samedi 8 septembre 2018

Un Gardonne new-look

Un nouvel entraîneur, un effectif largement modifié, une nouvelle philosophie de jeu, c'est un tout nouveau Gardonne que les spectateurs vont découvrir.

L'effectif gardonnais, largement renouvelé,
va lancer sa saison à domicile ce samedi soir.
© Sylvain Desgroppes.
Ce samedi soir, l'ES Gardonne Basket va donner le coup d'envoi de sa quatrième saison en Nationale 2 consécutive. Une performance qu'il convient de noter, le club s'inscrivant ainsi durablement dans le paysage du basket régional et national. Pour ce nouvel exercice, les habitués de Fernand Mourgues vont découvrir cependant une nouvelle équipe, dont les contours ont largement évolué au cours de l'été.
Sur le banc de touche tout d'abord, après deux saisons, Christian Ortega a laissé sa place. Les dirigeants ont fait appel à Frédéric Rocco pour le remplacer, lui qui était coach de Marmande depuis deux ans. Le nouvel entraîneur gardonnais sera assisté, comme il le souhaitait, de Charly Rey, en provenance du Val d'Albret. Pierrick Rambaud, du club de Monestier, assurera pour sa part l'analyse vidéo, pour un staff plus complet que par le passé.
De quoi déjà laisser deviner un premier changement dans l'approche du basket pour l'ESG, qui tend à se professionnaliser dans ses méthodes de travail, malgré des moyens économiques réduits. La préparation estivale l'a prouvé également, avec une grosse intensité et une implication de tous les instants demandées par Frédéric Rocco à son groupe.
Un groupe élargi cette saison en quantité. En plus des cinq joueurs de la N2 restés au club (A. Adgnot, Kastratovic, Masson, Rabah, Senghor), l'ESG a effectué quatre recrues (Arabadzhiyski, Czajkowski, Djedje, Gueye), et a complété ce groupe avec quatre jeunes qui graviteront autour de l'équipe fanion : deux déjà au club (L. Adgnot et Coué), et deux recrues (Lissalt et Muzungu).
En particulier à la suite d'une saison 2017-2018 très délicate, notamment dans les six derniers mois, Gardonne devait commencer par se remettre au travail, autour de cet effectif new-look. Les pistes de travail n'ont pas manqué pour le coach, de la préparation physique évidemment, en passant par le travail mental et de cohésion, et jusqu'au travail tactique, avec une nouvelle philosophie à insuffler.

Travail, travail, travail
« La préparation a été conforme à ce que je pensais, et je suis rassuré notamment par ce que l'on a montré lors du deuxième match contre Marmande (le 30 août, NDLR). Mais on retire aussi un enseignement : on n'a aucune marge de manœuvre face à des équipes moins huppées, tout dépend de nous », estime tout de suite le coach. Une observation déjà valable depuis plusieurs saisons, l'ESG étant capable de tout, dans le bon comme le moins bon, et face à n'importe qui...
Pour prendre de nouveaux repères avec ce nouveau groupe, Frédéric Rocco n'aura pas lésiné. Une seule idée : travailler sans relâche, tous les jours ou presque, depuis la reprise des entraînements le 1er août. Et même avant, puisqu'un programme de remise en forme physique avait été envoyé à tous les joueurs en juillet, afin de gagner du temps par la suite.
La suite justement, elle s'est constituée autour d'un sérieux et d'une implication de tous les instants. Si le jeu s'est cantonné à du demi-terrain majoritairement, les longues séances (trois heures par jour) ont permis de puiser dans les ressources, avec seulement trois jours de repos au total sur les trois premières semaines. Les deux semaines précédant celle de la reprise du championnat ont aussi été chargées, avec six séances d'entraînement et cinq matches amicaux.
Si le groupe a passé autant de temps ensemble, ce n'est pas anodin non plus. En plus du travail physique, le coach poursuivait un autre objectif majeur dans cette préparation. La cohésion d'équipe. « Je voulais que l'on passe un maximum de temps ensemble en se concentrant sur le basket. Avec aussi des moments informels de vie de groupe, des repas, des échanges, des stages à l'extérieur. Des choses qui ont été validées », estime le technicien.
Pour autant, ce dernier reste vigilant. « Il ne faut pas se reposer sur nos lauriers, l'état d'esprit et la cohésion du groupe, c'est l'affaire de tous et de tous les instants, il faut une certaine vigilance quand par exemple on a un coup de moins bien au cours d'un match », ajoute Frédéric Rocco. Celui-ci n'a pas lâché son groupe, en demandant toujours plus. C'est le cas aussi sur le troisième axe de travail de l'été, l'installation d'un nouveau style de jeu.

