vendredi 5 avril 2019

Le portrait de la semaine

S'il est encore jeune, Jules Bargues fait déjà partie des anciens du vestiaire de Sarlat, lui qui a tout connu avec son club formateur, à qui il est dévoué.

Jules Bargues est un pur produit de la formation sarladaise,
témoin de la nouvelle politique du club en régional.
© Philippe Greiller.
On peut encore aimer le football, vouloir évoluer en régional, et être attaché viscéralement à son club de toujours. Loin des clichés qui peuvent suivre ce sport pour ceux qui le regardent de loin et avec un apriori. C'est en tout cas la belle histoire que véhicule Jules Bargues, sarladais d'origine, qui n'a passé qu'un an en dehors de ''son'' FCSM. Après avoir commencé à taper dans le ballon à Marcillac, il a en effet suivi le mouvement de l'entente créée en 2003.
Il a alors huit ans. « J'ai fait toutes mes classes à Sarlat-Marcillac jusqu'à seize ans. À 17 ans, j'ai fait une parenthèse d'un an en rejoignant Trélissac, puis je suis revenu à Sarlat finir ma formation et commencer avec les seniors », se rappelle-t-il. Aucun regret dans son parcours, aucune amertume, ni autour de son départ temporaire du club, ni autour de son retour, alors que le coach en senior était Bachir Koucha.
« Trélissac est probablement le meilleur endroit pour la formation en Dordogne. C'est l'un des meilleurs souvenirs que j'ai, avec de très bons éducateurs, une qualité de formation et de travail », évoque Jules Bargues. De retour à Sarlat surtout pour des raisons personnelles à l'été 2013, il effectue sa dernière année en U18 et commence à s'entraîner avec les seniors. Malheureusement, les blessures vont l'éloigner des terrains.
Il vit deux années noires lors des saisons 2014-2015 puis saison 2015-2016. Il se blesse aux ligaments croisés une première fois, puis rechute la deuxième année au même genou. Deux opérations en deux ans, et surtout deux ans sans jouer. « La première année j'ai essayé de positiver, de me dire que ce n'était pas grave, que j'étais jeune et que j'avais le temps. Mais la deuxième fois, cela a été compliqué... Il faut prendre sur soi », explique-t-il.
Jules Bargues part cette fois effectuer sa rééducation au centre de Capbreton. Ne pas jouer pendant une si longue période est difficile à accepter. « J'habite à côté du stade, j'allais voir la réserve et l'équipe fanion jouer, et moi je devais prendre mon mal en patience... On se sent impuissant », ajoute-t-il. Une période noire qui semble passée. Le joueur a désormais pleinement intégré l'équipe A dirigée par Olivier Liblanc en R3.

Polyvalence et fort caractère
Son parcours colle parfaitement à l'identité du club. « Depuis deux ans, on a restructuré le club autour de jeunes joueurs issus du sarladais, il en fait évidemment partie », insiste Olivier Liblanc. « Il y a beaucoup de jeunes, on est tous de la même ville, on se connaît bien. Les plus anciens, on essaie de prendre les jeunes sous notre aile, avec de vrais leaders d'équipe comme Alex Albié, Ken Granger, ou encore Benjamin Lavaud », ajoute Jules Bargues.
Défenseur de formation, milieu de terrain le plus souvent
cette saison, Jules Bargues apporte par sa polyvalence.
© Philippe Greiller.
C'est avec ce groupe que le FCSM s'est finalement maintenu en régional l'an dernier, à l'issue de la dernière journée et sur tapis vert. Cette saison, les progrès sont réels, et la situation s'est améliorée au classement. Olivier Liblanc a su faire évoluer son équipe, qui est passée d'un 4-2-3-1 à un 4-3-3 ayant un impact direct sur le positionnement de Jules Bargues. Lui, le latéral, est devenu milieu défensif.
« C'est la sentinelle, je l'ai repositionné au cœur du jeu, il fait le lien entre défense et attaque, il compense les montées des milieux relayeurs, il équilibre l'équipe », apprécie son entraîneur. Un poste qui convient parfaitement au joueur : « Je suis tout seul devant la défense, j'aime courir, ratisser les ballons, travailler défensivement sans ballon et faire cette dernière passe dans la relance », prolonge-t-il.
Un choix qui est donc payant au niveau tactique pour Sarlat. Collectivement, les résultats sont là pour le prouver. Et individuellement, s'il a fallu mener un travail d'accompagnement particulier, la saison est accomplie aussi. « Il a fallu discuter sur le mental et le comportement, le recadrer autour de son côté râleur, car il pouvait sortir de ses matches. Cela va mieux. Il ne lâche rien, il donne le maximum pour son club », décrit Olivier Liblanc.
Un état d'esprit aussi dû aux deux blessures qu'il a surmonté. « Je veux tout donner, comme si c'était mon dernier match. Je profite de chaque rencontre comme elle vient, je ne m'économise jamais, tout en faisant attention à bien me préparer », glisse Jules Bargues. Quant à l'avenir, il s'écrit au FCSM : « J'habite à Sarlat, j'y travaille, je suis très bien dans ce club, je participe aux animations, je ne me vois pas évoluer ailleurs que dans ma ville et mon club », conclut-il.

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