Le
déplacement s'annonçait compliqué pour les bergeracoises chez un
promu ambitieux, et il l'aura été avec un sévère revers en
ouverture de saison.
Le BPPH est encore loin de son potentiel niveau... © Archives Sylvain Desgroppes. |
Pour
lancer sa saison de Nationale 1, c'est à Cannes que les
bergeracoises se rendaient ce samedi. Un long et compliqué
déplacement chez une équipe certes promue, mais qui affiche des
ambitions cette saison. Le tout alors que les zones d'incertitude
étaient nombreuses chez les périgordines...
Une
défense qui doit encore être travailler, un jeu d'attaque en manque
de repères, et surtout une fin de préparation parasitée par les
blessures, voilà de quoi inquiéter. Ainsi, le BPPH se déplaçaient
avec deux joueuses tout juste remises sur pied (Titou et Fayemendy),
une autre encore en délicatesse et qui ne sera pas rentrée
(Saraïva), sans oublier Handy, blessée et restée à Bergerac...
Faux
départ
Et
pourtant, l'entame de match est en faveur des joueuses de Pascal
Carfantan. Celles-ci ouvrent le score sur un penalty de Titou, puis
c'est Svetlova qui se met en évidence (0-2 puis 1-3 après trois
minutes). Mais il n'en faut pas beaucoup pour que les locales
recollent. Une série de six buts permet même à Cannes de créer un
premier écart (9-4, 12e).
La
capitaine Popovic en est déjà à quatre buts à elle seule. «
C'est le défaut de notre équipe de confondre vitesse et
précipitation. On veut jouer vite, mais on le fait mal, on a trop de
pertes de balles. On ne sait pas poser le jeu, prendre le temps en
attaque », note le néo-coach périgordin. Un défaut déjà vu par
le passé et qui va coûter cher...
Car
les cannoises sont maintenant lancées, et ne baissent pas leur
rythme. L'écart n'a de cesse de gonfler. Il va monter jusqu'à huit
buts d'avance, toujours sous l'impulsion de Popovic, après vingt
minutes de jeu seulement (16-8, 20e). Pour le BPPH, c'est la douche
froide. « L'écart se crée car on leur donne des interceptions
faciles. Popovic sait marquer et distiller, elle le fait, et en plus
on la laisse s'installer dans une situation de confort », regrette
Pascal Carfantan.
Sur
la fin de ce premier acte manqué, tant bien que mal, les
périgordines vont limiter cet écart à huit buts, notamment car
l'adversaire commence à entrer dans les rotations et à gérer son
match. « A trente secondes de la fin, on a le ballon pour nous et on
peut revenir à -6. Mais on fait une passe, et un tir direct... En
face, par contre, elles en profitent, gèrent la possession jusqu'au
bout et marquent. On se retrouve à -8, cela résume la première
période », raconte le coach.
Une
réaction trop tardive
Avec
un tel score à la pause (20-12), et à l'extérieur, difficile
d'imaginer Bergerac revenir. Même si évidemment, tout reste
possible. A condition de se ressaisir. Le discours du coach est ferme
dans les vestiaires : « Je dois rappeler la préparation du match,
le projet de jeu. J'ai demandé des choses, je ne les ai pas vu »,
confie Pascal Carfantan.
L'entame
de la deuxième période ne va pas le rassurer. Les locales font le
travail et conservent leurs huit buts d'avance (22-14, 36e). Mais le
BPPH va alors réaliser sa meilleure série de la soirée. Cinq buts
consécutifs, venant de quatre joueuses différentes, et inscrits en
trois minutes. De quoi se relancer totalement, alors qu'il reste un
tiers du match à jouer (22-19, 39e).
«
On revient car on leur pose un problème tactique en défense, et que
l'on respecte mieux le projet de jeu dans nos attaques placées »,
apprécie le technicien du BPPH. Lorsqu'à cela se rajoute quelques
arrêts importants de Kangah, Bergerac continue de réduire l'écart
(23-21, 41e). Mais, branché sur courant alternatif, il voit Cannes
repartir de l'avant (27-21, 45e).