Un nouveau basket
Frédéric Rocco a voulu innover dans sa façon de faire avec Gardonne. « Dès la première semaine, on avait vu tout le travail offensif et défensif, et toutes les formes de jeu que je voulais mettre en place. J'ai souhaité aller très vite », lance le coach, qui a mis en place une dizaine de systèmes, afin qu'à chaque poste, un joueur puisse avoir deux systèmes dans lequel il est mis en valeur en attaque.
Cependant, cette méthode de travail présente quelques inconvénients, alors que l'effectif a eu du mal à tout assimiler au cours de cette préparation. « Pour l'instant, il y a moins de maîtrise, beaucoup de déchets. Mais cette variété laisse aussi la possibilité pendant un match de s'adapter, puisque chacun de nos joueurs peut dominer à son poste dans notre cinq majeur », continue Frédéric Rocco.
Reste donc pour chacun à prendre pleinement possession de cette variété mise à disposition dans le basket à pratiquer. Ce qui pourrait prendre un peu de temps. « Les joueurs passent d'une philosophie très libre offensivement, à une philosophie fermée et normative de ma part, c'est un changement qui demande du temps pour s'adapter. Mais on sera très fort offensivement quand les joueurs se seront libérés dans ce basket », explique le technicien.
Celui-ci travaille d'un autre côté sur l'esprit et les méthodes à donner à son groupe sur le plan défensif. Lui qui a observé de loin le comportement de Gardonne depuis deux saisons sait dans quelle direction aller : « A Marmande, je cherchais à complexifier les défenses, sans avoir de résultats. J'ai beaucoup regardé Dax ou La Rochelle l'an dernier. Je pense qu'il faut lutter en permanence sur des petits détails, des choses basiques sur lesquelles il faut une grande exigence ».
De quoi donner une nouvelle identité à l'ESG version 2018-2019 : une cohésion d'équipe au centre des préoccupations, des valeurs défensives mises en avant, un basket plus complet offensivement. Sans oublier de se lâcher. « On veut aussi faire perdurer la magie offensive qui existe dans cette salle avec ce public. On sait qu'à Gardonne, il y a cette folie et cette capacité à ce que la salle s'enflamme, et que les paniers se mettent à pleuvoir », résume Frédéric Rocco.

Bien commencer
Reste maintenant à traduire tous ces espoirs et tout ce travail en compétition. Dans une poule B de N2 toujours aussi ''Sud-Ouest'', Gardonne aura comme d'habitude fort à faire. Il y a malgré tout quelques inconnues, puisque six équipes ont changé. Toulouse, La Rochelle, et les JSA Bordeaux sont montés, Cognac a disparu, tout comme l'Île de Ré qui avait fait forfait dès le début de la saison dernière, et le Réal Chalossais, qui a souhaité repartir en N3.
À la place sont arrivés notamment Agen, Villeneuve sur Lot, et l'ESMS dans les Landes (Montsoué, Montgaillard, Sarraziet). De quoi compter cinq lot-et-garonnais, trois landais, et un gersois avec Gardonne, les quatre autres équipes figurant plus au Nord (Olonnes, mais aussi les trois nouveaux Pornic, Rezé, et Niort). Si toutes les informations n'ont pas encore filtré, ce qui ne saurait tarder puisque les matches de championnat sont filmés, le coach a quelques idées de la poule.
« Il devrait y avoir quatre ou cinq équipes en haut, et le reste sera homogène. Les clubs travaillent de mieux en mieux, avec du turnover, du recrutement de qualité, une approche plus professionnelle, et je m'attends à une saison difficile », juge-t-il. « Je crains aussi les équipes promues, qui sont virevoltantes, avec des effectifs qui ont peu bougé, et qui comptent beaucoup de shooteurs », précise-t-il encore, comme pour se méfier de tous les adversaires de la poule.
Gardonne a cependant quelques ambitions légitimes, qui dépassent le simple cadre du maintien, objectif comptable fixé chaque saison par les dirigeants. « Pour Gardonne, être en N2 et perdurer, c'est déjà extraordinaire. Pour le reste, je suis incapable de nous situer dans cette poule. Ma seule envie, c'est de montrer des ressources mentales pour tenir une forte cohésion d'équipe, redonner le sourire aux dirigeants qui travaillent pour le club, et donner du plaisir au public », annonce le coach.
Pour bien se lancer dans ces objectifs, rien de mieux que de commencer par une victoire lors de la première journée. Encore plus avec ce match qui se présente à domicile. Comme chaque année dans un championnat globalement équilibré, bien commencer sera important, pour installer l'équipe dans une dynamique positive et ne pas trop douter. Mais disposer d'Horsarrieu ne sera pas simple...
Certes, les landais ont terminé derniers l'an passé. Mais tout pourrait avoir été remis à plat cet été, et la vigilance doit être de mise. « On est dans l'inconnu. Ils ont eu peu de mouvements, avec huit joueurs sur douze conservés, et quatre recrues. Le coach est parti mais son assistant a repris derrière. Ils ont été mal classés justement car ils avaient mal commencé l'an dernier, mais ils mettent de l'agressivité en défense, et ils peuvent beaucoup scorer », prévient Frédéric Rocco.
À son groupe de trouver les ressources, de rester impliqué un maximum en défense, et de se lâcher offensivement, même si tout n'est pas encore en place. C'est à travers un basket simple mais efficace, et grâce à une implication collective maximale que Gardonne peut espérer lancer positivement cette nouvelle saison.

