Bergerac plus solide

Le deuxième derby de la saison aura donné le même résultat que le premier chez les footballeuses. Bergerac a éliminé Trélisssac de la coupe de France.

Ophélie Leveque aura posé beaucoup de problème à Trélissac.
© Sylvain Desgroppes.

Une semaine après les seniors garçons, déjà à Trélissac et déjà en coupe de France, c'était aux deux équipes fanions féminines de s'affronter ce dimanche pour le compte du deuxième tour de la coupe de France. Deux équipes dans des dynamiques bien opposées. Tous les indices étaient réunis pour désigner Bergerac comme favori de cette rencontre.

L'équipe dirigée par Serge Pialat a réalisé un très bon début de championnat avec quatre victoires en quatre matchs, quand les trélissacoises n'ont connu que la défaite. Lors de la première journée de championnat, c'est dailleurs Bergerac qui était venu s'imposer 4-0 à Firmin Daudou, sans contestation possible.

Bergerac accélère

Le même score que ce dimanche finalement. Les toutes premières minutes de la rencontre sont pourtant équilibrées. Bergerac tient le ballon, mais ne trouve pas de décalage face à l'envie locale, alors que les deux milieux se retrouvent dans des situations de marquage individuel, à trois contre trois dans l'axe.

Le round d'observation passé, ce sont les visiteuses qui se montrent dangereuses. Un premier corner venant de la droite, obtenu suite à une première accélération de Martin, est difficilement dégagé par Trélissac (5e). Le deuxième fait mouche. Il arrive cette fois de la gauche, et en deux-temps, l'opportuniste attaquante de pointe bergeracoise Leveque, bien placée dans les six mètres, ouvre le score de la tête (7e).

Pas le temps de souffler que le danger est déjà revenu. Cette fois, c'est un coup-franc tiré directement rentrant de Carrié qui oblige Hillairet à une belle claquette sous sa barre transversale (9e). Trélissac tente bien de remonter son bloc, mais Bergerac se montre plus solide dans les impacts, avec un différentiel de gabarit évident, et utilise bien les couloirs pour remonter le ballon.

Sur une attaque rapidement menée, c'est ensuite Camus qui s'échappe côté gauche de la surface. Elle rentre intelligemment sa course, et sa frappe en angle fermé au premier poteau surprend la gardienne locale (0-2, 18e). Va suivre une période de dix minutes où le BPFC souffle après les efforts effectués pour prendre l'avantage.

Une période où les filles de Christophe Pecastaings tentent de sortir la tête de l'eau. C'est le cas avec ce bon coup-franc de Marcon, trop lointain cependant pour déjouer la vigilance de Claret (22e). Bergerac se contente de rester solide autour de sa base défensive, formée de Cerdan et Masdupuy, mais est plus en difficulté dans l'axe du terrain face à l'activité du duo de milieux défensifs De Sousa Ferreira-Akduz.

Dans un rôle de relayeur, Julia Chaboisseau a permis de faire
le lien et d'apporter de la percussion dans les attaques du BPFC.
© Sylvain Desgroppes

Le temps de trouver de nouveaux repères avant une accélération cette fois fatale. D'abord par Chaboisseau, qui percute plein axe, semble perdre le ballon mais le récupère de suite, prend appui sur Leveque qui lui remet en une touche, avant de finir d'un plat du pied devant Hillairet (29e). Ensuite par Lebled, qui part dans le dos de la défense depuis son aile droite et s'en va à son tour gagner son face-à-face (31e).

Bonne gestion

En trente minutes de jeu, le BPFC a tué le match, qui s'éteint doucement sur le dernier quart d'heure de ce premier acte. Le jeu bergeracois, en pleine évolution par rapport aux saisons précédentes, prive Trélissac de munitions. Pour remonter les ballons, le BPFC peut passer par les couloirs ou par Leveque en appui. Très proches de cette dernière se trouvent les ailières Lebled et Camus qui peuvent proposer dans la profondeur, ou les milieux relayeurs Chaboisseau et Carrié.

Les duos ailières/latérales fonctionnent bien dans les couloirs, avec des solutions de jeu en triangle rendues possibles justement par les milieux relayeurs de chaque côté. Si le côté se referme, la possibilité est là de ressortir les ballons par Drouault positionnée devant la défense en sentinelle. Bergerac montre plus de maîtrise et d'expérience, et a ajouté le réalisme pour se faciliter le match.

