vendredi 29 janvier 2016

Le BPFC, un projet global

Avec son équipe C en PL, Bergerac a adopté une stratégie peu commune en ligue d'Aquitaine. Retour sur le projet du club avec son directeur sportif.

Aujourd'hui plus que jamais, le BPFC est reconnu pour son équipe fanion, qui brille en CFA (2e avec un match en retard). Mais autour, le football est présent partout, avec différentes pratiques, différents niveaux, mais toujours la même passion.
« Il faut pouvoir proposer une offre complète, garçons et filles, chez les jeunes, les seniors, en futsal... On réfléchit également au handisport. Le tout est de mettre un cadre éducatif fort autour de la pratique du football », confie Paul Maso, directeur sportif du BPFC. Depuis plusieurs années maintenant, et dans une relative continuité, c'est ainsi l'ensemble du football qui se développe à Bergerac.
La « machine » BPFC se construit désormais autour de deux idées : le territoire, la continuité. C'est le cas avec la CFA, où le recrutement est le plus local possible, et où le staff emmené par Fabien Pujo vit sa troisième saison. C'est le cas dans la gestion globale du club également. « Il faut bien analyser le territoire sur le quel se trouve le club, et voir tout ce qu'il est possible d'y faire. A côté, le club doit garder une continuité dans sa présidence, avec Christophe Fauvel, dans sa direction, avec les partenaires privés qui le soutiennent, dans ses relations avec les collectivités territoriales », précise Paul Maso.
« On a une vision globale et systémique de notre projet. Il y a l'économique, la communication, et le sportif », continue-t-il. Sans oublier de préciser que ce dernier paramètre ne se résume pas qu'à une simple approche de la compétition. « Le volet éducatif est très important. On a encore du travail à faire, un réseau à améliorer avec les autres clubs autour pour mettre en place des actions et des structures permettant à tous de progresser », précise Paul Maso.

Finir la formation
Parmi les axes de développement du BPFC figure son équipe C, qui évolue donc en Promotion de Ligue (PL), plus bas niveau régional. Une chose rare en ligue d'Aquitaine, où seule la Jeunesse Villenavaise compte également trois équipes (CFA2, PH, PL). Une telle orientation dans la politique de gestion du club a forcément ses explications.
Pour Paul Maso, « la PL est intéressante pour compléter la formation des joueurs. C'est de la post-formation, qui permet d'amener le joueur vers son niveau maximal ». L'équipe C servirait donc d'étape intermédiaire, à la sortie des catégories de jeunes, pour s’habituer au jeu des seniors, avant pourquoi pas de se tester avec la réserve en DHR, puis avec la A en CFA.
Mais ce schéma, en apparence simple, il est bien difficile pour beaucoup de jeunes joueurs de l'appréhender. « Certains ont une vision tronquée du monde senior. Ils pensent que ce sera facile car ils étaient en PH en U19, ou alors qu'ils peuvent jouer plus haut. La conséquence directe est que lorsqu'ils voient qu'ils ne jouent pas trop, ils quittent le projet en cours », regrette le directeur sportif.
La notion d'immédiateté est en effet à banir pour un jeune qui voudrait avancer dans l'organigramme bergeracois. Les étapes à franchir sont nombreuses. « Le travail d'adaptation est surtout psychologique. On rentre dans de la compétition pure, avec une gestion de l'enchaînement des entraînements et des matchs, l'analyse des victoires comme des défaites. Les repères spatiaux changent, on a moins de temps pour jouer, il y a plus de pression physique », détaille Paul Maso.
C'est pour cela que le BPFC a choisi d'avoir une équipe en PL avant de passer directement à la DHR. Pour prendre le temps de travailler, de progresser, de comprendre les enjeux en senior. Cette adaptation justifierait en partie les difficultés du BPFC sur la première partie de saison, comme cela avait été le cas la saison passée également.
Au-delà du maintien de la C en PL, nécessaire pour avancer dans cette politique (objectif confié au duo formé par David Toinet et Ahmed El Arch), le prochain défi du club est maintenant de sortir encore plus de jeunes pour alimenter l'ensemble de ses équipes seniors. « Pour passer à la deuxième phase de notre projet, il faudrait que toutes nos équipes de jeunes montent en DH, en-dehors des U19 qui ont moins d'obligation, puisque l'on cherche à vite les faire venir en senior. Il faudrait que l'on puisse avoir chaque année quatre à cinq jeunes avec de forts potentiels qui viennent alimenter les seniors », conclut Paul Maso.

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