La bonne réaction du BPPH

Dans une rencontre difficile à Nice, les bergeracoises ont su réagir après la déconvenue contre Bruguières pour aller chercher un solide succès.

Repositionnée pivot, Rita Saraïva a inscrit six buts,
son deuxième plus gros total depuis son arrivée en décembre 2014.
© Archives Eva FG.

C'est inquiètes mais aussi revanchardes que les bergeracoises se déplaçaient ce samedi du côté de Nice pour affronter l'équipe réserve de LFH dans le cadre de la sixième journée de championnat. Battues une semaine avant dans leur salle par une équipe de Bruguières qui n'avait connu que la défaite avant la rencontre, les filles de Pascal Carfantan devaient réagir tout de suite.

La mission était délicate face à un adversaire en pleine confiance, avec trois victoires de rang. « On sortait d'un match compliqué où je n'étais pas content du rendement des joueuses, autant offensivement que défensivement, et de leur non-respect du plan de jeu dans le dernier quart d'heure », rappelle le coach. Plus concentrées, ses joueuses auront su cette fois aller au bout des idées misent en place pour s'imposer.

Match tendu

Mais tout aura été long à se dessiner. Car ce sont les locales qui prennent le meilleur départ, avec un 3-0 infligé en cinq minutes. « On ne commence pas très bien la rencontre, quelque part, il y avait un peu de pression », explique Pascal Carfantan. « On ne défend pas trop mal, mais en attaque, on va dans l'axe pour déclencher nos tirs, là où se trouvent leurs deux tours jumelles », continue-t-il.

Un détail qui, une fois réglé, permet à Bergerac de vite recoller (4-4, 12e). Vont suivre alors douze minutes d'une longue lutte. Bergerac prend souvent les devants, mais l'écart ne se creuse jamais, alors que des deux côtés, la multiplicité des solutions en attaque ne permet pas à de bonnes défenses, agressives, de réellement créer la différence (10-10, 24e).

« Il fallait bien rester dans le plan de jeu, on avait identifié deux ou trois points faibles sur leur défense. On était bien dans le match physiquement. Nice marquait difficilement, nous aussi, mais on prenait notre temps, en jouant assez juste », développe Pascal Carfantan. La tension est forte sur la fin de cette première période.

Aucun but n'est marqué pendant six minutes, avec des défenses très hermétiques, toujours bien placées dans les impacts, la lecture du jeu, la bonne agressivité. Les deux gardiennes assurent le reste. Titou répond à Plotton dans la dernière minute, et c'est donc dos à dos que les adversaires du jour rentrent aux vestiaires (11-11, 30e)

Après un repos bien mérité face à l'intensité mise de chaque côté du terrain par les deux équipes, l'entame de seconde période est dans la continuité des trente premières minutes. Nice et Bergerac se rendent coup pour coup, et avec trois buts consécutifs pour son équipe, Saraïva, repositionnée en pivot, maintient la défense adverse sous pression par son gabarit (15-16, 40e).

Des progrès durables ?

À vingt minutes de la fin, le match va vivre un tournant, en deux temps. D'abord avec la troisième exclusion temporaire pour Plotton, synonyme d'expulsion définitive. Bergerac en profite pour scorer deux fois par Titou, sans prendre de but. Le temps mort niçois n'y change rien dans l'immédiat, puisque Hodosi ajoute un nouveau but pour le plus gros écart de la rencontre (15-19, 42e).

Le deuxième tournant vient en suivant, puisque tour à tour, Chbira puis Michel sont exclues temporairement. Ces quatre minutes consécutives en infériorité numérique sont parfaitement gérées, contrairement au match de la semaine précédente, puisque le BPPH score trois fois, pour deux buts encaissés seulement (17-22, 46e).

« Stratégiquement, Nice n'a pas été bon sur ce moment. Elles n'ont pas cherché à récupérer énergiquement le ballon, cela nous a permis de gérer nos possessions sans paniquer », détaille Pascal Carfantan. La sortie de Plotton libère également les périgordines, autant qu'elle crispe les azuréennes, qui se retrouvent privées d'une solution en attaque.

Hodosi, Saraïva, Titou. À Bergerac, ce trio met un nouveau coup d'accélérateur pour faire augmenter l'écart à neuf buts (17-26, 52e), et enfin rassurer l'équipe et le staff sur l'issue de la rencontre. Les trois joueuses auront inscrit respectivement quatre, cinq, et sept buts sur la seule seconde période. Soit seize des dix-sept buts de Bergerac.

