Mehdi Belbachir et les bergeracois ont encore besoin de progresser collectivement. © Archives Laurent Guine. |
En
progrès ces dernières semaines, plus particulièrement dans les
contenus de leurs matches, les bergeracois se déplaçaient ce
weekend à Saint Emilion dans le cadre du sixième tour de la coupe
de France. Face à une R2, l'objectif était simple : passer un tour,
et garder une dynamique de confiance pour travailler, progresser
encore, et espérer que cela finisse par se traduire sur le plan
comptable en championnat.
En
Gironde, tout n'aura pas été totalement accompli en termes de
qualité de jeu, mais le BPFC a assuré l'essentiel en coupe, la
qualification. La coupe de France, une compétition décidément à
part. Nicolas Le Bellec avait prévenu : « Un match de coupe de
France est synonyme de surprise, d'exploit. Il ne faut jamais
sous-estimer l'adversaire ». « On prend des exemples concrets de ce
que l'on peut voir à chaque tour », ajoute le coach, qui aura ainsi
gardé son groupe en alerte.
Si
le technicien bergeracois s'est montré si vigilant, c'est aussi
parce que cette coupe a une vraie importance pour le BPFC en ce début
de saison, participant à la construction du projet. « La coupe est
une aventure. Créer des liens, faire preuve de solidarité,
développer des notions de partage sont des éléments forts de la
coupe de France, et on a besoin de les développer vu notre situation
en championnat », reconnaît Nicolas Le Bellec.
Premier
acte fermé
Pourtant,
son groupe aura eu toutes les peines à mettre en application ces
paroles sur le terrain. Le groupe saint emilionnais, avec de nombreux
jeunes joueurs, propose, autant tactiquement que dans l'animation,
des schémas auxquels les périgordins ne sont pas habitués.
Tactiquement, avec un système local en 4-5-1 très prudent et
hermétique.
«
Ils étaient presque en individuel tout terrain. On avait besoin de
réflexion pour mettre de la vitesse et créer des décalages, mais
on n'y est pas arrivé. On a parfois fait preuve de suffisance, on
est tombé dans les duels, ce qu'ils attendaient », regrette le
coach du BPFC. En dehors de deux situations par Bisson et Sarr, rien
à se mettre en effet sous la dent pour de timides bergeracois, qui
tiennent le ballon, mais ne trouvent pas la solution collectivement.
Comme
souvent en coupe, le but de l'équipe hiérarchiquement inférieur
est de faire durer le match à 0-0. Saint Emilion y parvient, mais ne
s'en contente pas. « Sur la première période, ce sont eux qui nous
ont posé problème, avec deux vraies occasions sur des contres »,
explique Nicolas Le Bellec. Son groupe déjoue, incapable de faire
valoir la différence de trois divisions.
Malgré
tout, juste avant la mi-temps, sur un ballon cafouillé, Bisson est
bien présent pour ouvrir le score. Le milieu bergeracois débloque
ainsi une situation qui aurait pu sérieusement se compliquer si les
deux équipes étaient rentrées dos à dos aux vestiaires.
Désormais, les girondins vont devoir faire plus, sortir de leurs
zones de confort, quand Bergerac va pouvoir évoluer avec moins de
pression.
Marquer
le premier but est certes d'une importance capitale dans ce genre de
scénarios en coupe. Mais cela ne suffit pas pour satisfaire le coach
bergeracois, qui attend bien plus de ses troupes. C'est le message
dans les vestiaires : « Malgré tout, ils avaient fait beaucoup
d'efforts pour tenir dans leurs systèmes. Mais de notre côté, il
fallait simplifier le jeu, trouver de la vitesse avec des joueurs
lancés, mettre plus de mouvements ».
Un
BPFC a réaction
C'est
ce qui est vite réalisé. Si le score ne bouge pas en début de
seconde période, dans la production du jeu, Saint Emilion est cette
fois beaucoup plus souvent mis en danger. Bergerac met à mal le
système défensif local, avec ce marquage individuel autour d'un
libéro au cœur de la ligne de cinq défenseurs. En mettant plus de
rythme et de liant collectif, le BPFC est proche du break.