Gardonne – Horsarrieu

Complexe Fernand Mourgues, coup d'envoi ce samedi à 20h00.

Arbitres : Nicolas Lasserre et Yoann Large.

Le groupe : A. Adgnot, Arabadzhiyski, Coué, Czajkowski, Djedje, Gueye, Kastratovic, Masson, Rabah, Senghor.

Choix : L. Adgnot, Lissalt, Muzungu.

La poule de N2













Equipes Pts Joués V P PM PE Diff

1 Agen 0 0 0 0 0 0 0

2 Dax Gamarde 0 0 0 0 0 0 0

3 Gardonne 0 0 0 0 0 0 0

4 Garonne 0 0 0 0 0 0 0

5 Horsarrieu 0 0 0 0 0 0 0

6 Marmande 0 0 0 0 0 0 0

7 Montgaillard 0 0 0 0 0 0 0

8 Niort 79 0 0 0 0 0 0 0

9 Pays des Olonnes 0 0 0 0 0 0 0

10 Pornic 0 0 0 0 0 0 0

11 Rezé 0 0 0 0 0 0 0

12 Val d'Albret 0 0 0 0 0 0 0

13 Valence/Condom 0 0 0 0 0 0 0

14 Villeneuve sur Lot 0 0 0 0 0 0 0











La fiche

Président : Philippe Pedegai

Staff : Frédéric Rocco (coach), Charly Rey (coach adjoint), Pierrick Rambaud (analyse vidéo)

Gymnase : Complexe Fernand Mourgues, Gardonne, 500 places

Couleurs : bleu et blanc

Saison précédente : 9e de N2

Budget : 255000 euros

Les arrivées

Yuliy Arabadzhiyski (Brest, N3), Camil Czajkowski (Pologne), Eddy Djedje (Caen, Pro B), Sérigné Gueye (Juvisy, N2), Raphaël Lissalt (Dax, PréNat), Hugo Muzungu (Mérignac, cadets région), Charly Rey (coach assistant, Val d'Albret, N2), Frédéric Rocco (coach, Marmande, N2)

Les départs

Jonathan Akylangongo (?), Nicolas Arnolin (Montivilliers, N2), Aymeric Benon (Laval, N2), Maxence Claveau (Tarbes/Lourdes, N1), Christian Ortega (coach, ?), Mansour Tall (Besançon, N1)

Le groupe

Antoine Adgnot : poste 2, 24 ans, 1m95, 75 kg
Lucas Adgnot : poste 2, 20 ans, 1m87, 65 kg
Yuliy Arabadzhiyski : poste 4/5, 25 ans, 2m05, 95 kg
Alexis Coué : poste 3, 17 ans, 1m95, 80 kg
Camil Czajkowski : poste 3/4, 25 ans, 1m98, 92 kg
Eddy Djedje : poste 5, 23 ans, 1m97, 112 kg
Sérigné Gueye : poste 4, 23 ans, 2m04, 94 kg
Darko Kastratovic : poste 2, 30 ans, 1m88, 85 kg
Raphaël Lissalt : poste 1, 22 ans, 1m78, 71 kg
Loïc Masson : poste 1/2, 19 ans, 1m79, 78 kg
Hugo Muzungu : poste 1/2, 16 ans, 1m67, 60 kg
Ridwan Rabah : poste 1, 29 ans, 1m90, 87 kg
Philippe Senghor : poste 3/4, 34 ans, 1m95, 87 kg

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire