lundi 4 décembre 2017

Le BPFC éliminé et frustré

La saison dernière, la magie de la coupe avait opéré face à Lens. Cette année aussi, mais contre Bergerac cette fois, piégé par Imphy-Decize.

Le capitaine du BPFC Abdel Jamaï, comme ses coéquipiers
et le staff, ressort très frustré de cette rencontre de coupe...
© Archives Sylvain Desgroppes.
C'est aussi cela, le fameux charme de la coupe de France. Chaque saison, à chaque tour, il y a des surprises, des favoris qui tombent, piégés par des Petits Poucets héroïques, réalisant le match parfait au moment parfait. Dans la Nièvre, Bergerac a donné le bâton pour se faire battre en faisant cadeau de l'ouverture du score. Les locaux l'ont saisi, et ont cru en leur destin jusqu'au bout, transcendé par un millier de spectateurs.
L'an dernier, Bergerac avait su tenir son statut jusqu'en 32e de finale, avant de créer l'exploit contre Lens en 16e de finale, et de perdre contre Lille. Il s'en était tout de même fallu de peu que les pièges se referment à Doazit, club de R4, lors du 6e tour (prolongations), ou à domicile contre Rodéo, club de N3, en 32e de finale (victoire aux tirs au but).
Mais cette saison, la confiance était de mise, avec un groupe et un staff qui semblaient plus matures, capables de maîtriser les éléments extérieurs avec plus de sérénité et d'expérience. Même si évidemment, depuis le tirage au sort, Fabien Pujo exprimait ses réserves sur la prétendue facilité de ce tour. « J'aurais préféré jouer un gros club. Là, on sait que ce sera hyper compliqué », avait lancé Fabien Pujo le soir même du tirage.

Une erreur de trop
Le staff et les joueurs étaient donc prévenus et mobilisés depuis une semaine sur ce match. Plus dure en est la chute face à Imphy-Decize. « C'est décevant de voir que la maîtrise, l'expérience de l'an dernier ne servent pas. On sait pourtant qu'il ne faut pas donner à un plus petit l'occasion d'y croire, comme pour nous contre Lens », regrette Christophe Hugot, entraîneur adjoint du BPFC.
Dès la mise en place de l'équipe, le staff avait donc beaucoup réfléchi pour installer le meilleur onze possible. Bangré suspendu devant la défense, c'est logiquement Jamaï qui avait pris sa place. En prévision de conditions plus difficiles (météo, terrain, contexte...), le 4-3-3 a été mis de côté pour laisser place au 4-4-2.
« On savait ce qui nous attendait, on a déjà vécu tout ça l'an dernier, et on savait bien que la qualification ne viendrait pas toute seule. On a mis en place cette équipe en se disant qu'il y allait avoir un jeu plus direct par moments », explique Fabien Pujo. Sur les couloirs, le choix se porte ainsi sur deux centreurs : Badin à droite, et le gaucher Chevalier à gauche à la place du droitier Chehata, joueur de percussion plus que centreur.
Des choix qui auraient très bien pu s'avérer payant. Dans le premier quart d'heure, les locaux ne savent pas où donner de la tête. Bergerac se procure quatre occasions franches d'ouvrir le score. Mais ne trouve jamais les filets. « On a très bien abordé le match, avec une vraie application, des occasions, et notre adversaire ne dépasse que deux fois la ligne médiane », détaille le coach du BPFC.
Arrive alors le moment clé de la rencontre. Sur une relance courte, qui semble anodine, le défenseur axial gauche Diarra hésite entre plusieurs solutions de passe. L'attaquant nivernais Ouled sent bien le coup, et récupère le ballon dans ses pieds. Diarra revient une première fois, mais perd encore le ballon et Ouled gagne son face-à-face avec Dolivet (1-0, 18e).
« Notre projet de jeu est de ressortir propre, mais en occupant l'espace et en étant cohérent, il ne s'agit pas de prendre de risques inconsidérés », continue Fabien Pujo. Ce but rappelle malheureusement celui encaissé une semaine avant à Toulon. Mentalement, la coupe opère, et tout bascule. « On a mis sur orbite une équipe qui nous avait confiés avant même le match avoir peur... Là, ils sont en pleine confiance, ont le public avec eux, et nous, on se fragilise », continue le coach.
Les difficultés s'accumulent, avec un changement survenant plus tôt que prévu suite à la blessure de Dia (35e). Les périgordins continuent de se procurer des occasions franches pour égaliser, mais l'efficacité n'est toujours pas au rendez-vous. « Ce premier but est un vrai coup de frein, il conforte l'adversaire dans son match et complique le nôtre. On n'est pas arrivé à égaliser avant la pause, à partir de là, le match devient compliqué », regrette Abdel Jamaï, le capitaine.

