Jules Bargues est un pur produit de la formation sarladaise, témoin de la nouvelle politique du club en régional. © Philippe Greiller. |
On
peut encore aimer le football, vouloir évoluer en régional, et être
attaché viscéralement à son club de toujours. Loin des clichés
qui peuvent suivre ce sport pour ceux qui le regardent de loin et
avec un apriori. C'est en tout cas la belle histoire que véhicule
Jules Bargues, sarladais d'origine, qui n'a passé qu'un an en dehors
de ''son'' FCSM. Après avoir commencé à taper dans le ballon à
Marcillac, il a en effet suivi le mouvement de l'entente créée en
2003.
Il
a alors huit ans. « J'ai fait toutes mes classes à Sarlat-Marcillac
jusqu'à seize ans. À 17 ans, j'ai fait une parenthèse d'un an en
rejoignant Trélissac, puis je suis revenu à Sarlat finir ma
formation et commencer avec les seniors », se rappelle-t-il. Aucun
regret dans son parcours, aucune amertume, ni autour de son départ
temporaire du club, ni autour de son retour, alors que le coach en
senior était Bachir Koucha.
«
Trélissac est probablement le meilleur endroit pour la formation en
Dordogne. C'est l'un des meilleurs souvenirs que j'ai, avec de très
bons éducateurs, une qualité de formation et de travail », évoque
Jules Bargues. De retour à Sarlat surtout pour des raisons
personnelles à l'été 2013, il effectue sa dernière année en U18
et commence à s'entraîner avec les seniors. Malheureusement, les
blessures vont l'éloigner des terrains.
Il
vit deux années noires lors des saisons 2014-2015 puis saison
2015-2016. Il se blesse aux ligaments croisés une première fois,
puis rechute la deuxième année au même genou. Deux opérations en
deux ans, et surtout deux ans sans jouer. « La première année j'ai
essayé de positiver, de me dire que ce n'était pas grave, que
j'étais jeune et que j'avais le temps. Mais la deuxième fois, cela
a été compliqué... Il faut prendre sur soi », explique-t-il.
Jules
Bargues part cette fois effectuer sa rééducation au centre de
Capbreton. Ne pas jouer pendant une si longue période est difficile
à accepter. « J'habite à côté du stade, j'allais voir la réserve
et l'équipe fanion jouer, et moi je devais prendre mon mal en
patience... On se sent impuissant », ajoute-t-il. Une période noire
qui semble passée. Le joueur a désormais pleinement intégré
l'équipe A dirigée par Olivier Liblanc en R3.
Polyvalence
et fort caractère
Son
parcours colle parfaitement à l'identité du club. « Depuis deux
ans, on a restructuré le club autour de jeunes joueurs issus du
sarladais, il en fait évidemment partie », insiste Olivier Liblanc.
« Il y a beaucoup de jeunes, on est tous de la même ville, on se
connaît bien. Les plus anciens, on essaie de prendre les jeunes sous
notre aile, avec de vrais leaders d'équipe comme Alex Albié, Ken
Granger, ou encore Benjamin Lavaud », ajoute Jules Bargues.
Défenseur de formation, milieu de terrain le plus souvent cette saison, Jules Bargues apporte par sa polyvalence. © Philippe Greiller. |
C'est
avec ce groupe que le FCSM s'est finalement maintenu en régional
l'an dernier, à l'issue de la dernière journée et sur tapis vert.
Cette saison, les progrès sont réels, et la situation s'est
améliorée au classement. Olivier Liblanc a su faire évoluer son
équipe, qui est passée d'un 4-2-3-1 à un 4-3-3 ayant un impact
direct sur le positionnement de Jules Bargues. Lui, le latéral, est
devenu milieu défensif.
«
C'est la sentinelle, je l'ai repositionné au cœur du jeu, il fait
le lien entre défense et attaque, il compense les montées des
milieux relayeurs, il équilibre l'équipe », apprécie son
entraîneur. Un poste qui convient parfaitement au joueur : « Je
suis tout seul devant la défense, j'aime courir, ratisser les
ballons, travailler défensivement sans ballon et faire cette
dernière passe dans la relance », prolonge-t-il.
Un
choix qui est donc payant au niveau tactique pour Sarlat.
Collectivement, les résultats sont là pour le prouver. Et
individuellement, s'il a fallu mener un travail d'accompagnement
particulier, la saison est accomplie aussi. « Il a fallu discuter
sur le mental et le comportement, le recadrer autour de son côté
râleur, car il pouvait sortir de ses matches. Cela va mieux. Il ne
lâche rien, il donne le maximum pour son club », décrit Olivier
Liblanc.
Un
état d'esprit aussi dû aux deux blessures qu'il a surmonté. « Je
veux tout donner, comme si c'était mon dernier match. Je profite de
chaque rencontre comme elle vient, je ne m'économise jamais, tout en
faisant attention à bien me préparer », glisse Jules Bargues.
Quant à l'avenir, il s'écrit au FCSM : « J'habite à Sarlat, j'y
travaille, je suis très bien dans ce club, je participe aux
animations, je ne me vois pas évoluer ailleurs que dans ma ville et
mon club », conclut-il.
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