vendredi 19 février 2016

De la difficulté des « petits »

Petit nouveau en régional, avec son accession en Promotion de Ligue, le club de Rouffignac/Plazac tente de se faire sa place au soleil.

Ils sont deux périgourdins, chaque année, à obtenir leurs galons pour monter au niveau régional au terme du championnat de première division de district. L'an passé, les élus ont été Terrasson et Rouffignac/Plazac. Ce dernier faisant figure de « petit » en ligue.
Pour preuve, en rassemblant la population des deux villages, le nombre d'habitants n'atteint pas les 2300. Dans une zone rurale de la Dordogne, à l'écart des trois grands pôles urbains Bergerac, Sarlat, et Périgueux, le club fait ce qu'il peut. « Le plus dur, c'est de faire venir des joueurs, car on est dans un coin enclavé entre les trois villes et que les joueurs sont de suite loin de nous », confie l'entraîneur Pierre Marty.

S'installer au plus haut
Pourtant, malgré ces difficultés, d'ordre géographique, Rouffignac/Plazac fait bien partie de la ligue d'Aquitaine. Ce qui a impliqué cette saison quelques changements. « On fait des déplacements réguliers sur le Lot-et-Garonne et le Gironde, cela veut dire louer des véhicules, c'est un budget supplémentaire », glisse le président Bernard Vidal.
Mais jouer en PL a amené aussi de belles évolutions, et donne du piment à cette saison : « Il y a une attractivité avec ces matchs hors du département, on découvre de nouvelles équipes, on est un peu dans l'inconnu. La PL, c'est forcément motivant pour les dirigeants et les coachs aussi, et cela attire plus de monde au stade », ajoute la président.
Le coach justement, pour la quatrième saison consécutive, c'est Pierre Marty. A 50 ans, ce pur produit de la formation de Chamiers, passé ensuite par la DH et la DHR en région parisienne avant de revenir en Périgord, compte une belle expérience sur les bancs de touche départementaux. De quoi porter un regard sans concession sur le football en Dordogne : « Les effectifs sont compliqués à gérer. Surtout qu'au niveau qualitatif, on reste un département moyen, et on le voit avec des clubs qui ont du mal à durer ».
Pour lui, les solutions ne sont pas infinies. « A part quelques grosses écuries et quelques clubs qui vivent sur trois ou quatre ans en bénéficiant d'une génération dorée, c'est très difficile en Dordogne ». Mis à part de disposer de moyens financiers solides.
Ce qui n'est pas forcément le cas à Rouffignac. Dans cette situation, le réseau devient primordial. Il faut qu'un club puisse attirer en jouant sur le nom du coach qui arrive, ou sur les deux ou trois joueurs qu'un entraîneur peut amener et qui amèneront eux-mêmes d'autres licenciés.

La convivialité
Mais là-encore, il ne faut pas compter sur de simples noms. « Lorsqu'un joueur ou un entraîneur vient, il faut qu'il ait un carnet d'adresse, c'est ce qui permet de durer. Et chez les joueurs qui arrivent, au-delà de la qualité du footballeur, il faut chercher de l'intelligence et un état d'esprit. Tout cela doit compter dans un recrutement », détaille Pierre Marty.
L'état d'esprit, c'est justement ce qui fait la force de ce club de Rouffignac. Compter une équipe en ligue, trois équipes seniors au total, une école de football dynamique avec cent vingt licenciés (en entente avec Montignac), le tout dans un secteur aussi rural est forcément à louer.
« Ce qui change ici, c'est de trouver des bénévoles présents et dévoués, des mains qui aident le club, font des manifestations, etc. Il faut vraiment respecter ça », apprécie le coach. Mais l'autre caractéristique de Rouffignac, ce sont bien ces deux équipes réserves, forces vives du club, sportivement et humainement.
Sportivement, car les équipes B et C sont actuellement leaders de leur poule en Deuxième et Troisième Division. Mais surtout humainement, comme tient à le faire remarquer Pierre Marty : « L'état d'esprit du club se voit avec nos réserves. La première, c'est la façade, mais la B et la C sont les vraies racines du club. Ce sont des joueurs du cru, c'est notre identité, la base qui est là pour faire vivre le club, le village ».
Des mots qui prouvent l'affection que porte le coach à ce club particulier, qui n'a que peu d'équivalent en Dordogne. « C'est un club très attachant, où il fait bon vivre, avec des dirigeants vraiment à la hauteur. Tant que l'on a de l'énergie, on ne peut pas refuser de rester ici », conclut Pierre Marty.

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