dimanche 4 décembre 2016

Du travail de l'adjoint

Depuis quatre ans, Christophe Hugot officie comme entraîneur adjoint du BPFC. Un travail du quotidien qui a pris encore plus d'importance cette saison.

Christophe Hugot, en bleu, vit sa quatre saison
en tant qu'entraîneur adjoint de Fabien Pujo.
© Sylvain Desgroppes.
 Il est presque impossible de suivre le football au BPFC sans connaître Christophe Hugot. Ce dernier, entraîneur adjoint de l'équipe première depuis décembre 2012, est arrivé au club à l'été 2005. Une longévité et une fidélité qui correspondent bien au personnage, discret, toujours calme et réfléchi, mais efficace dans ce qu'il entreprend.
Né en 1978, il ne va intégrer que relativement tard le monde du football. Ses premiers pas en club, il les fait à onze ans seulement, dans le club de son village, à Tonnerre (Yonne). Tout va alors très vite. A quatorze ans, il intègre l'AJ Auxerre, alors parmi les clubs à la pointe de la formation en France. « Le club prenait très vite les meilleurs jeunes du département à l'époque. J'ai fait toute ma formation là-bas jusqu'à mes dix-huit ans, j'en garde de superbes souvenirs », confie-t-il encore aujourd'hui.
Mais, sentant son avenir bouché au club, qui compte dans ses rangs de nombreux autres jeunes défenseurs centraux (Perrier-Doumbé né en 1978, Boumsong né en 1979, Mexès né en 1982...), Christophe Hugot part à Troyes. Il y reste deux ans comme stagiaire, mais son expérience ne se passe pas comme prévu, dans une période notamment gâchée par les blessures.

Au coup de coeur
A vingt ans, l'icaunais se pose des questions. C'est un coup de téléphone d'un ami qui change son avenir. « Alexandre Gay m'appelle et me parle d'un projet intéressant à Moulins, où l'on se retrouve à quatre à avoir été ensemble en formation à Auxerre ». Christophe Hugot reste au club six ans (1999-2005), passant de la DH au National. Lors de la dernière année, le club redescend en CFA.
« C'est encore Alexandre Gay qui me parle de Bergerac, qu'il vient de rejoindre. Ici, je pouvais mener mon projet professionnel à côté du football, c'est ce qui m'a intéressé », explique-t-il. Et voilà comment Christophe Hugot se retrouve de nouveau en DH. Le club monte très vite en CFA, mais redescends de suite.
« Derrière ça, je me fais une rupture des ligaments croisés. En plus, j'avais le travail à côté, j'étais à la rue physiquement et je suis resté en réserve », se rappelle-t-il. Tout change en décembre 2012. Pierrick Landais limogé de l'équipe première, c'est Alain Larvaron qui arrive. Et propose à Christophe Hugot de devenir adjoint, ce que ce dernier accepte.
« J'avais un peu entraîné des jeunes à Moulins, cela me plaisait mais sans plus. Mais j'ai accepté car le club était mal, et je voulais essayer de lui rendre ce qu'il m'avait donné, en me permettant d'accomplir mon projet professionnel notamment. L'été qui suit, Fabien Pujo arrive comme entraîneur, et le président m'a demandé de conserver mon poste », continue-t-il humblement.
Depuis, Fabien Pujo et Christophe Hugot sont toujours là, pour leur quatrième saison consécutive ensemble. Le staff n'a pas beaucoup bougé, avec le seul arrêt de l'entraîneur des gardiens William Levet pour raisons personnelles. « C'est un ami, c'est aussi parce qu'il était là que j'avais pris ce poste au départ », note l'auxerrois.

Un rôle plus important
L'entraîneur des gardiens Pascal Gomes, Christophe Hugot,
et le préparateur physique Alexandre Gasparotto, à Chelsea.
© BPFC.
Depuis l'arrivée de l'ancien coach de Lormont, le staff a évolué dans son fonctionnement. Former un staff de quatre personnes, au sein d'un groupe d'une trentaine de personnes au total qui vivent toute l'année ensemble, la semaine, le weekend, c'est une aventure humaine. Et les relations évoluent ainsi au fur et à mesure que l'on apprend à se connaître.
C'est ce qui s'est passé à Bergerac. « J'ai tendance à être plus dans l'observation, à prendre du recul sur un entraînement ou un match », avance Christophe Hugot. Un rôle qui a évolué avec le temps, pour en arriver à un système de management très partagé cette année. « Le coach construit ses séances, il les vit, il les anime. Il ne délègue pas les choses, mais dans son management, il demande à ce que l'on intervienne », avoue Christophe Hugot.
Des interventions qui peuvent aller de la simple remarque, au conseil, voire à l'animation d'une partie d'une séance. Encore plus cette année, où Christophe Hugot a la charge particulière de s'occuper de la défense. Un peu à la façon d'un club de rugby. « Cela peut venir de choses que j'ai observé, ou d'une demande des joueurs pour travailler quelque chose en particulier. Je peux alors prendre les joueurs pour quinze ou vingt minutes de plus », explique-t-il.
Pendant les matchs comme pendant les entraînements,
chaque membre du staff a un rôle spécifique à jouer.
© Sylvain Desgroppes.
Par ailleurs, si William Levet a été remplacé par Pascal Gomes à l'été 2015, le staff a gardé son équilibre. Ce dernier étant bien évidemment le responsable des gardiens, mais participant aussi activement aux décisions du staff. Comme Alexandre Gasparotto, qui est arrivé avec Fabien Pujo de Lormont, qui est préparateur physique du groupe, et apporte son regard sur les attaquants.
Entraîneur adjoint, premier conseiller de Fabien Pujo lorsque ce dernier a besoin d'un avis sur un choix tactique, responsable de la défense, Christophe Hugot tient aussi quant à lui quelques statistiques. Sur Bergerac évidemment (buteurs, passeurs, cartons, temps de jeu...), mais aussi sur l'adversaire (qui marque, quels sont les résultats à domicile et à l'extérieur, quels sont les temps-forts et temps faibles...).
La répartition des tâches, Fabien Pujo l'a appliqué au monde du sport, et les résultats des dernières années comme la vie au sein du staff tendent à montrer que cela fonctionne. « Pour moi, au départ, c'est une passion, un plaisir, c'est de l'humain. Mais grâce au management du coach, chacun à un vrai rôle dans le staff, un travail à faire. On se remet tout le temps en question sur plein de petits détails pour progresser encore », estime-t-il.
Celui qui se sent bien à Bergerac, professionnellement et dans la vie, avoue ne pas regarder où peut se trouver son avenir dans le football. « Je n'ai pas de plan de carrière. Je me plais dans ce rôle d'adjoint, mais je suis surtout à la disposition du club », conclut Christophe Hugot.

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