Le
temps-mort rapidement pris par Pascal Carfantan porte ses fruits. Il
permet de stopper la série adverse dans un premier temps, puis de
revenir encore une fois, notamment par la capitaine Michel qui montre
la voie (28-26, 49e). Mais cette lutte acharnée, passée à courir
derrière le score, demande beaucoup d'efforts à des bergeracoises
ayant tendance à retomber trop vite dans leurs travers.
Cannes
fait le dos rond, maîtrise la pression dans ce moment décisif grâce
à l'expérience de sa capitaine qui sait temporiser. Et s'en va
cueillir sa première victoire de l'année face à des rouge et jaune
trop passives et seulement à réaction ce samedi. Il faudra vite se
ressaisir et gagner à domicile pour repartir de l'avant.
Pascal Carfantan : « On savait que ce serait compliqué, ça l'a été, mais surtout parce que l'on s'est mis en difficulté tout seul. On y a cru en deuxième période quand on respecte notre jeu, que l'on met un peu plus de solidarité, et que l'on a un peu de chance aussi sur quelques actions pour se rapprocher. Mais à ce moment-là, il y a quelques mauvais choix, de la fatigue, et sur la fin de match on perd notre handball, face à un adversaire qui sait gérer. Les défaites doivent servir pour travailler encore plus et rentrer dans une dynamique de victoires. Cette rencontre en particulier doit nous servir. Les matchs de préparation ont été un peu tendres peut-être en terme d'exigence, et là, avec le rapport de force qu'il y avait en face, on a vu quelques comportements que l'on n'avait pas observé encore. C'est une rencontre riche en enseignements pour moi, dans la gestion humaine et le managérat ».
Cannes – Bergerac
Mi-temps : 20-12
Score final : 37-32
Exclusions temporaires : Margerit (5e,
54e), Bellonnet (28e) pour Cannes. Michel (21e, 43e), Boudjellal
(31e), Titou (52e), Chbira (55e) pour Bergerac.
Expulsion : 0
Cannes.
Gardiennes
: Moreau (9 arrêts), Scolastica (2 arrêts). Joueuses : Bellonnet
(6), Buffet, Chatelet (6), Joly (6), Lecut (5), Margerit (3), Nicoud,
Popovic (cap.) (10), Seby (1), Villard. Entraîneur : Stéphane
Sedano.
Bergerac.
Gardiennes :
Ialomiteanu
(0 arrêt), Kangah (5 arrêts).
Joueuses
: Boudjellal (2), Chbira (1), Deschildre, Dupont, Fayemendy, Hodosi
(5), Michel (cap.) (5), Svetlova (9), Titou (10).
Entraîneur
: Pascal Carfantan.
Le classement après la première journée
Equipes | Pts | Joués | V | N | P | BP | BC | Diff | |||
1 | Pays d'Aix | 3 | 1 | 1 | 0 | 0 | 37 | 27 | 10 | ||
2 | Pessac | 3 | 1 | 1 | 0 | 0 | 28 | 22 | 6 | ||
3 | Cannes | 3 | 1 | 1 | 0 | 0 | 37 | 32 | 5 | ||
4 | Toulon B | 3 | 1 | 1 | 0 | 0 | 32 | 27 | 5 | ||
5 | Bordes | 3 | 1 | 1 | 0 | 0 | 28 | 23 | 5 | ||
6 | Bègles | 3 | 1 | 1 | 0 | 0 | 27 | 25 | 2 | ||
7 | Toulouse | 1 | 1 | 0 | 0 | 1 | 25 | 27 | -2 | ||
8 | Bergerac | 1 | 1 | 0 | 0 | 1 | 32 | 37 | -5 | ||
9 | Mios | 1 | 1 | 0 | 0 | 1 | 27 | 32 | -5 | ||
10 | Nice B | 1 | 1 | 0 | 0 | 1 | 23 | 28 | -5 | ||
11 | Bruguières | 1 | 1 | 0 | 0 | 1 | 22 | 28 | -6 | ||
12 | Bayonne | 1 | 1 | 0 | 0 | 1 | 27 | 37 | -10 | ||
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