dimanche 7 octobre 2018

Bergerac favori du derby

Une fois encore, les féminines de Trélissac et Bergerac s'affrontent en coupe de France, avec un avantage pour les visiteuses. 

TFC - BPFC, cette affiche s'est déjà tenue l'année dernière
lors de ce même 2e tour de la coupe de France...
© Archives Sylvain Desgroppes.

Les saisons se suivent et se ressemblent pour les féminines de Bergerac et Trélissac. Entre ces deux équipes habituées des joutes de R1, les derbys se multiplient, au gré de tirage au sort proposant systématiquement les mêmes affiches... C'est en effet la troisième année de suite que le derby de la Dordogne se tient dès le début de la coupe de France. Les deux équipes se sont aussi affrontées en championnat évidemment, ainsi qu'en quart ou demi-finale de coupe régionale chaque saison.

Depuis la saison 2015-2016, ce derby est ainsi le treizième du nom, puisque le match aller du championnat en cours a déjà eu lieu. C'est la sixième fois que cette affiche est programmée en coupe, six fois à Trélissac. Une répétition qui pourrait lasser... « Cela reste malgré tout un derby, ce sont des matches particuliers, que l'on appréhende différemment », avance tout de même le coach bergeracois Serge Pialat, qui aurait préféré un autre tirage pour changer de cette ''routine''.
« Chaque saison, on se retrouve dès le début dans ces coupes. Toutes les filles se connaissent, et malgré tout, ça reste un match avec une saveur particulière », confirme son homologue du TFC Paul Charron. Si les deux clubs se connaissent bien, et sont expérimentés au plus haut niveau régional, les tendances divergent sur les dernières saisons.

Bergerac dans la continuité
Les féminines du BPFC sont dans une continuité de leur projet, autour notamment du coach Serge Pialat, qui va entamer sa quatrième saison sur le banc de touche, ou de cadres comme Élodie Chouet ou Amandine Carrié, la capitaine. Garder le même entraîneur permet de construire sur la durée, avec une ligne directrice claire : la priorité donnée à la construction progressive du groupe.
« On a souhaité conserver les cadres, ce qui est essentiel pour continuer à avancer, et intégrer à côté nos jeunes, ce que l'on a commencé à faire et qui doit continuer, avec une vingtaine de U17 au club. Autour, on veut recruter intelligemment », commence Serge Pialat. Surtout, le BPFC ne cherche pas de recrutement massif, malgré des objectifs tournés chaque saison vers le haut de tableau. Deux joueuses majeures ont rejoint les rangs bergeracois cet été : Stetic, et Semedo.
« L'idée est de faire venir des joueuses qui apportent un vrai plus sur les plans tactique, technique, physique, et qui surtout, ont le bon état d'esprit. On cherche des profils avec une bonne faculté d'adaptation, pouvant s'intégrer au groupe rapidement, pour ne pas déstabiliser l'équilibre du collectif, et pour s'inscrire dans le projet durablement », décrit encore le coach du BPFC.
Avec son staff (Thierry Duponteil, Nicolas Dumas, Samuel Faupin), celui-ci a cherché à mettre en place quelques évolutions dans la construction du projet de jeu. « On échange beaucoup sur les attentes et les objectifs de chacun dans le staff, parmi les joueuses, afin qu'il n'y ait pas une forme de lassitude », indique Serge Pialat. Si les ambitions restent d'aller le plus haut et le plus loin possible dans toutes les compétitions (championnat, coupe de France, coupe régionale), la forme évolue.
Tactiquement et techniquement, le coach attend des progrès cette saison. « Je veux voir plus d'implication du collectif défensivement, tout en ayant plus de densité en attaque. Cela veut dire qu'il faut que le bloc soit plus haut, et que l'on utilise mieux le ballon, en étant plus propre et efficace dans les transitions », détaille-t-il. Fort de son expérience passé, le BPFC doit donc encore avancer sur de nombreux plans selon Serge Pialat.

La jeunesse au TFC
À Trélissac, la dynamique est différente sur de nombreux plans. Tout d'abord parce que l'entraîneur a changé. Après deux saisons, Christophe Pecastaings a laissé sa place à Paul Charron, jeune technicien déjà présent au TFC, avec les U17. « Le club a dû faire tardivement son choix, et la solution interne a été privilégiée. Je pensais continuer avec la formation, et je m'étais déjà engagé avec les U17, donc j'ai pris finalement la double casquette », indique le nouveau coach.
Autre paramètre différent, la dynamique des résultats... L'an dernier, c'est de justesse que les trélissacoises sont allées arracher leur ticket pour la R1, alors que l'équipe ne comptait qu'un point à la trêve hivernale. « C'est un groupe restreint qui est allé chercher son maintien, on a eu la volonté d'une continuité, en recrutant de façon ciblée et en incorporant des jeunes », décrit Paul Charron. « Notre objectif premier au club est que l'on ait la capacité d'accepter les jeunes en R1 », continue-t-il.
Un projet qui a les défauts de ses qualités, avec une jeunesse qui paie cher son apprentissage au niveau exigeant qu'est la R1. Il faut du temps pour acquérir les repères, certains automatismes, pour apprendre tout simplement. « On note surtout des erreurs de jeunesse sur le début de saison, avec un manque d'expérience », avoue le coach.
Mais la présence de ce dernier peut être un facteur accélérant le processus. Entraîner à la fois les U17, comme il le faisait déjà, et maintenant les seniors, c'est la garantie pour les joueuses d'une forme de continuité dans leur processus de formation, avec des passerelles facilitées. « Pour rester dans notre projet de club, on vise le maintien en R1, avec l'envie d'étoffer progressivement nos effectifs », complète Paul Charron.

Un derby tout de même
Pour ces deux équipes qui seront encore face à face ce weekend, les projets et les objectifs de long terme sont peut-être différents, mais sur court terme, l'envie de passer un tour de plus et de battre le voisin sera identique. La saveur du derby, la pression du couperet de la coupe de France, ces paramètres seront donc bien présents à Firmin Daudou ce weekend encore.
Le BPFC est sur une série d'invincibilité de douze rencontres, en faisant un favori logique. L'an dernier notamment, avec quatre victoires, toutes dans le temps réglementaire, et sans encaisser de but, Bergerac a accumulé de la confiance. Pour autant, la méfiance est de mise. « On se dit que plus la série est longue, plus elle approche de la fin », commence Serge Pialat.
Si le coach du BPFC est si prudent, c'est notamment en raison du match aller de championnat, le 23 septembre dernier, où il a vu son équipe largement bousculée, pour finalement s'imposer 2-0. La troisième victoire en trois journées, un bilan parfait situant l'équipe seule première de sa poule. Une confiance dont ne dispose pas Trélissac, qui a perdu ses deux premiers matches avant de gagner face au Stade Bordelais. Une victoire importante, pour ne pas dire primordiale, contre le dernier.
Mais plus que la situation au classement général, c'est cette confrontation en championnat il y a deux semaines qui va compter. « Contrairement à l'an dernier, c'était beaucoup mieux, on a été là jusqu'au bout », indique Paul Charron. De quoi gagner en confiance et en relâchement. « On joue la coupe de France sans pression, on se sort du contexte compliqué du championnat, il faut se lâcher, se faire plaisir », ajoute-t-il.
Ce match de championnat, Serge Pialat veut de son côté s'en servir comme d'un avertissement. « Il va nous falloir de l'humilité, de la concentration et une vraie détermination, face à un adversaire que l'on prend très au sérieux », prévient-il. Malgré l'écart qui existe en championnat chaque saison, les matches de coupe sont de toute façon le plus souvent équilibrés entre ces deux formations.
Tactiquement, on joue aussi sur l'intox, on attend de voir ce que l'autre mettra en place. « Trélissac est venu en championnat avec un bloc bas, et la volonté de nous contrer. Mais on va rester dans notre projet : bloc défensif compact, efficacité, maîtrise, technicité et vitesse », lance Serge Pialat. « On va rester bien en place, et être vigilant sur deux secteurs : couper les relations entre milieu et attaque adverses, et se méfier sur leurs coups de pied arrêtés », conclut Paul Charron.

Trélissac (R1) – Bergerac (R1)


Stade Firmin Daudou, coup d'envoi dimanche à 15h00.

Arbitres : Christophe Allard, assisté de Damien Bentejac et Olivier Garcia.


Le groupe de Trélissac : Akduz, Archer, Carbonniere, Celotto, De Sousa, Ferrier, Fremont, Hillairet, Homedes, Mallet, Marcon, Morini, Pujol, Simon, Sudrie, Thommasson.

Le groupe de Bergerac : Camus, Carrié, Cerdan, Chaboisseau, Chouet, Claret, Flamin, Goubie, Lebled, Longeaud, Martin, Masdupuy, Sardella, Soares, Soriano, Stetic, Taule, Zaïda.

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