samedi 25 novembre 2017

Progresser mentalement

Malgré des résultats satisfaisants et une actuelle deuxième place, Bergerac doit progresser mentalement pour passer un cap supplémentaire.

Fuchs, primordial dans l'équilibre collectif du BPFC,
aura un rôle important dans ce match à Toulon.
© Sylvain Desgroppes.
Les bergeracois ont quitté le terrain frustrés et déçus il y a une semaine, avec un match nul à domicile contre la réserve de l'Olympique de Marseille. Un résultat quelque peu rageant, avec une égalisation concédée dans les dernières secondes, après avoir mené deux fois au score, et en jouant soixante-dix minutes en infériorité numérique.
Ce nul n'aura pas eu de grandes conséquences au classement, le leader Marignane perdant dans le même temps à domicile. Mais il représente un deuxième match consécutif sans succès en championnat, une première cette saison. Autant d'éléments, dans l'analyse comme les résultats, sur lesquels le coach Fabien Pujo s'est penché cette semaine.
Pour lui, tout est une question de concentration. Un élément ciblé depuis quelques journées de championnat déjà dans ses retours vidéos. Le technicien n'hésite pas à donner un exemple concret : « Samedi dernier, il y a un centre au second poteau, Baïdy Dia fait l'effort de récupérer le ballon, mais sa passe en retrait n'est pas assez maîtrisée. Rudy Gérard se retrouve dans une situation complexe où il faut répondre vite, il fait faute et prend ce rouge », se rappelle-t-il.
Or, c'est là encore la concentration qui est en cause : « Même à quatre-vingts mètres de notre but, il faut cette concentration, qui permet une plus grande maîtrise technique », continue le coach. Défensivement, c'est parfois sur des coups de pied arrêtés que le technicien a pointé du doigt des errements chez son équipe, certes très courts, mais qui ont de grandes conséquences.
À lui et son staff d'essayer d'agir pour que le groupe progresse dans ce domaine et soit plus constant. « On peut limiter un exercice de possession à une seule touche de balle, pour demander plus de concentration dans la maîtrise technique et de l'espace. On peut responsabiliser les joueurs avec des jeux se finissant sur des centres à cinq contre cinq, se mettre dans des schémas où l'on est dominé », présente le coach.
L'objectif étant de scénariser les situations à haute pression, comme sur une fin de match, pour que les joueurs puissent s'habituer à les gérer. Autre secteur qui touche au mental, la gestion d'un avantage au score. À Colomiers, contre Grasse, ou donc contre Marseille deux fois, Bergerac a mené pour finalement partager les points. « Il faut être plus exigeant et se prendre en charge sur tous ces détails, les phases arrêtées, les prises de responsabilités », note Fabien Pujo.
Si le coach est toujours à la recherche de secteurs sur lesquels progresser, il n'y a pour autant pas encore d'urgence. Bergerac est installé sur le podium depuis la deuxième journée, et a même passé huit des neuf dernières journées en tant que dauphin de Marignane. « L'enjeu reste le même, être présent en haut de tableau pour le sprint final. On travaille pour cela, avec l'envie cette année d'être plus performant à ce moment-là », explique le coach bergeracois.
Malgré le train d'enfer mené par Marignane, qui a tout de même perdu le weekend dernier, le BPFC reste encore serein, concentré sur son projet de jeu, la continuité à lui donner, et le travail au quotidien pour en améliorer à chaque fois quelques détails supplémentaires. « Beaucoup de choses commencent à vraiment ressortir dans l'expression collective, la cohérence, la maîtrise », estime Fabien Pujo.

