samedi 28 octobre 2017

Bergerac se structure

Autour de son équipe fanion au plus haut niveau régional, le BPFC structure sa filière féminine pas à pas, allant un peu plus loin chaque saison.

L'équipe fanion joue le haut de tableau de R1,
avec à sa tête Serge Pialat (à droite).
© BPFC.
2012. C'est l'année où le BPFC se lance dans l'aventure des féminines. Aujourd'hui, c'est de filière dont on peut parler au sein du club. Et pour sa sixième saison, cette filière est toujours présidée par Yann Mazzella, vice-président du Bergerac Périgord Football Club délégué au football féminin. En cinq ans, les projets ont bien avancé, même s'il reste toujours des choses à faire, comme dans toute construction, tout sport, toute entreprise.
Yann Mazzella lui-même, en perfectionniste qui ne se satisfait jamais de ce qu'il a et cherche toujours plus loin, l'affirme : « La structuration est en bonne voie. Le club nous laisse quand même de la liberté pour agir, mais il ne faut pas se relâcher, on doit consolider les fondations », glisse-t-il. Le grand axe de développement actuel concerne la formation.

Faire plus encore
Pour la première fois, une équipe U17
a été engagée dans le championnat à onze.
© BPFC.
Pour la première fois, le BPFC compte cette saison une équipe inscrite dans le championnat de ligue à onze dans la catégorie U14/U17. Même si les premiers pas sont compliqués en termes de résultats sportifs, franchir cette étape était important. « Dans notre esprit de formation, de volonté de progresser, il faut que nos jeunes jouent en ligue et surtout qu'elles jouent à onze, pour prendre leurs repères et s'habituer à ce football avant de passer en senior », explique le vice-président.
Cette équipe est dirigée depuis cet été par Nicolas Dumas, arrivé de Limoges Landouge, club important du football féminin régional. Ce dernier a dailleurs pris également à Bergerac la fonction de responsable de l'école de football, pour harmoniser la filière, la dynamiser. La mise en place de ce poste pour cet entraîneur diplômé est une preuve de plus de l'approche très organisée du BPFC.
L'équipe U13 du BPFC.
© BPFC.
En plus des U17, deux équipes entièrement féminines sont inscrites en championnat chez les jeunes. Une équipe U9, encadrée par Samantha Camus et Amandine Carrié, et une équipe U13, entraînée par le trio composé de Julia Chaboisseau, Marina Martin, et Julie Masdupuy. « Je tiens à ce que les équipes de jeunes soient entraînées par des joueuses seniors du club. Cela apporte un lien, une dynamique dans la filière », précise Yann Mazzella.
Une équipe d'éducatrices forcément passionnées, qui peuvent surtout apporter leur expertise pour travailler dans les meilleures conditions. « Trois des cinq filles qui encadrent ont au moins un diplôme d'éducatrice. L'école de foot a obtenu le label fédéral argent, on va le renouveler et on espère avoir cette fois le label or », continue le vice-président.
Les efforts ne doivent pour autant pas s'arrêter là. Le développement doit être pérennisé, le dirigeant le sait, et souhaiterait exploiter une nouvelle voie. « Il faut aller dans les écoles et collèges de Bergerac, faire découvrir la pratique du foot féminin et communiquer sur nos structures autour de la filière féminine, car elles ne sont pas encore bien identifiées », juge Yann Mazzella.
Le BPFC compte aussi une équipe U9.
© BPFC.
À un échelon supérieur, c'est au niveau régional, voire fédéral, que ce dernier aimerait impulser une dynamique, lui qui est président de la commission de féminisation du district de la Dordogne. « Il faudrait au moins un championnat féminin sur le district en U11 et U13. Les filles n'ont pas forcément envie de jouer tous les weekends contre les garçons. Le potentiel est là, mais on manque de moyens, on est un peu dans le flou sur la position de la ligue et de la Fédération », explique-t-il.
Si l'école de foot est en pleine évolution, et si la dynamique est en marche au BPFC, c'est aussi parce que le pôle senior s'organise d'années en années, pour apporter à chaque fois plus de compétences, plus de ''professionnalisme'' dans l'idée de travail et dans l'approche de la pratique du football. Le staff avance à grands pas.

