouant sur le nom du coach qui arrive, ou sur les deux ou trois
joueurs qu'un entraîneur peut amener et qui amèneront eux-mêmes
d'autres licenciés.
La
convivialité
Mais
là-encore, il ne faut pas compter sur de simples noms. « Lorsqu'un
joueur ou un entraîneur vient, il faut qu'il ait un carnet
d'adresse, c'est ce qui permet de durer. Et chez les joueurs qui arrivent, au-delà
de la qualité du footballeur, il faut chercher de l'intelligence et
un état d'esprit. Tout cela doit compter dans un recrutement »,
détaille Pierre Marty.
L'état
d'esprit, c'est justement ce qui fait la force de ce club de
Rouffignac. Compter une équipe en ligue, trois équipes seniors au
total, une école de football dynamique avec cent vingt licenciés (en entente avec Montignac), le tout
dans un secteur aussi rural est forcément à louer.
«
Ce qui change ici, c'est de trouver des bénévoles présents et
dévoués, des mains qui aident le club, font des manifestations,
etc. Il faut vraiment respecter ça », apprécie le coach. Mais
l'autre caractéristique de Rouffignac, ce sont bien ces deux équipes
réserves, forces vives du club, sportivement et humainement.
Sportivement,
car les équipes B et C sont actuellement leaders de leur poule en
Deuxième et Troisième Division. Mais surtout humainement, comme
tient à le faire remarquer Pierre Marty : « L'état d'esprit du
club se voit avec nos réserves. La première, c'est la façade, mais
la B et la C sont les vraies racines du club. Ce sont des joueurs du
cru, c'est notre identité, la base qui est là pour faire vivre le
club, le village ».
Des
mots qui prouvent l'affection que porte le coach à ce club
particulier, qui n'a que peu d'équivalent en Dordogne. « C'est un
club très attachant, où il fait bon vivre, avec des dirigeants
vraiment à la hauteur. Tant que l'on a de l'énergie, on ne peut pas
refuser de rester ici », conclut Pierre Marty.
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