Après deux saisons à Gardonne, Christian Ortega quitte le club sur un bilan positif. © Archives Yannick Monsec. |
Le
sport de haut niveau est fait ainsi. Chaque fin de saison, une page
se tourne. En ce mois de mai, c'est l'aventure périgordine de
Christian Ortega qui se termine avec l'ES Gardonne. Après deux ans
sur le banc de touche, le coach et le club ont mis un terme à leur
collaboration. Malgré une triste fin depuis quelques mois, le bilan
global reste satisfaisant.
Christian
Ortega était arrivé à l'été 2016 des JSA Bordeaux, où il avait
été appelé à onze journées de la fin de la saison précédente
pour sauver le club en N1. Les trois coaches l'ayant précédé dans
la saison avaient connu neuf victoires pour quatorze défaites, et
malgré ses six victoires et cinq revers, il n'aura pas empêché la
descente. En Dordogne, son objectif était simple depuis deux ans :
le maintien. Mission accomplie, avec une balance positive (vingt-six
victoires, vingt-quatre défaites).
Pour
le reste, les deux exercices auront été bien différents. L'an
passé, pour sa deuxième année d'existence en N2, l'ESG aura vécu
une saison faste, bouclée à la sixième place après avoir tutoyé
le très haut de tableau. À trois journées de la fin, au moment de
se rendre à Garonne, concurrent direct, Gardonne était à un point
des deux premiers, grâce à un bilan de seize victoires et sept
défaites. Les périgordins finiront finalement à deux points des
play-off et avec la meilleure attaque de la poule.
«
Cette première saison a été très positive, au-delà des
espérances, même des miennes, dans les résultats. La ligne de
conduite fixée en août avait été respectée toute l'année, les
résultats ont parlé, et tous les voyants étaient au vert », se
rappelle le coach. Si sportivement, les résultats étaient là,
c'est aussi humainement que le technicien loue les qualités de ses
hommes.
«
Il y avait un vrai groupe, avec une cohésion, une solidarité, un
partage du ballon. Tout le monde tirait dans le même sens, l'équipe
se comportait comme il se doit, avec un bon mélange entre expérience
et jeunesse, et de vrais cadres », développe Christian Ortega. Un
sentiment très fort, mais qui a perdu de sa valeur cet été...
Une
année difficile
Car
au moment de se lancer dans l'exercice 2017-2018, Gardonne voit son
équipe largement changer, avec cinq départs, quatre arrivées, et
la promotion du jeune Loïc Masson dans le groupe restreint des dix
joueurs de la N2. « Le groupe était beaucoup moins expérimenté,
dans une poule plus forte où tout le monde s'était renforcé à
l'été. Le départ de nombreux cadres a donné un groupe moins
solidaire dans les moments difficiles », note le coach.
Pourtant,
le début de la saison avait été très encourageant, avec cinq
victoires en six journées. Dans la dynamique et dans l'euphorie de
la saison précédente, Gardonne enchaîne les bons résultats et
semble conserver un état d'esprit similaire. L'ESG est alors seul
deuxième, derrière Toulouse invaincu. Mais derrière, tout
s'effondre...
«
La blessure de Maxence Claveau a fait très très mal au groupe. En
son absence, toute la machine s'est déréglée, tout le monde
voulant un peu prendre le leadership. Et quand il est revenu, il y a
eu un gros problème de redistribution des cartes », explique
Christian Ortega. Gardonne perd les trois matches joués sans lui,
puis les deux premiers du mois de décembre lorsqu'il revient juste
de sa blessure au pouce.
Vont
suivre une alternance de belles victoires (notamment contre Toulouse
avant la trêve et contre La Rochelle en février), et de défaites
plus ternes. La victoire contre La Rochelle, alors leader et
meilleure défense, est dailleurs le dernier coup d'éclat des
gardonnais. Ces derniers ne gagneront qu'un seul des huit derniers
matches de championnat ensuite...
«
Quelque chose s'est cassé, les résultats n'étaient plus là, et on
n'a jamais pu redresser le navire, se réinvestir dans le collectif.
Je suis frustré, déçu, et amer de ces quatre derniers mois. Quand
on a été joueur et avec l'esprit compétiteur comme je l'ai connu,
on a cette volonté d'être solidaire, de jouer la gagne, d'être
dévoué au collectif », avoue Christian Ortega, touché par cette
fin de saison bien longue à vivre sportivement et humainement pour
lui.
Pour
autant, le coach va garder de bons souvenirs de son expérience de
deux ans à Gardonne. Car au-delà du sportif, avec le temps, ce sont
beaucoup d'autres choses qui entrent en compte et qui restent. « Je
garde plein de souvenirs positifs de Gardonne. J’ai fait ici des
rencontres très sympas, c'est un club familial. Je pars avec plein
de bonnes choses en tête, aussi avec les jeunes que j'ai eu, et je
reste en bons termes avec les dirigeants », résume Christian
Ortega.
Celui-ci
ne connaît pas encore son avenir. Toujours motivé malgré la
déception vécue ces derniers mois, il préférerait rester dans le
secteur du sud-ouest de la France, même s'il a également quelques
contacts plus lointains... Il ne ferme la porte à aucun niveau. «
La N1, c'est une autre approche, c'est du professionnel. Continuer en
N2 serait bien, c'est un niveau intéressant. Mais un club de N3
ambitieux peut être bien aussi. Je suis en pleine réflexion »,
conclut-il.
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