En face, lors des vingt dernières minutes, les locales n'inscrivent que sept buts, dont quatre sur penalty. Chambertin a beau se démener, elle ne peut pas tout faire. Discrète en première période (un but pour quatre tirs), elle assure une grande partie du scoring pour l'OGC Nice sur le deuxième acte, avec six buts (sur douze tirs tentés).

C'est la capitaine Michel qui inscrit l'autre but bergeracois de la seconde période, le dernier de la rencontre aussi. Le BPPH s'impose 22-28. Une victoire convaincante contre une équipe niçoise puissante, avec de forts gabarits, en place défensivement, mais dont la jeunesse aura été une faiblesse face à des joueuses et un coach expérimentés au BPPH. Place maintenant à un long repos, puisque le prochain match de championnat sera le 02 décembre, à domicile contre Bordes.

Pascal Carfantan : « Ce n'était pas évident du tout de réaliser une performance ici, surtout à la vue des gabarits qu'il y avait en face, avec trois ou quatre filles à plus de 1m80. On a fait un gros match défensif, et on a été appliqué en attaque, avec des qualités collectives intéressantes. C'est un match plein, le meilleur de la saison. La première période était une partie d'échec entre deux équipes ayant de gros atouts à faire valoir. Cela a été intéressant, car lorsque l'adversaire nous a mis stratégiquement en échec, on est parvenu à rester concentré, et à les contenir nous aussi. À la pause, on a eu besoin de récupérer après cette grosse première période dans les efforts effectués, l'intensité, l'agressivité. Le discours était simplement de rester dans le plan de jeu, et de mettre encore plus de variété pour les perturber. À quinze minutes de la fin, on est devant, mais ce n'est pas à la victoire que je pense, c'est au match d'avant avec ces dix minutes si difficiles contre Bruguières (1-9 encaissé, pour une défaite finale 24-28, NDLR). Mais Bruguières était difficile à manœuvrer, ils connaissent nos points faibles psychologiques. Alors que Nice a les qualités et les défauts de la jeunesse, avec un plan de jeu sur lequel s'appuyer, mais moins de variété, d'adaptations. On essaie d'en profiter, et on y arrive bien, en sachant que j'ai entraîné une équipe réserve professionnelle, donc je connais ces paramètres ».

Nice B – Bergerac

Mi-temps : 11-11

Score final : 22-28

Exclusions temporaires : Plotton (26e, 34e, 40e), Chambertin (48e) pour Nice B. Chbira (42e), Michel (44e), Titou (57e), Dupont (59e) pour Bergerac.

Expulsion : Plotton (40e) pour Nice B.

Nice B. Gardiennes : Kevorkian, Sol (cap.). Joueuses : Benoit, Botte-Gouault (1), Chabchoub (3), Challet, Chambertin (7), Fall (1), Mahouve (2), Meynard (4), Plotton (4). Entraîneur : Emmanuel Dott.

Bergerac. Gardiennes : Hegesippe, Kangah. Joueuses : Boudjellal (1), Chbira (2), Deschildre, Dupont, Fayemendy, Hodosi (7), Michel (cap.) (1), Saraïva (6), Titou (11). Entraîneur : Pascal Carfantan.

Le classement après six journées

		Equipes	Pts	Joués	V	N	P	BP	BC	Diff
	1	Cannes	18	6	6	0	0	218	155	63
	2	Bergerac	14	6	4	0	2	173	155	18
	3	Bègles	14	6	4	0	2	161	154	7
	4	Toulon B	13	6	3	1	2	142	155	-13
	5	Pays d'Aix	13	6	3	1	2	150	126	24
	6	Mios	12	6	3	0	3	182	196	-14
	7	Toulouse	12	6	3	0	3	160	163	-3
	8	Bordes	12	6	3	0	3	151	172	-21
	9	Nice B	12	6	3	0	3	165	157	8
	10	Pessac	10	6	2	0	4	145	157	-12
	11	Bruguières	8	6	1	0	5	148	164	-16
	12	Bayonne	5	6	0	0	6	126	167	-41

Les meilleures buteuses bergeracoises

	Buteuses	Buts	Matchs	Buts/matchs
	Titou	40	5	8,00
	Hodosi	37	6	6,17
	Chbira	19	6	3,17
	Svetlova	17	2	8,50
	Fayemendy	14	6	2,33
	Michel	12	4	3,00
	Saraïva	11	5	2,20
	Dupont	9	6	1,50
	Boudjellal	7	5	1,40
	Deschildre	7	6	1,17
	Handy	0	1	0,00
	Hegesippe	0	2	0,00
	Ialomiteanu	0	4	0,00
	Kangah	0	6	0,00
	Alvarado	0	0	0,00
	De Lafuente	0	0	0,00
	Toualy	0	0	0,00