vendredi 2 février 2018

Le portrait de la semaine

En mauvaise posture en R3, l'US La Catte et son nouveau coach Rachid El Koun œuvrent pour retrouver le bon état d'esprit et une meilleure dynamique.

La Catte, ici en bleu, peut encore espérer
le maintien en Régional 3.
© US La Catte.
Une saison galère. C'est ce que vit malheureusement l'US la Catte en Régional 3 dans cet exercice 2017-2018. Le pire des moments pour connaître ce genre de difficultés, alors que la réforme des compétitions régionales va entraîner la suppression d'une division en Ligue, et que le dernier de R3 sera directement relégué en district à l'issue de cette saison.
Mais chez les dirigeants, que ce soit pour le président Soukanh Sengphaditchanh ou le nouveau coach Rachid El Koun, pas de raison de paniquer. On veut rester positif, porter un message d'espoir, rétablir une meilleure atmosphère autour du groupe senior et aller chercher un maintien important pour la continuité du travail accompli.

Des changements, une surprise
Rien ne laissait présager pourtant d'une telle situation. Le club avait connu un bel exercice 2015-2016, conclut par une montée en R3. Ahmed Nasser s'était alors installé sur le banc cattais et avait conduit son équipe vers le haut de tableau pendant une large partie de la saison dernière, pour finir finalement septième. Il repartait donc logiquement pour une saison de plus cet été.
En coulisses, le président Jean-Paul Coudert arrêtant sa fonction, il a fallu cependant opérer un changement. Sans candidat identifié au départ, c'est Soukanh Sengphaditchanh qui a finalement été élu. Ancien joueur du club, ce dernier était revenu vivre à Bergerac en mai 2017, et avait alors intégré le conseil d'administration du club.
Il correspondait au profil recherché. « Il fallait quelqu'un qui connaisse le club, un ancien du quartier mais qui soit aussi capable de garder une certaine indépendance, un recul dans la gestion, avec un œil extérieur », explique ce dernier. Le nouveau président vient avec des ambitions dépassant le simple cadre sportif.
Évidemment, l'objectif de l'équipe fanion est alors de se maintenir en régional, soit en R3, soit en R2 en accrochant la première moitié de tableau. « J'ai vite pris conscience de l'ampleur du poste, et j'ai envie d'avancer avec ce club dans lequel j'ai débuté en jeunes, avec lequel j'ai joué en senior aussi... Je me suis pour l'instant engagé sur deux ans », explique Soukanh Sengphaditchanh.
Parmi les sujets qui lui tiennent à cœur, l'école de football, créée cet été. « On a vu de nombreux jeunes partis ailleurs revenir au club. On a une personne dédiée, Jawad Benfarhone. On travaille pour obtenir le label fédéral », explique le président. Gérer le développement des jeunes, une tâche toujours de grande ampleur dans les clubs.
Deux grands mots résument l'action et le projet mené par le nouveau président : l'intégration, et l'ouverture. « Avoir des jeunes, c'est travailler sur l'intégration. Mais fédérer, c'est aussi intégrer pleinement l'équipe de vétérans du club. Enfin, on a la volonté de prolonger et de renforcer l'ouverture du club sur l'extérieur », explique-t-il.

Des résultats en berne
Malheureusement, au-delà des projets, celui-ci va voir la saison de son équipe fanion très mal commencer. De nombreux départs de joueurs, quelques blessés, et c'est avec un effectif amoindri qu'Ahmed Nasser s'incline dès les premiers tours des coupes de France et de Nouvelle-Aquitaine. Cela ne va pas mieux en championnat, où les défaites s'accumulent vite. Trop vite.
Mi-décembre, après une défaite à Cenon, la septième en huit journées, pour un seul nul, Ahmed Nasser quitte l'US La Catte. « On était dans un mauvais cycle, quelque chose semblait cassé dans le groupe. Ahmed Nasser n'a pas souhaité continuer », avance le président. Le maintien en régional paraît alors être un objectif déjà difficile.
Dans ce contexte délicat, il faut pourtant trouver un nouvel entraîneur. Les regards se portent vite sur Rachid El Koun, ancien du club, et membre du conseil d'administration. « Il avait déjà entraîné l'équipe par le passé. On s'est rencontré, il m'a expliqué son projet, on était en accord sur de très nombreux points, et le conseil d'administration a entériné cette décision », se rappelle Soukanh Sengphaditchanh.
Ce qui plaît et séduit vite les dirigeants du club comme les joueurs, c'est la mentalité du nouveau coach. Ce dernier salue tout d'abord le travail de son prédécesseur : « Ahmed Nasser a travaillé avec ce groupe. Il a notamment mis l'accent sur la jeunesse. Il faut garder cet axe, et faire en sorte peut-être de mieux mélanger des anciens, qui ont de l'expérience, avec ces jeunes qui veulent s'installer durablement au club », explique Rachid El Koun.
Pour sa part, s'il a tenu à prendre en main cette fonction, c'est aussi par respect envers son club. « J'ai un historique avec l'US La Catte. J'ai été là quand tout allait bien, quand on a eu ce cycle de montées jusqu'en régional. Mais il faut aussi le rendre, savoir être là quand les choses deviennent plus dures », estime-t-il.

Retrouver de l'allant
La majeure partie de son travail est désormais mentale. Reprendre un groupe en si mauvaise posture en plein cœur de l'hiver n'est pas une chose simple. Inverser la courbe des résultats sur le moyen voire le long terme ne se fera que si l'état d'esprit change, que l'espoir renaît, que l'envie de réaliser des performances en collectif est présente.
« Je suis là pour faire vivre le groupe, pour redonner de la dignité au collectif, redonner un cadre. Il faut que les joueurs soient acteurs de leur sport, et non simples consommateurs », commence Rachid El Koun. Sa mentalité, son travail aussi, lui qui est directeur du centre social de la Brunetière, comptent pour beaucoup dans ses méthodes de management et sa façon de voir le développement du football à l'US la Catte.
« On pourrait parler d'opération maintien. Mais je préfère mettre des choses en place, travailler sur les fondations, faire vivre un projet collectif, continuer à s'ouvrir. Mettre la notion de plaisir au centre de ce que l'on fait. Et on verra comment cela se traduit », développe le coach, non par manque d'ambition, mais avec la conviction que le salut viendra de l'état d'esprit et de la mentalité de ses joueurs.
Lui le milieu offensif prône également un football qui lui ressemble. « Je veux repartir de derrière systématiquement, avoir un bloc haut, jouer au sol, avoir comme seul objectif de marquer un but de plus que l'adversaire », précise Rachid El Koun. Un discours qui peut surprendre pour une équipe dans cette position. Mais un discours en accord avec ses valeurs. « Il faut se retrouver tous ensemble, travailler, et on laissera une équipe derrière », continue-t-il.
Pour mener à bien son travail, Rachid El Koun va aussi s'entourer. Logique pour quelqu'un qui accorde une place de choix aux relations humaines dans la réussite d'un projet. Le coach souligne ainsi l'importance de Mustapha Dhaideh, le coach de la réserve, et indique travailler avec Benoît Tihy, Rachid El Kihel, voire d'autres sports du bergeracois, pour s'ouvrir à d'autres regards sur son équipe, offrir d'autres perspectives à ses joueurs.
« On sent une vraie solidarité dans le groupe, une envie avec Rachid El Koun. On peut aller chercher ce maintien, ce serait symbolique pour les quarante ans du club que l'on fêtera à la fin de la saison », glisse le président Soukanh Sengphaditchanh. Depuis l'arrivée du nouveau coach, La Catte a signé une victoire avant la trêve et un nul à la reprise...

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