Une grosse frustration
A la pause justement, l'objectif est de conserver le plan de jeu initial est de rester patient. Le retour sur le terrain le prouve, Bergerac continue de dominer outrageusement la rencontre et se procure deux face-à-face de plus dans le premier quart d'heure de jeu. Avec toujours ce même problème de réalisme face à Chapellier. L'heure de jeu se présente, et les locaux se renforcent dans la confiance et la croyance en un exploit de plus en plus réalisable.
Au contraire, l'impatience se fait sentir à Bergerac, qui passe à trois défenseurs seulement pour terminer la rencontre. « On ne marque pas, on s'énerve, humainement, c'est normal. On se perd un peu dans certains choix de jeu, on perd le fil conducteur, on commence à penser à l'élimination », confie Fabien Pujo.
Un nouveau ballon perdu à vingt mètres du but permet à Imphy-Decize et à un Ouled en état de grâce de doubler la mise. Les locaux ont frappé deux fois au but, ils mènent 2-0. « C'est la coupe, on prend tous les risques, donc on s'expose à des contres. Leur troisième frappe du match, dans les arrêts de jeu, finit au fond des filets », ne peut que constater le technicien bergeracois.
Philosophe, celui-ci prend du recul au moment d'analyser le résultat de cette rencontre. « C'est la coupe, on n'a pas voulu ça, on voulait être présent en 32e de finale. Mais d'autres équipes ont connu pareil sort ce weekend. On a fait un exploit l'an passé, on a vécu un exploit cette année encore mais contre nous cette fois », estime-t-il.
Un discours qui n'enlève rien au sentiment laissé par cette élimination. Chez les joueurs comme le staff, c'est la frustration qui domine. Celle de voir tout d'abord les erreurs se répéter. Celle aussi de voir un parcours se terminer aux portes des 32e de finale. « On a l'impression de ne pas avoir fait de parcours. On sort en 64e de finale, juste avant l'entrée des Ligue 1, chez une équipe de régional », lance Christophe Hugot.
Un état d'esprit qui s'analyse au regard des matchs effectués, puisque jamais le BPFC n'aura réellement vécu les émotions fortes que peut procurer un match de coupe de France, comme l'an dernier en gagnant aux tirs au but contre Rodéo, ou surtout en éliminant Lens. Cette fois, pas de grand exploit au compteur, et surtout, aucun match joué à domicile, ce qui enlève cette saveur de partage avec les composantes du club et les supporters...
« On est allé loin, mais sans ressentir autour de nous cette euphorie et cette union que génère la coupe. On n'a pas senti naître quelque chose comme l'an passé. Pourtant, on a été encore en 64e de finale, après le 8e de finale de l'an passé. On a tendance à banaliser ce qui reste une belle performance », juge Fabien Pujo.
« On est dégoûté, on est dans l'incompréhension de sortir ainsi. La coupe met en avant le club et amène des gens au stade, même si notre objectif numéro 1 reste le championnat », continue le capitaine bergeracois. Justement, désormais, il ne reste plus que le championnat jusqu'en mai sur lequel se concentrer.
« Humilité et travail, c'est par là que cela va passer pour reprendre des points », continue Christophe Hugot. Il reste trois journées pour clore la phase aller avant la trêve hivernale. Trois défis à relever. « On doit réagir ensemble et se remettre tous en question, les joueurs comme le staff. On doit se mentaliser à 200 % sur le championnat », conclut-il.

Imphy Decize – Bergerac

Mi-temps : 1-0
Score final : 3-0

Buteurs : Ouled (18e, 77e), Meindu (90e+1) pour Imphy-Decize.

Avertissement : Garcia (72e) pour Imphy-Decize.
Expulsion : 0

Imphy Decize : Chapellier – Vernisse, Cordelier, Wanahpo, Sanchez – Kari (Sol, 71e), Garcia (cap.), Kanazoe (Herbomel, 76e), Meindu, Wade – Ouled (Guigne, 84e). Entraîneur : Patrice Degironde. Remplaçants : Joyon, Nijean.

Bergerac : Dolivet – Laplace Palette, Gnaleko, Diarra (Chehata, 46e), Ducros – Badin, Jamaï (cap.), Belbachir, Chevalier (Fuchs, 73e) – Pinto, Dia (Bouscarrat, 35e). Entraîneur : Fabien Pujo. Remplaçants : Loustallot, Mayenga.

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