vendredi 8 janvier 2016

Coach, un nouveau défi

Portrait de Yannick Quesnel, ancien gardien professionnel, qui vit sa deuxième saison en tant que coach principal en senior, la deuxième à Montpon.

Être entraîneur de football d'une équipe de ligue, c'est une passion, c'est une envie personnelle, mais c'est aussi un besoin permanent de s'adapter, de construire. L'ancien gardien professionnel Yannick Quesnel, libournais d'origine, l'apprend à Montpon/Ménesplet depuis l'été 2014.
Sa carrière professionnelle derrière lui, il s'est vite tourné vers le banc de touche. Une idée qui n'a pourtant pas été toujours sienne. Formé à Sochaux, puis passé par les Girondins, Cannes en D2, et la D1 portugaise (Naval, Alverca, Benfica, Estoril), il finit sa carrière à Marseille puis à Monaco, en 2007.

Les débuts
En même temps que sa carrière se termine, de nouvelles idées se mettent en place pour sa nouvelle vie. « L'envie d'entraîner est venue au fil du temps, surtout en fin de carrière, où j'étais remplaçant. Cela m'a permis d'être plus à l'écoute et attentif au management, à la tactique, aux discours et aux causeries », explique-t-il.
En 2007 donc, il reste dans le sud de la France, où il passe son brevet d'état. Même si tout n'est pas clair encore dans son orientation. « Au début, je ne savais pas trop vers quoi me diriger, si je devais aller en senior ou plus chez les jeunes, et dans quelle catégorie, ni si je voulais plus prendre les gardiens ou être entraîneur principal », confie-t-il aujourd'hui.
En parallèle, il continue de jouer, à La Penne (13), club de régional. Il enchaîne les expériences, entraîneur des U15, joueur et adjoint du coach en senior, etc. En 2010, il revient dans son secteur d'origine, en signant à Saint Denis de Pile. Il y vit ses derniers moments sur un terrain pendant deux saisons, en étant encore une fois en partie joueur, en partie entraîneur.
L'élément déclencheur, c'est en 2013 qu'il arrive, au cœur d'une expérience comme entraîneur des gardiens de la Mauritanie. « En Mauritanie, j'ai compris que j'étais plus attiré par le management d'une équipe à onze que par les jeunes ou les gardiens », explique Yannick Quesnel.
De retour en France, fort de ses convictions, c'est par un concours de circonstances qu'il signe à Montpon lors de l'été 2014. « De mon côté, il me fallait prendre une équipe pour mettre mes diplômes à niveau. J'ai rencontré un dirigeant de Montpon, qui cherchait un coach. Cela a bien fonctionné entre nous, et c'est donc le hasard de cette rencontre qui m'a fait venir ici », relate l'ancien gardien.

Le rôle de l'humain
Mais si son expérience de dix ans dans le professionnalisme peut servir, elle ne lui suffit pas pour s'imposer immédiatement comme entraîneur. La saison dernière se solde par une relégation en PL, malgré une arrivée qui se passe bien du point de vue extra-sportif pour Yannick Quesnel.
« Il y a eu beaucoup d'erreurs de ma part aussi l'an passé. Mais j'ai vécu une année de découverte, d'apprentissage, très riche humainement », confie l'ancien professionnel. Hors de question pour lui de lâcher ou même de se cacher : « Mon erreur a été de trop rester sur ce que j'avais moi-même vécu en tant que joueur, dans la concentration, la rigueur, l'exigence professionnel de chaque entraînement, chaque match. Alors que je me suis rendu compte qu'il faut être plus dans les relations humaines, dans l'écoute, à ce niveau-là ».
C'est avec ce recul que l'entraîneur montponnais est reparti cette saison, à un échelon inférieur certes, mais surtout avec des intentions bien différentes dans sa façon de manager. « On ne peut avoir des ambitions et mettre des choses en place que s'il y a un groupe fort, une cohésion, de l'ambiance, des valeurs collectives. Il faut prendre du plaisir ensemble avant d'aller plus loin ».
L'exigence est toujours là, l'esprit compétiteur, évidemment présent chez quelqu'un passé par un centre de formation et dix ans en professionnel, est transmis aux joueurs, mais l'approche et le discours au quotidien ont changé. C'est l'une des différences cette saison à Montpon, dans un groupe senior dont la physionomie a changé.
Les résultats viennent avec cette évolution puisque sur la première partie de saison, l'équipe dirigée par Yannick Quesnel est en tête de sa poule de PL. Mais l'humilité et l'expérience de ce genre de challenge fait prendre beaucoup de précautions à l'entraîneur : « Il ne faut pas oublier que l'on a été en difficulté contre les équipes juste derrière nous, contre le 2e Caudéran, contre le 3e Saint Seurin, et le 4e Ambarès nous a battu. Il faudra vraiment un groupe fort pour viser le haut, la saison va être longue ».
Quant à l'avenir, pour l'entraîneur, il s'écrit en pointillés. « Je ne me projette pas trop sur l'avenir, même si j'ai remis mes diplômes à niveau, et que je ne me donne ni objectif ni limite en terme de niveau », laisse-t-il entendre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire