La
saison dernière, la magie de la coupe avait opéré face à Lens.
Cette année aussi, mais contre Bergerac cette fois, piégé par
Imphy-Decize.
Le capitaine du BPFC Abdel Jamaï, comme ses coéquipiers et le staff, ressort très frustré de cette rencontre de coupe... © Archives Sylvain Desgroppes. |
C'est
aussi cela, le fameux charme de la coupe de France. Chaque saison, à
chaque tour, il y a des surprises, des favoris qui tombent, piégés
par des Petits Poucets héroïques, réalisant le match parfait au
moment parfait. Dans la Nièvre, Bergerac a donné le bâton pour se
faire battre en faisant cadeau de l'ouverture du score. Les locaux
l'ont saisi, et ont cru en leur destin jusqu'au bout, transcendé par
un millier de spectateurs.
L'an
dernier, Bergerac avait su tenir son statut jusqu'en 32e de finale,
avant de créer l'exploit contre Lens en 16e de finale, et de perdre
contre Lille. Il s'en était tout de même fallu de peu que les
pièges se referment à Doazit, club de R4, lors du 6e tour
(prolongations), ou à domicile contre Rodéo, club de N3, en 32e de
finale (victoire aux tirs au but).
Mais
cette saison, la confiance était de mise, avec un groupe et un staff
qui semblaient plus matures, capables de maîtriser les éléments
extérieurs avec plus de sérénité et d'expérience. Même si
évidemment, depuis le tirage au sort, Fabien Pujo exprimait ses
réserves sur la prétendue facilité de ce tour. « J'aurais préféré
jouer un gros club. Là, on sait que ce sera hyper compliqué »,
avait lancé Fabien Pujo le soir même du tirage.
Une
erreur de trop
Le
staff et les joueurs étaient donc prévenus et mobilisés depuis une
semaine sur ce match. Plus dure en est la chute face à Imphy-Decize.
« C'est décevant de voir que la maîtrise, l'expérience de l'an
dernier ne servent pas. On sait pourtant qu'il ne faut pas donner à
un plus petit l'occasion d'y croire, comme pour nous contre Lens »,
regrette Christophe Hugot, entraîneur adjoint du BPFC.
Dès
la mise en place de l'équipe, le staff avait donc beaucoup réfléchi
pour installer le meilleur onze possible. Bangré suspendu devant la
défense, c'est logiquement Jamaï qui avait pris sa place. En
prévision de conditions plus difficiles (météo, terrain,
contexte...), le 4-3-3 a été mis de côté pour laisser place au
4-4-2.
«
On savait ce qui nous attendait, on a déjà vécu tout ça l'an
dernier, et on savait bien que la qualification ne viendrait pas
toute seule. On a mis en place cette équipe en se disant qu'il y
allait avoir un jeu plus direct par moments », explique Fabien Pujo.
Sur les couloirs, le choix se porte ainsi sur deux centreurs : Badin
à droite, et le gaucher Chevalier à gauche à la place du droitier
Chehata, joueur de percussion plus que centreur.
Des
choix qui auraient très bien pu s'avérer payant. Dans le premier quart
d'heure, les locaux ne savent pas où donner de la tête. Bergerac se
procure quatre occasions franches d'ouvrir le score. Mais ne trouve
jamais les filets. « On a très bien abordé le match, avec une
vraie application, des occasions, et notre adversaire ne dépasse que
deux fois la ligne médiane », détaille le coach du BPFC.
Arrive
alors le moment clé de la rencontre. Sur une relance courte, qui
semble anodine, le défenseur axial gauche Diarra hésite entre
plusieurs solutions de passe. L'attaquant nivernais Ouled sent bien
le coup, et récupère le ballon dans ses pieds. Diarra revient une
première fois, mais perd encore le ballon et Ouled gagne son
face-à-face avec Dolivet (1-0, 18e).
«
Notre projet de jeu est de ressortir propre, mais en occupant
l'espace et en étant cohérent, il ne s'agit pas de prendre de
risques inconsidérés », continue Fabien Pujo. Ce but rappelle
malheureusement celui encaissé une semaine avant à Toulon.
Mentalement, la coupe opère, et tout bascule. « On a mis sur orbite
une équipe qui nous avait confiés avant même le match avoir
peur... Là, ils sont en pleine confiance, ont le public avec eux, et
nous, on se fragilise », continue le coach.
Les
difficultés s'accumulent, avec un changement survenant plus tôt que
prévu suite à la blessure de Dia (35e). Les périgordins continuent
de se procurer des occasions franches pour égaliser, mais
l'efficacité n'est toujours pas au rendez-vous. « Ce premier but
est un vrai coup de frein, il conforte l'adversaire dans son match et
complique le nôtre. On n'est pas arrivé à égaliser avant la
pause, à partir de là, le match devient compliqué », regrette
Abdel Jamaï, le capitaine.
Une
grosse frustration
A
la pause justement, l'objectif est de conserver le plan de jeu
initial est de rester patient. Le retour sur le terrain le prouve,
Bergerac continue de dominer outrageusement la rencontre et se
procure deux face-à-face de plus dans le premier quart d'heure de
jeu. Avec toujours ce même problème de réalisme face à
Chapellier. L'heure de jeu se présente, et les locaux se renforcent
dans la confiance et la croyance en un exploit de plus en plus réalisable.
Au
contraire, l'impatience se fait sentir à Bergerac, qui passe à
trois défenseurs seulement pour terminer la rencontre. « On ne
marque pas, on s'énerve, humainement, c'est normal. On se perd un
peu dans certains choix de jeu, on perd le fil conducteur, on
commence à penser à l'élimination », confie Fabien Pujo.
Un
nouveau ballon perdu à vingt mètres du but permet à Imphy-Decize
et à un Ouled en état de grâce de doubler la mise. Les locaux ont
frappé deux fois au but, ils mènent 2-0. « C'est la coupe, on prend
tous les risques, donc on s'expose à des contres. Leur troisième
frappe du match, dans les arrêts de jeu, finit au fond des filets »,
ne peut que constater le technicien bergeracois.
Philosophe,
celui-ci prend du recul au moment d'analyser le résultat de cette
rencontre. « C'est la coupe, on n'a pas voulu ça, on voulait être
présent en 32e de finale. Mais d'autres équipes ont connu pareil
sort ce weekend. On a fait un exploit l'an passé, on a vécu un
exploit cette année encore mais contre nous cette fois »,
estime-t-il.
Un
discours qui n'enlève rien au sentiment laissé par cette
élimination. Chez les joueurs comme le staff, c'est la frustration
qui domine. Celle de voir tout d'abord les erreurs se répéter.
Celle aussi de voir un parcours se terminer aux portes des 32e de
finale. « On a l'impression de ne pas avoir fait de parcours. On
sort en 64e de finale, juste avant l'entrée des Ligue 1, chez une
équipe de régional », lance Christophe Hugot.
Un
état d'esprit qui s'analyse au regard des matchs effectués, puisque
jamais le BPFC n'aura réellement vécu les émotions fortes que peut
procurer un match de coupe de France, comme l'an dernier en gagnant
aux tirs au but contre Rodéo, ou surtout en éliminant Lens. Cette
fois, pas de grand exploit au compteur, et surtout, aucun match joué
à domicile, ce qui enlève cette saveur de partage avec les
composantes du club et les supporters...
«
On est allé loin, mais sans ressentir autour de nous cette euphorie
et cette union que génère la coupe. On n'a pas senti naître
quelque chose comme l'an passé. Pourtant, on a été encore en 64e
de finale, après le 8e de finale de l'an passé. On a tendance à
banaliser ce qui reste une belle performance », juge Fabien Pujo.
«
On est dégoûté, on est dans l'incompréhension de sortir ainsi. La
coupe met en avant le club et amène des gens au stade, même si
notre objectif numéro 1 reste le championnat », continue le
capitaine bergeracois. Justement, désormais, il ne reste plus que le
championnat jusqu'en mai sur lequel se concentrer.
«
Humilité et travail, c'est par là que cela va passer pour reprendre
des points », continue Christophe Hugot. Il reste trois journées
pour clore la phase aller avant la trêve hivernale. Trois défis à
relever. « On doit réagir ensemble et se remettre tous en question,
les joueurs comme le staff. On doit se mentaliser à 200 % sur le
championnat », conclut-il.
Imphy
Decize – Bergerac
Mi-temps : 1-0
Score final : 3-0
Buteurs : Ouled (18e,
77e), Meindu (90e+1) pour Imphy-Decize.
Avertissement :
Garcia (72e) pour Imphy-Decize.
Expulsion : 0
Imphy
Decize : Chapellier – Vernisse, Cordelier, Wanahpo, Sanchez –
Kari (Sol, 71e), Garcia (cap.), Kanazoe (Herbomel, 76e), Meindu, Wade
– Ouled (Guigne, 84e). Entraîneur : Patrice Degironde. Remplaçants
: Joyon, Nijean.
Bergerac
: Dolivet
– Laplace Palette, Gnaleko, Diarra (Chehata, 46e), Ducros –
Badin, Jamaï (cap.), Belbachir, Chevalier (Fuchs, 73e) – Pinto,
Dia (Bouscarrat, 35e).
Entraîneur : Fabien Pujo. Remplaçants : Loustallot,
Mayenga.
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