vendredi 11 décembre 2015

L'humain au cœur du projet

Ancien joueur professionnel, le coach Dragan Keserovic, passé notamment par Trélissac ou Nontron (CFA2), vit sa deuxième saison à Thiviers.

Dragan Keserovic, c'est une vie de voyage, de rencontres, et de football. Le serbe est arrivé en France en 1987. Après avoir évolué en Deuxième Division pendant une dizaine d'années, il passe par Trélissac, où il joue deux saisons, jusqu'à une rupture du tendon d'Achille.
C'est ensuite à Nontron qu'il finit sa carrière de joueur. C'est aussi dans ce club qu'il fait ses premiers pas d'entraîneur. Un monde auquel il ne se destinait pas forcément : « Je ne pensais pas devenir entraîneur, c'est le métier que je trouve le plus difficile. On peut bien travailler mais ne pas avoir de résultats et être licencié... L'inverse peut se produire aussi, et l'entraîneur restera... A Nontron, le coach est parti, un deuxième a refusé de venir, et j'ai un peu été mis devant le fait accompli », confie-t-il aujourd'hui.

Un parcours heureux
Il découvre alors un autre monde du football, dans lequel il se plaît vite. Sous ses ordres, le club connaît une montée en CFA2. Dragan Keserovic part ensuite à Trélissac, où il vit une nouvelle montée en CFA2, puis à Sarlat.
Mais c'est à Libourne que le coach a ses plus beaux souvenirs. Pourtant, quand il arrive en Gironde en mars 2012, le club est dans une dynamique négative qui l'a entraînée de Ligue 2 à DH, où il ferme la marche sans aucune victoire. « On n'a pas pu se sauver malgré trois victoires en neuf matchs, mais derrière, on est de suite remonté, puis on s'est maintenu. Je ne garde que des bons souvenirs de toutes mes expériences, mais à Libourne, c'était vraiment exceptionnel ».
Si le technicien garde en mémoire ses deux ans et demi passé en Gironde, c'est pour une raison simple. Il y a vécu tout ce qu'il défend comme valeurs de football et de collectif. « Il y avait des joueurs de qualité, et réceptifs. Je n'oublierais jamais ces liens tissés avec le groupe, ce feeling, c'est ce qui a permis de renverser la vapeur, de stopper la spirale négative dans laquelle était le club », juge-t-il.
A l'été 2014, cette aventure dont le coach se souvient avec tant d'émotions prend fin. Mais une fois de plus, comme à Nontron quelques années auparavant, son futur ne se dessine pas comme il l'imaginait. « J'avais envie de me reposer, j'ai refusé plusieurs propositions », explique-t-il.
Pourtant, il se retrouve sur le banc de touche de Thiviers dès le début de la saison 2014-2015. En Promotion de Ligue. « Si j'ai accepté de venir à Thiviers, c'est uniquement pour l'amitié que je porte envers un ami de longue date, le président Bernard Lagarde, qui voulait que je donne un coup de main pour aider le club à se stabiliser en PL », précise Dragan Keserovic.

Des valeurs humaines
A Thiviers, c'est un tout autre univers que le coach serbe a trouvé. Une plus petite structure que Trélissac, Sarlat, ou Libourne. Mais comme partout, le coach s'adapte aux moyens qu'on lui donne, avec pour seule envie d'en tirer un maximum et d'en faire une force : « Ici, j'ai trouvé une belle convivialité, avec des dirigeants et des bénévoles dévoués au club comme je ne l'ai jamais vu ».
Après une belle saison sportive l'an dernier (3e de sa poule), Dragan Keserovic est resté une deuxième année sur le banc de touche. Il vit le moment présent, sans penser à un hypothétique avenir. « Il n'y avait pas de projet ni d'idée précise avec ma venue, seulement l'amitié que je porte au président, et c'est ce qui est important pour moi. Je n'explique pas cette amitié. Une amitié ne s'écrit pas, elle se vit ».
Un discours qui fait finalement écho à tout ce qui caractérise la carrière d'entraîneur de Dragan Keserovic. Tout ce qui compte, c'est l'humain pour lui. « Chaque expérience est une aventure humaine. Dans le travail de coach, le côté humain est très important. Encore plus aujourd'hui, où le management, la gestion de l'être humain sont des éléments clés ».
Une évolution du football qui n'est pas pour déplaire à un coach qui a toujours défendu cette vision du coaching, qu'il a mise en avant dans sa façon de diriger ses joueurs : « Il faut aimer ses joueurs comme ses propres enfants. Il faut les comprendre pour pouvoir les gérer, tout en gardant une limite, un respect mutuel. Cet aspect humain joue dans les résultats d'une équipe, cela permet d'en tirer un maximum ».

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