mercredi 28 octobre 2015

Le temps de la réflexion

Un peu plus d'un an après son arrivée à Gardonne, le coach Sylvain Lautié fait le point sur sa nouvelle situation de coach amateur et ses projets futurs.

Sylvain Lautié est arrivé à Gardonne
à l'été 2014.
© Droits réservés.
Sylvain Desgroppes : Comment s'est organisée votre venue à Gardonne ?
Sylvain Lautié : J'avais la volonté de rester dans la région. Et je voulais aussi souffler un peu, ne pas repartir sur un niveau intermédiaire comme la N1. Avec une N3, il y a moins d'entraînements, mais plus d'investissement dans le club, c'est ce qui m'intéressait. C'est une période tampon pour moi, avec une réflexion sur une éventuelle réorientation professionnelle.

C'était un besoin pour vous ?
Dans une carrière, il faut faire des breaks, j'ai toujours fonctionné ainsi. La première fois, j'étais redevenu adjoint en Pro A, la deuxième fois j'étais reparti avec une N1, cette fois c'est encore différent avec Gardonne. Ce sont des parenthèses actives, en restant dans le basket, mais qui permettent de se remettre à plat au niveau basket et hors-basket. Cela ne change pas le fait que j'aime entraîner, et que je reste ouvert à toutes les pistes.

A Gardonne, vous êtes rentré dans un autre univers.
C'est un club de village. On n'a pas la volonté ou la vocation à être un club intermédiaire, trop professionnel. J'ai repris ici du plaisir dans la vie associative, avec le contact avec les joueurs de la N2 mais aussi avec les parents, les enfants. On n'a pas les mêmes rapports que dans un club professionnel, ici on est sur des rapports humains, plus directs.

Quel est votre rôle dans ce club ?
J'ai un rôle surtout dans le sportif. On est une équipe de bénévoles, et je suis avec des dirigeants passionnés, de haut niveau dans leur investissement pour le club. On est comme un conseil d'administration. A côté, le club fait beaucoup de choses, notamment avec les jeunes sur l'école de basket, avec une hausse des licenciés, des opérations avec les écoles, des stages. J'impulse ces mouvements comme directeur sportif, autour d'un programme éducatif, et les salariés du club sont ensuite présents au quotidien pour animer.

Après la montée en N2, comment voyez-vous cette saison ?
Ce qui est embêtant, c'est que l'on va être dans le creux de la vague car il faut se remettre au niveau physiquement. Les joueurs doivent retrouver leur niveau de l'an dernier. Il faudra un groupe bien physiquement, ce qui permettra ensuite d'être mieux mentalement, et donc de gérer les périodes plus compliquées. Le maintien va se jouer jusque dans les dernières journées.

Où en est votre réflexion sur votre avenir ?
On s'est donné deux ans de réflexion avec ma femme. La première année m'a permis de bien souffler et de prospecter. Il y a désormais plus de pression cette année, car il faut avancer, trancher pour mon avenir. Il y a une certitude, c'est que j'aime le basket, et j'aime être entraîneur de basket. L'autre certitude, c'est qu'à mon âge, on est heureux de voir sa famille, son fils et sa femme se sentir bien, et que ce paramètre est important dans les décisions que l'on prend.

Parmi les pistes, l'une mène vers le Bergerac Périgord FC...
On est dans une phase d'observation, je réfléchis avec ce club, où je pourrais prendre un rôle de coordonnateur, pour mettre du liant dans cette grosse structure qu'est le BPFC. Cela fait maintenant deux/trois mois que j'ai commencé mon travail là-bas.

Avez-vous des idées en-dehors du sport ?
J'ai un projet de création d'entreprise dans le domaine du bien-être. Je suis avec deux autres associés. Les locaux seront à Gardonne, avec une ouverture pour fin janvier dans l'idéal. On est en train d'affiner le projet, de voir comment organiser notre investissement de la façon la plus réfléchie possible, avant de passer à la phase B qui est la création à proprement parler.

Qu'en est-il de votre poste de sélectionneur ?
J'ai vécu une très belle aventure avec le Mali en 2015, lors des qualifications puis lors des phases finales de la CAN. Je pourrais éventuellement continuer avec le Mali, mais je ne coupe pas les ponts avec d'autres sélections. Plus on participe à des compétitions africaines, plus on s'habitue aux us et coutumes de ce continent. On maîtrise mieux l'ensemble des éléments, on se sent mieux.

Et le professionnalisme ?
C'est une partie intégrante de ma réflexion. J'ai beaucoup de choses en tête, je dois voir comment tout cela peut s'articuler avec ma famille. Mais redevenir coach professionnel en Pro A n'est pas quelque chose de totalement exclu pour moi, tout est possible.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire