samedi 3 décembre 2016

Séance de tableau noir

Depuis son arrivée à Bergerac, Fabien Pujo a fait appel à différents systèmes tactiques. Il revient sur ses préférences et sur les raisons de ces changements.

Dès cet été, comme ici à Chelsea, le BPFC avait testé
la défense à cinq.
© BPFC.
Parler de système tactique, c'est parler de chiffres. Pour les néophytes, on commence par les défenseurs, puis les milieux, et on finit par les attaquants. Alors, du 3-5-2 parfois utilisé l'année de la montée, au 4-4-2, système préféré de Fabien Pujo, en passant par le 4-3-3, ou encore le 5-3-2, il y a le choix.
Un choix qui dépend d'un nombre important de paramètres. Mais qu'il faut bien calculer, car une fois le système en place dans les vestiaires, le coach n'a plus beaucoup de pouvoir sur le terrain. Il peut toujours impulser une animation, replacer, mais ce n'est pas lui qui sera fautif sur une passe manquée, une frappe hors-cadre...
Si Fabien Pujo admet que « chaque coach a des systèmes dans lesquels il est plus à l'aise », il reconnaît aussi qu'il n'est pas le seul décisionnaire : « Je dois m'adapter au groupe formé, aux joueurs disponibles, à leur état de forme. Et parfois, il est possible de modifier l'organisation par rapport à l'adversaire ».

Plusieurs systèmes
L'an dernier, le BPFC a utilisé de multiples systèmes. Dont le 3-5-2 en début de saison, avec trois défenseurs centraux, deux joueurs très haut sur chaque couloir, un milieu à trois dont deux joueurs plutôt offensifs. Mais le système a vite été abandonné, créant trop de déséquilibres défensifs... L'expérience de la CFA étant alors nouvelle pour le staff comme pour beaucoup de joueurs de l'effectif, le groupe a tâtonné.
Avant de se stabiliser autour du 4-4-2, soit avec deux lignes de quatre, soit avec un milieu en losange, pour évoluer avec un vrai meneur de jeu. « On avait choisi ce système uniquement pour Clément Badin, que l'on n'arrivait pas à fixer dans le collectif, et qui pouvait être plus libre en n°10 », explique Fabien Pujo. Un système peut donc être décidé pour mettre un joueur dans les meilleures conditions.
Cette saison, le BPFC l'a démarré en championnat par un immuable 4-4-2 avec deux lignes de quatre. « C'est pour moi le meilleur système dans l'utilisation de l'espace, offensivement comme défensivement, et dans la compréhension par les joueurs des tâches à chaque poste », estime Fabien Pujo. Mais après quatre journées, le système a disparu. La raison est là encore à trouver du côté des joueurs à disposition.
« Dans ce système, Grégory Covin, un joueur important du recrutement, était sous-utilisé dans un couloir. A partir du moment où il a commencé à être décisif, on a changé pour un 4-3-3, où il peut évoluer à l'intérieur ». Un système qui a aussi permis à Abdel Jamaï de se resituer devant la défense en sentinelle, avec donc deux relayeurs devant lui, deux joueurs de couloirs, et un joueur en pointe.
Si le système s'est imposé depuis cette quatrième journée, il y a eu quelques exceptions, à Chartres et à Trélissac les deux fois, où le BPFC a évolué en 5-3-2. « On l'avait décidé depuis l'an dernier, et bien mis en place pendant toute la préparation cet été. C'est un système que l'on utilise dans des conditions particulières, contre des équipes à fort potentiel offensif que l'on joue sur des terrains en mauvais état », précise Fabien Pujo.

Garder une cohérence
Une preuve de plus que le système dépend bien de ses propres joueurs, mais qu'il évolue en fonction des conditions extérieures au groupe aussi. « C'est un système qui neutralise plus qu'il n'impose. C'est aussi une organisation qui demande de gros efforts, et qu'il est difficile de mettre en place sur toute une saison », précise-t-il. Le 5-3-2 apparaîtra donc plutôt pendant l'hiver, où les matchs sont plus fermés, et de façon ponctuelle.
En sachant également que chacun des systèmes peut évoluer selon les consignes données par le coach, selon les intentions de jeu... « Le plan de jeu dépend aussi des caractéristiques des joueurs ». Pour faire simple, choisir un bloc bas si les attaquants bergeracois sont rapides, pour leur laisser de l'espace et évoluer sur des contres, ou avoir un bloc haut à condition que les défenseurs soient rapides et gèrent bien la profondeur dans leurs dos.
Au centre de ces choix, et c'est là toute la difficulté d'un staff technique, il faut garder une cohérence, une stabilité. « Il faut arriver malgré tout à conforter les joueurs dans un système. Ce que l'on veut, c'est mettre en place des connexions, des équilibres, encore plus dans un projet construit sur deux ans », note Fabien Pujo.
En mettant en place deux systèmes désormais bien identifiés, le 5-3-2, et le 4-3-3, le coach est bien dans cette idée, puisque son milieu à trois peut s'exprimer dans les deux organisations, où il reste dans la même forme : un joueur en pointe basse, deux relayeurs devant lui. C'est avec l'expérience acquise l'an passé, et celle du groupe cette saison, que le BPFC a ainsi défini son approche et veut aller chercher la montée. Cette année ou l'an prochain...

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