Toujours dans le duels et au combat, Diane de Sousa Ferreira
n'aura rien lâché, manquant parfois de soutien dans cet impact.
© Sylvain Desgroppes

Après le passage par les vestiaires, le match va ensuite s'équilibrer un peu. Les entrées dès la première période d'Archer devant et surtout de Homedes derrière produisent leurs effets. Cette dernière apporte une meilleure lecture du jeu, sécurise l'arrière-garde et permet une meilleure relance. En milieu, en bonne capitaine, De Sousa Ferreira montre l'exemple par sa combativité, son engagement et son volume de jeu.

L'heure de jeu arrivant, Bergerac tente de reposer le ballon et de retrouver ses standards du premier acte. C'est le cas sur un débordement de Lebled, qui glisse en retrait pour Carrié. À l'entrée de la surface, la capitaine visiteuse ne cadre pas. Lebled a ensuite une occasion sur un centre de Cerdan, mais elle ne cadre pas sa tête non plus, pourtant seule au second poteau (70e).

Le bloc défensif bergeracois n'aura quasiment
jamais été mis hors de position dans ce match.
© Sylvain Desgroppes.

Trélissac a aussi réalisé quelques timides incursions. D'abord avec sa première frappe de la deuxième période, par De Sousa Ferreira de loin (65e), puis sur un ballon en profondeur pour Sudrie, reprise au dernier moment (72e). Mais le match a clairement baissé de rythme, la qualification ayant choisi son camp. Dans les derniers instants, suite à un bon pressing, Sudrie se procure une belle situation, mais la finition n'est pas au rendez-vous, Archer tergiversant au moment de frapper (85e).

Bergerac n'aura pas eu à forcer pour s'imposer dans ce derby, s'assurant vite la victoire, et se reposant ensuite sur une supériorité technique, athlétique, et sur une défense emmenée par une Masdupuy apportant beaucoup de sérénité. Place maintenant au championnat R1 pour les deux équipes périgourdines, engagée pour l'une dans une longue course à la première place, pour l'autre dans une difficile lutte pour le maintien.

Serge Pialat : « On s'est rendu le match plus facile en le tuant rapidement. On est rigoureux défensivement, et on commence à trouver une certaine efficacité offensive. Le bloc-équipe a bien fonctionné, on a maîtrisé le ballon, on a su mettre de l'alternance dans le jeu. J'aurais aimé travailler encore plus les circuits, le jeu en mouvement, dans les intervalles... Mais en deuxième période, on s'est aussi protégé pour éviter les blessures, ce ne sont par forcément quarante-cinq minutes intéressantes pour en ressortir des éléments d'analyse. On était venu se qualifier, on l'a fait. On attend maintenant le tirage, on voudrait éviter une équipe de notre poule pour ne pas encore répéter une opposition que l'on a déjà deux fois dans la saison en championnat ».

Diane De Sousa Ferreira : « On voulait jouer bas, les attendre, et tenter de les contrer. Mais les buts sont venus trop vite, on n'était pas en place sur la première demi-heure, loin des marquages, et en plus on leur donne les buts. À la pause, on s'est dit qu'il fallait déjà stopper l'hémorragie, serrer les marquages, et essayer de produire plus de jeu. On a des nouvelles joueuses, un effectif très jeune, on le sent dans la construction du jeu et de nos attaques. On fait 0-0 en deuxième période, il faut garder cela dans nos têtes pour essayer encore de progresser, en se disant maintenant qu'il faut le faire sur quatre-vingt-dix minutes. On est obligé de gagner le weekend prochain à Eysines ».

Trélissac – Bergerac

Mi-temps : 0-4

Score final : 0-4

Buteurs : Leveque (7e), Camus (18e), Chaboisseau (29e), Lebled (31e) pour Bergerac.

Avertissements : 0

Expulsion : 0

Trélissac : Hillairet – Simon, Texier, Marcon, Pujol – Akduz, De Sousa Ferreira (cap.) – Ramdani, Thomasson, Sudrie – Mallet. Entraîneur : Christophe Pecastaings. Entrées en jeu : Archer, Homedes. Remplaçante : Dion.

Bergerac : Claret – Martin, Masdupuy, Cerdan, Nierichlo – Carrié (cap.), Drouault, Chaboisseau – Lebled, Leveque, Camus. Entraîneurs : Serge Pialat, assisté de Thierry Duponteil. Entrées en jeu : Goubie, Soares, Zaïda.