Des seniors organisées
Sa stabilité est déjà un atout indéniable. À la tête de l'équipe fanion en R1, Serge Pialat attaque sa troisième saison. Au fur et à mesure, il a vu le staff autour de lui se renforcer, alors qu'une deuxième équipe à onze a été créée en ligue. Sur le banc de cette réserve, Sébastien Dieuaide, arrivé l'an dernier, co-entraîne cette saison avec Nicolas Dumas. Fidèle parmi les fidèles, Thierry Duponteil, présent depuis le début, reste adjoint de Serge Pialat en R1.
Mais le staff qui travaille auprès des seniors c'est encore plus élargi. Toutes les gardiennes féminines sont tout d'abord entraînées par Johnny Camus. En supplément des deux séances hebdomadaires, Samuel Faupin intervient également deux fois par mois pour animer des séances spécifiques par thème ou pas poste, avec des groupes bien ciblés de huit à dix joueuses.
Pour la deuxième année, l'équipe réserve du BPFC
évolue dans le championnat régional à onze.
© BPFC.
« Tout cela permet d'apporter des regards nouveaux pour affiner notre travail, remettre en cause nos propres méthodes aussi », avance Serge Pialat. Ce dernier a vu son équipe évoluer au fur et à mesure des saisons. « Quand je suis arrivé, il y avait une superbe génération en place, un groupe très mature qui vivait très bien ensemble. Mais depuis beaucoup de ces joueuses ont mis fin à leur carrière », précise le coach.
Par ces cadres, Marie Busillet en 2016, on encore Sindy Busillet et Pauline Bodain cet été. Il faut donc trouver de nouvelles ressources, et les effectifs se sont considérablement rajeunis. Avec de jeunes joueuses du secteur bergeracois tout d'abord, quand recruter est compliqué sur ce secteur géographique où les possibilités de trouver un emploi ou de continuer à suivre ses études sont moindres (en rapport avec de grandes villes comme Bordeaux ou Pau par exemple).
Mais la tendance commence à s'inverser. « La nouveauté est que ce sont de plus en plus des joueuses qui nous sollicitent directement », se réjouit Serge Pialat, qui met en avant « la politique de toute la filière féminine, qui est de défendre de vraies valeurs de solidarité, de plaisir de jouer ensemble ».
Fort de cette dynamique, surtout très positive avec les seniors qui restent sur quatre finales de coupes d'Aquitaine consécutive (dont une gagnée en 2016) et deux saisons conclues par des barrages d'accession pour la D2 (éliminations aux premiers tours contre Caen en 2016 puis Arlac en 2017), le coach travaille ensuite à l'évolution technique de son équipe et du plan de jeu.
L'objectif final étant de mieux définir son identité de jeu : « On veut réduire le jeu assez direct des années précédentes. Notre volonté est d'avoir une grande rigueur tactique, d'être solide défensivement, puis de progresser dans l'utilisation. On voudrait plus conserver, imposer les choses à l'adversaire avec le ballon », détaille le technicien.
Des ambitions en lien direct avec les objectifs élevés que le club s'est fixé. Même si le championnat sera encore difficile cette année, avec un quatuor très solide formé de Mérignac-Arlac, la réserve des Girondines de Bordeaux, l'ASMUR, et donc Bergerac, l'objectif est de viser le très haut de tableau.
« On veut encore faire les barrages, et on veut aller le plus loin possible dans toutes les compétitions. On a seulement dix-huit journées de championnat à jouer, on peut enchaîner les matchs de coupe, la meilleure façon de progresser de toute façon c'est de jouer », estime Serge Pialat. Avec quatre victoires pour lancer le championnat, le départ est en tout cas réussi.



Le groupe senior

Adeline Batteur (Bergerac jeunes), Arlinda Bela, Samantha Camus, Amandine Carrié, Lilas Cave (Bergerac jeunes), Sophie Cerdan, Julia Chaboisseau, Ophélie Chapuizet, Elodie Chouet, Julie Claret, Morgane Dejuan (Prigonrieux), Ophélie Demarconnay, Maria Di Geronimo, Cassandra Drouault (Trélissac), Emilie Dupont, Pauline Eboto (Prigonrieux), Chloé Esteve (Monségur), Ines Faupin (Bergerac jeunes), Claudia Fremiotti, Pauline Goubie, Manon Gouret (Bergerac jeunes), Pleun Holten (Bergerac jeunes), Aurélie Lebled (Talence), Ophélie Leveque, Célia Longeaud (Bergerac jeunes), Maris (sans club), Marina Martin, Julie Masdupuy (Limoges), Ingrid Nierichlo, Lili Paillet (Bergerac jeunes), Marlène Pelletane (Bergerac jeunes), Julie Perdigal (Prigonrieux), Anaïs Ribeiro (Prigonrieux), Sandra Sardella, Léa Simon Chautems, Patricia Soares (Sarlat), Pauline Taule (Prigonrieux), Elodie Zaïda.

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