Garder son identité
Comme partout, les informations circulent vite. Après onze journées de championnat, même si Bergerac n'était pas dans cette poule l'an dernier, les adversaires connaissent chaque weekend ces paramètres. « Bergerac est une vraie bonne équipe, qui aime jouer, relancer court. Après onze journées, c'est celle qui a produit le plus de jeu, et qui a le plus de qualités individuelles et collectives », avouait le coach marseillais David Le Frapper après le match samedi dernier.
Un modèle bien différent de celui de Toulon, l'adversaire du BPFC ce samedi. Toulon, un club au passé prestigieux (douze ans en D1, plus de quarante ans cumulés en D1 et D2), et qui revendique de grandes ambitions. Arrivé suite à la faillite du club en 2011, l'actionnaire majoritaire Claude Joye a injecté beaucoup d'argent.
Aujourd'hui, le club supporte un budget de deux millions d'euros, avec la mise en place en 2016 d'un plan nommé ''La Marche en Avant'', dont l'objectif est de retrouver la Ligue 2 sur cinq ans. Promu en N2 l'an dernier, le SC Toulon a terminé quatrième. Cet été, William Prunier, ancien défenseur professionnel de 1984 à 2004, passé notamment par Auxerre ou Toulouse, est arrivé sur le banc de touche.
L'effectif s'est enrichi d'une dizaine de recrues cette saison, dont la dernière début novembre, l'attaquant Abdoulaye Diallo, en provenance de Granville (N2), et qui sort d'une saison pleine en N3 l'an dernier avec Mende (16 buts). Dans les buts se trouve Jody Viviani. À 35 ans, le gardien qui a évolué à Saint Etienne ou encore Grenoble compte plus de cent cinquante matchs en professionnel.
Autant d'éléments qui placent le club parmi l'un des prétendants à la montée, dans une zone géographique où les gros projets sont nombreux. Si le début de saison était positif avec quatre victoires pour un nul et une défaite (le même bilan que Bergerac), la suite a été moins bonne. Le SC Toulon reste sur une seule victoire lors des cinq dernières journées, et sur une série en cours de trois défaites.
De quoi ajouter encore au contexte déjà complexe sur place. « Ils sont dans une obligation totale. Donc il va y avoir une grosse pression sur eux, une tension, le public sera derrière eux au début, à nous de changer cela », estime Fabien Pujo, au fait du contexte local. Cette tension sur le résultat devrait aussi se traduire en termes de contenu sur le terrain. Au contraire de la semaine dernière face à Marseille, Fabien Pujo ne s'attend pas à une équipe joueuse...
« L'équipe est à l'image de ce que pouvait être leur coach quand il était joueur. Il va y avoir beaucoup d'agressivité, de nervosité aussi par rapport à leurs résultats, beaucoup de longs ballons pour chercher les duels, du jeu direct sur leur avant-centre Preira », résume le technicien périgordin. Une filière de jeu dans laquelle son équipe serait bien inspirée de ne pas tomber.
Car au stade Bon Rencontre, cela reviendrait à plonger grossièrement dans le piège tendu, et le contexte compliqué n'aiderait probablement pas Bergerac si le match venait à monter en intensité dans les impacts. « Il va falloir être solide, mais rester dans notre projet, essayer de tenir le ballon, et mettre du rythme dans les enchaînements pour ne pas rentrer dans les duels », conclut le coach, qui attend beaucoup de ce match pour évaluer la progression de son groupe.

Toulon (8e, 16 pts) – Bergerac (2e, 21 pts)

Stade de Bon Rencontre, coup d’envoi ce samedi à 18h00.

Arbitres : Yann Gazagnes, assisté de Hicham Chahbi et Nabil Benaissi.

Le groupe : Dolivet – Laplace Palette, Gnaleko, Diarra, Ducros – Fuchs, Bangré, Belbachir – Badin, Pinto, Chehata. Remplaçants : Bouscarrat (ou Bertho), Chevalier, Jamaï, Jemedi, Quesnel.

Réserve : Bertho (ou Boucarrat), Fauvel, Fofana, Gassama, Mayenga, Pourtuguez
Blessés : Dia, Loustallot, Zidane
Suspendu : Gérard

Le classement avant la douzième journée














Equipes Pts Joués V N P BP BC Diff

1 Marignane 25 11 8 1 2 14 9 5

2 Bergerac 21 11 6 3 2 21 9 12

3 Colomiers 21 11 6 3 2 18 8 10

4 Martigues 18 11 5 3 3 15 11 4

5 Hyères 17 11 4 5 2 14 11 3

6 Monaco B 16 11 4 4 3 12 11 1

7 Fréjus St Raphaël 16 11 4 4 3 15 11 4

8 Toulon 16 11 5 1 5 9 12 -3

9 Sète 15 11 3 6 2 9 5 4

10 Grasse 13 11 2 7 2 9 10 -1

11 Paulhan Pezenas 12 11 3 3 5 8 14 -6

12 Nice B 12 11 3 3 5 11 16 -5

13 Marseille B 10 11 2 4 5 9 13 -4

14 Stade Bordelais 10 11 2 4 5 8 13 -5

15 Stade Montois 9 11 3 0 8 11 20 -9

16 Tarbes 7 11 2 1 8 9 19 -10












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