Bergerac, supérieur dans le jeu, s'est imposé logiquement face à Trélissac. © François Berterreche. |
Ce
dimanche 20 mai à Boulazac, devant un public fourni, se tenait l'une
des demi-finale de la coupe de Nouvelle-Aquitaine féminine. Pour
cette première édition grand format, le département aura su tirer
son épingle du jeu, puisque cette rencontre opposait Trélissac à
Bergerac. Le huitième derby entre les deux équipes en deux saisons
seulement.
Jusque-là,
Trélissac n'avait pas su gagner. En championnat, Bergerac s'est
imposé trois fois, pour un nul. En coupe, Bergerac a éliminé
Trélissac à deux reprises de la coupe de France, et en coupe
régionale déjà l'an passé, en passant deux fois sur trois par les
tirs au but. C'est dire que le contexte était tendu avant la
rencontre.
«
On a écarté le contexte du derby pendant notre préparation, on
s'est concentré sur nous. Le groupe s'est montré très concerné, a
bien travaillé sur notre plan de jeu, avec un seul objectif, la
finale », note Serge Pialat. La pression et l'enjeu du match auront
donc pris le dessus sur l'aspect derby. Et sur ce point, les
bergeracoises ont bien plus d'expérience.
Le
groupe sait évoluer sous la pression. Le BPFC reste sur quatre
finales de coupe régionale de rang, a disputé les barrages pour
l'accession en D2 deux saisons de suite, et a affronté deux D2 dans
des tours fédéraux de la coupe de France ces deux dernières
saisons aussi. « Les filles commencent à avoir l'habitude des
matches de cette ampleur, elles savent mieux les appréhender »,
confirme le coach.
Ce
sont dailleurs ses joueuses qui prennent le contrôle de la rencontre
dès les premiers instants. Un peu comme Serge Pialat l'avait imaginé
: « On s'attendait à un bloc bas en face de nous au départ.
L'objectif était de repartir court, de conserver le ballon, de ne
pas jouer long pour ensuite se faire contrer ». Après quelques
situations dangereuses, c'est justement sur une remontée de balle
que Carrié est trouvée dans l'axe et peut lancer Leveque, qui file
ouvrir le score (0-1, 9e).
Les attaquantes de Bergerac auront fait mal aux trélissacoises par leur vitesse et leur technique. © François Berterreche. |
Déjà,
Bergerac est devant, avec un avantage psychologique important. Sûres
d'elles, Carrié et ses coéquipières développent leur plan de jeu
à merveille, privant Trélissac de ballon. Le coach peut se
satisfaire de cette production collective. « On a su trouver les
solutions en repartant de derrière, avec un bon équilibre entre le
jeu à gauche, à droite, dans l'axe avec Leveque, de l'alternance et
des changements de jeu », explique-t-il.
Un
collectif solide
L'un
de ses seuls regrets réside dans les mauvais choix et le manque de
lucidité au moment de finir les actions. Car le score ne bouge pas,
et après la pause fraîcheur, sous une chaleur encore peu
habituelle, les débats se rééquilibrent. Trélissac commence à
trouver un second souffle et peut ressortir son bloc. « Ils ont mis
plus d'intensité, et même si l'on avait encore le ballon, on l'a un
peu plus jeté », reconnaît Serge Pialat.
La
fin de la première période va ensuite être hachée par de nombreux
coups de sifflet. Bergerac y perd le plus, sa jeune ailière Camus,
très remuante jusque-là, étant exclue pour deux avertissements en
trois minutes. Sous la chaleur, dans un match de fin de saison,
Bergerac va devoir jouer à dix pendant toute une mi-temps.
Le
coach réagit à la pause en ajustant son équipe, avec une seule
pointe, la capitaine Carrié, chargée de servir de point d'appui en
tenant les ballons haut lorsque son équipe récupère la possession.
« On s'est ensuite positionné avec un bloc compact à huit, avec
pour consigne de jouer quelques coups seulement pour ne pas se
fatiguer trop vite, mais de les jouer à fond », termine Serge
Pialat.
Son
équipe va dérouler ce plan de jeu à merveille. Lors d'une sortie
de balle, Bergerac a le temps de se mettre dans de bonnes
dispositions en raison d'un bloc trélissacois trop bas. Le décalage
est trouvé avec Carrié, qui sert cette fois sur un plateau Zaïda
dans la profondeur pour le but du 0-2 (52e). Les espoirs de Trélissac
s'amenuisent, malgré la supériorité numérique.
Malgré beaucoup d'efforts fournis, jamais Trélissac ne trouvera de vraies solutions. © François Berterreche. |
Car
Bergerac joue avec son expérience pour maîtriser les débats et
éviter de se faire peur. Le bloc ne recule pas, reste appliqué
tactiquement, et Trélissac a bien du mal à trouver la moindre
solution au moment de se rapprocher du but de Claret. Le collectif du
BPFC sait s'adapter. « On a essayé de garder le ballon sur la
première sortie avec un appui devant, pour chercher un jeu plus long
dans la profondeur sur un deuxième temps », décrit Serge Pialat.
Ses
joueuses tiennent jusqu'au bout malgré la fatigue, et vont ainsi
chercher leur billet pour Montmorillon, où se dérouleront le 17
juin prochain les finales de coupes régionales. Pour Bergerac, il
s'agira d'une cinquième participation consécutive à cet événement.
Serge Pialat : « Plus le match avançait, plus cela devenait difficile sur certains postes, avec la chaleur en plus, mais on a tenu. Je pense aussi qu'ils avaient laissé de l'énergie sur les vingt-cinq premières minutes très bonnes que l'on a fait, et peut-être au tour précédent en éliminant Mérignac Arlac. Tactiquement, on a fait un gros travail jusqu'au bout, et on a su faire preuve d'une bonne maîtrise technique, avec des intentions de jeu. C'est un vrai bon match que l'on a rendu. Le staff a beaucoup travaillé ces dernières semaines pour que l'on soit prêt, que l'on maîtrise les choses, et on sent que l'on progresse encore sur cette fin de saison. On va affronter Limoges Landouge, premier de l'autre poule de R1, qui joue les barrages pour accéder en D2. Ce sera difficile, mais c'est là que c'est intéressant ».
Trélissac – Bergerac
Mi-temps : 0-1
Score final : 0-2
Buteurs : Leveque (9e),
Zaïda (52e) pour Bergerac.
Avertissements :
De Sousa (39e), Simon (84e) pour Trélissac. Camus (39e, 40e) pour
Bergerac.
Expulsion : Camus (40e)
pour Bergerac.
Trélissac
: Hillairet, Simon, Marcon, Mallet, Homedes (cap.), Akduz, Ramdani,
Dion, Sudrie, Archer, Thomasson. Entraîneur : Christophe
Pecastaings. Entrées en jeu : De Sousa, Morini, Pujol.
Bergerac
: Claret – Taule, Martin, Cerdan, Drouault – Masdupuy,
Chaboisseau – Carrié (cap.) – Goubie, Leveque, Camus.
Entraîneurs : Serge Pialat, assisté de Thierry Duponteil. Entrées
en jeu : Longeaud, Sardella, Zaïda.
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