«
On a mis plus de maîtrise, on a trouvé des décalages, notamment
dans les couloirs, on a vu plus de relations techniques se mettre en
place », apprécie ainsi Nicolas Le Bellec. Badin met Locatelli à
contribution, puis Ringayen voit sa frappe fuir le cadre... Saint
Emilion souffre, plie, mais ne rompt pas, et reste complètement en
course dans cette rencontre.
L'égalisation
est même toute proche lorsque Bore-Garbay est servi dans la
profondeur sur un appel dans la diagonale du terrain. Il devance
Laborde-Turon dans sa sortie, le contourne, mais ne parvient pas à
redresser sa frappe dans le but laissé vide (68e). L'espoir et
l'émotion ont été forts, la chute en sera encore plus dure.
Quatre
minutes plus tard en effet, sur un bon mouvement entre Belbachir,
Pinto, et Chevalier, ce dernier s'en va doubler la mise (0-2, 72e). «
Ils ont eu une grosse occasion de but, similaire à celle d'Evan
Chevalier la semaine précédente face à Saint Pryvé, mais ils ne
l'ont pas cadré. Derrière, on marque, et on sent que c'est dur pour
eux », analyse le coach du BPFC. La froide réalité du terrain à
rattraper les locaux.
Ces
derniers montrent de l'envie jusqu'au bout, presque trop même comme
en témoigne la fin de match tendue entre les deux équipes (deux
cartons jaunes à Bergerac, deux cartons jaunes et une exclusion
directe à Saint Emilion), mais ils ne reviendront pas. Sans être
totalement dominateurs ni maîtres de leur football, les bergeracois
se qualifient pour le tour suivant. Et en coupe de France, c'est
après tout l'essentiel.
Nicolas Le Bellec : « On est toujours en convalescence. Il y a des moments où l'on est bien dans le jeu, d'autres où l'on n'est pas cohérent dans ce que l'on propose, dans nos choix... On doit encore gagner en régularité, il faut que chacun retrouve son vrai niveau, et c'est à cela que l'on va continuer de travailler. Il faut maintenant se préparer pour un match compliqué qui nous attend à Saint Étienne, face à une réserve professionnelle avec un gros potentiel ».
Saint Emilion – Bergerac
Mi-temps : 0-1
Score final : 0-2
Buteurs : Bisson (42e),
Chevalier (77e) pour Bergerac.
Avertissement
: Callegarin (55e), T. Brindor (72e), Frappier (73e) pour Saint
Emilion. Gnaleko (71e), Badin (73e) pour Bergerac.
Expulsion : Wany (88e)
pour Saint Emilion.
Saint
Emilion : Locatelli – Frappier, T. Brindor, Zanelly (Baïda, 74e),
M. Brindor, Fustinoni – Bore-Garbay, Veyssy, Callegarin (Rossi,
80e), Hillaire (Wany, 62e) – Chapron (cap.). Entraîneur : Alain
Brindor. Remplaçants : Truant, Vendrame.
Bergerac
: Laborde-Turon – Ringayen (Zidane, 80e), Gnaleko, Flegeau,
Chevalier – Bisson, Jamaï (cap.) (Belbachir, 75e), Fachan, Badin –
Sarr, Bouscarrat (Pinto, 75e). Entraîneur : Nicolas Le Bellec,
assisté de Julien Gauducheau. Remplaçants :
Koutar, Loustallot.
Les meilleurs buteurs et passeurs bergeracois toutes compétitions confondues
Buteurs | Buts | Matchs | Buts/matchs | Passeurs | Passes | Matchs | Passes/matchs | |||
Sarr | 4 | 12 | 0,33 | Ducros | 3 | 11 | 0,27 | |||
Chevalier | 3 | 11 | 0,27 | Bisson | 2 | 11 | 0,18 | |||
Gomez | 2 | 9 | 0,22 | Badin | 2 | 12 | 0,17 | |||
Bisson | 2 | 11 | 0,18 | Pinto | 1 | 6 | 0,17 | |||
Diarra | 1 | 1 | 1,00 | Chevalier | 1 | 11 | 0,09 | |||
Bouscarrat | 1 | 5 | 0,20 | Sarr | 1 | 12 | 0,08 | |||
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