lundi 26 juin 2017

Des surprises en qualification

Le deuxième tour des qualifications aura réservé son lot de surprises, et aussi de belles histoires notamment pour deux jeunes françaises.

Comme Diane Parry, quatorze ans, la française Maelys Bougrat,
quinze ans, accède au tableau principal.
© Sylvain Desgroppes.
Après un premier tour de qualification qui aura vu évoluer de très nombreuses jeunes joueuses, mais où la logique aura été relativement respectée, ce dimanche, le deuxième tour aura proposé de belles empoignades, certaines se concluant par un renversement de la hiérarchie.
Les places pour entrer dans le tableau final de cet Engie Open du Périgord, ITF de 25000 $ de Périgueux, se méritent. Même ''trop'', au regard du combat à livrer pour gagner seulement un point au classement WTA, comme en souriait Victoria Muntean, qualifiée après 3h27 de match face à sa compatriote Mallaurie Noël.
Vingt françaises étaient présentes au premier tour, elles étaient encore onze sur les cours ce dimanche. Pour trois duels franco-français tout d'abord. L'anecdote voulant que la plus jeune des joueuses sera à chaque fois allée chercher le précieux sésame, dans des matchs allant tous au-delà des quatre-vingt-dix minutes de jeu.
Pour les cinq autres rencontres, la mission était difficile, puisque les françaises affrontaient toutes des joueuses étrangères mieux classées. Malgré tout, deux auront tiré leur épingle du jeu, non sans batailler ferme, Léa Tholey (894e) éliminant la japonaise Chihiro Muramatsu (473e), et Emmanuelle Salas (824e) sortant l'américaine Yuki Kristina Chiang (607e).
A noter enfin les très belles performances de Diane Parry et Maelys Bougrat, respectivement quatorze et quinze ans, qui se sont qualifiées pour le tableau principal pour la première fois de leur jeune carrière, elles qui sont arrivées sur le circuit ITF depuis le printemps seulement. Aucune n'avait gagné le moindre match de qualification avant Périgueux. Au total donc, cinq françaises sortent des qualifications, accompagnées d'une japonaise, pays au contingent important (cinq joueuses sur le tournoi), d'une américaine, et d'une espagnole.

Un beau tableau
Ce lundi commence le tableau principal. Un tableau relevé, bouleversé jusque dans les derniers instants des inscriptions. En effet, lors de la dernière actualisation du classement WTA, Usue Maitane Arconada, une américaine, a gagné 18 places pour atteindre la 218e place mondiale et obtenir le statut de tête de série numéro 1, juste devant l'espagnole Olga Saez Larra, finaliste l'an passé, et tête de série numéro 2.
La brésilienne Teliana Pereira, ancienne gagnante à Périgueux en 2013, a du de son côté déclarer forfait, suite à une blessure contractée lors du deuxième tour du tournoi ITF de Montpellier, où elle a abandonné face à la française Marine Partaud.
Toujours pour les têtes de série, les fans de tennis pourront reconnaître la tête de série numéro 6. Il s'agit de la suissesse Patty Schnyder, ancienne numéro 7 mondiale (meilleur classement en 2005). Après plus de quatre ans de retraite, elle est revenue sur les circuits ITF à l'été 2015, gagnant vite des points pour remonter aujourd'hui à la 280e place mondiale, à 38 ans. Non-inscrite, elle bénéficie de la wild-card détenue par le président du CAP Périgueux, et directeur du tournoi, Bernard Darqué.
Côté français, une seule joueuse dans les huit meilleures, Sherazad Reix, qui vient de s'incliner en finale du tournoi de Montpellier ce dimanche face à la roumaine Dulgheru. Au total, et avec les qualifications, seize françaises composeront le tableau final. Le pays forcément le plus représenté, devant le Japon avec quatre joueuses.
L'Espagne aura également trois représentantes, et la Belgique deux. La Bulgarie, les Etats-Unis, l'Italie, la Lettonie, le Mexique, la Roumanie, et la Suisse auront une joueuse. Ce lundi, les rencontres débuteront à 10h30. Au programme, les six premiers seizièmes de finale en simple et l'ensemble des huitièmes de finale en double.

Aleksandrina Naydenova (BUL, 298e) – Juliette Colard (FRA, NC) : 6-2 ; 6-1
Aleksandrina Naydenova a passé facilement
son seul tour de qualification.
© Sylvain Desgroppes.
La partie s'annonçait déséquilibrée entre la jeune française Juliette Colard, seize ans et sans classement, et la bulgare Aleksandrina Naydenova, tête de série numéro 1 des qualifications, statut lui ayant permis d'être la seule joueuses à être exemptée du premier tour de qualification le samedi. Si les débuts sont équilibrés, chaque joueuses remportant sa mis en jeu (2-2). Puis la bulgare accélère pour remporter quatre jeux de rang, concluant sur le service de la française (6-2). Elle continue sur le même rythme, profitant du service défaillant de Juliette Colard pour se détacher (3-0). La française gagne bien sa mise en jeu (3-1), mais tout va trop vite et la bulgare se qualifie en 1h09 (6-2, 6-1).

Yuki Kristina Chiang (USA, 607e) – Emmanuelle Salas (FRA, 824e) : 4-6 ; 6-3 ; 2-6
Après une frayeur dans le deuxième set, Emmanuelle Salas
s'est bien ressaisie pour s'imposer en deux heures et demie.
© Sylvain Desgroppes.
Si l'américaine Yuki Kristina Chiang semblait légèrement favorite sur le match eu égard à son classement, les premières minutes du match l'auront vite fait déchanter. Emmanuelle Salas rentre sans complexe dans la rencontre, et break d'entrée, un break vite confirmé (0-2, puis 1-3). Lorsque l'américaine débreak, la française refait l'effort (3-4). Mais elle laisse encore échapper sa mise en jeu (4-4). Avant de breaker et cette fois de conclure (4-6). Si son adversaire démarre bien le deuxième set, Salas riposte en gagnant sa mise en jeu puis en breakant (1-2). Mais tout se dérègle ensuite, et Yuki Kristina Chiang déroule (6-3). La française, qui avait demandé des soins à quelque jeux de la fin du deuxième set, revient alors totalement dans le match. Elle retrouve ses repères et gagne ce troisième set 2-6, bouclant le match en 2h28 de jeu.

Chihiro Muramatsu (JPN, 473e) – Léa Tholey (FRA, 894e) : 4-6 ; 5-7
Auteure de l'une des belles performances de la journée,
Léa Tholey s'est ouvert le chemin du tableau principal.
© Sylvain Desgroppes.
Pour la française Léa Tholey, 894e mondiale, la mission s'annonçait difficile face à la japonaise Chihiro Muramatsu, tête de série numéro 3 des qualifications avec sa place de 473e mondiale. D'entrée, les deux joueuses perdent leur service. Puis Léa Tholey offre un break à son adversaire lors du troisième jeu, commettant trois double-fautes. Break que la japonaise confirme (3-1, puis 4-2). Mais Léa Tholey parvient à accélérer sur la fin de set, sortant son adversaire de son rythme, pour arracher le premier set en une heure de jeu (4-6). Une séquence qui se retrouve au deuxième set. Chihiro Muramatsu break d'entrée puis gagne sa mise en jeu (2-0), mais Léa Tholey enchaîne ensuite quatre jeux consécutifs (2-4). La japonaise débreak cependant, recolle, puis break encore, se retrouvant en position de servir pour le set (5-4). La française va alors finir en trombe, enchaînant finalement trois jeux blancs, dont deux sur le service adverse, pour remporter le deuxième set 5-7 et le match.

Diane Parry (FRA, NC) – Mathilde Armitano (FRA, 1024e) : 7-5 ; 6-3
Comme Ana Sofia Sanchez avant, Mathilde Armitano
s'est faite surprendre par Diane Parry.
© Sylvain Desgroppes.
Déjà auteure d'une très belle performance en éliminant la mexicaine Ana Sofia Sanchez, 564e mondiale, au premier tour de qualification, la jeune française Diane Parry, quatorze ans, a récidivé au deuxième. Elle qui, en ITF, n'avait gagné que deux matchs, des premiers tours de qualification de tournois 15000 $, se retrouve dans le tableau principal. Face à Mathilde Armitano, elle aura fait la différence d'entrée, gagnant ses deux mises en jeu et breakant une première fois (3-0). Mais Mathilde Armitano se reprend, et débreak (3-2). Diane Parry break encore (4-2), mais son adversaire ne s'en laisse pas compter et recolle (4-4, puis 5-5). Le moment choisit par la jeune joueuse pour gagner son service et conclure par un break (7-5). Dos au mur, Mathilde Armitano se lance avec envie dans le deuxième set et break sur le premier jeu. Mais Diane Parry débreak dans la foulée pour garder les commandes, et breaker encore lors du sixième jeu (4-2). Un break confirmé avec solidité sur son jeu de service. Mathilde Armitano pousse son adversaire à servir pour le match (5-3). Moment délicat pour la jeune joueuse, qui se retrouve alors avec trois balles de débreak. Mais elle enchaîne cinq points de rang pour conclure sur sa première balle de match (6-3).


Nouvelle grosse performance de Diane Parry, qui va participer
à son premier tableau final en ITF, à quatorze ans.
© Sylvain Desgroppes.
Diane Parry : « Le premier tour était plus compliqué que celui-ci, face à une fille qui jouait bien au tennis. Il a fallu que je change ma façon de jouer en fin de match, quand je me retrouve menée 6-3/3-6/2-5, je me suis lâché et ça a tourné en ma faveur. Pour ce second tour, il n'y avait pas d'échanges, peu de rythme, j'ai eu plus de mal à trouver mon meilleur niveau. Mais c'est bien aussi de passer ce genre de match, il faut savoir gagner quand on est moins bien aussi. Je me sens bien, je ne ressens pas de fatigue, j'ai beaucoup progressé physiquement ces derniers temps. Je veux maintenant faire le maximum, je n'ai pas de classement, je viens ici pour prendre de l'expérience et pour apprendre encore, ce que je fais encore mieux en jouant dans ces qualifications de plus gros tournois ».

Théo Gravouil (FRA, 612e) – Maelys Bougrat (FRA, NC) : 3-6 ; 4-6
Théo Gravouil n'a pas trouvé les solutions
face à la jeune Maelys Bougrat.
© Sylvain Desgroppes.
L'autre belle surprise vient donc de Maelys Bougrat, quinze ans, elle-aussi sans classement WTA et qui a écarté deux têtes de série pour s'offrir sa place dans les trente-deux dernières joueuses. Après la russe Sofya Golubovskaya (841e), c'est la française Théo Gravouil (612e) qui en a fait les frais. Pourtant, elle rentre bien dans son match en gagnant son service. Mais Maelys Bougrat en fait de même, puis prend un break, qu'elle confirme aussitôt (1-3). Les deux joueuses gagnent leurs mises en jeu, jusqu'à ce que la plus jeune prenne encore celui de son adversaire avec opportunisme pour conclure (3-6). Dans le deuxième set, chacune aura ensuite sa période. Théo Gravouil prend une première option (2-0), et après que son adversaire ait égalisé (2-2), elle repart à l'attaque (4-2). Mais très déterminée, Maelys Bougrat gagne les quatre jeux suivants et file vers le tableau principal, là-aussi pour la première fois de sa jeune carrière.

Schena Benamar (FRA, NC) – Julia Payola (ESP, 997e) : 4-6 ; 0-6
L'espagnole Julia Payola a batu la française Schena Benamar.
© Sylvain Desgroppes.
Schena Benamar, dix-huit ans, n'aura de son côté pas connu la même réussite que la veille dans son bon match face à Alice Bacquié. Son début de match est pourtant prometteur, puisqu'elle break immédiatement son adversaire Julia Payola. Même si l'espagnole réagit, la française prend encore un break et cette fois le confirme (3-1). Si l'espagnole s'accroche (3-2), en signant un jeu blanc, Schena Benamar montre sa bonne forme (4-2). Mais tout peut aller vite en tennis, et en quelques minutes et quatre jeux, c'est l'espagnole qui boucle la première manche 4-6. Tout continue de marcher à l'envers dès les premières balles du deuxième set. Les points défilent bien trop vite pour la française, qui n'en remporte que neuf sur les trente-quatre disputés. Julia Payola enchaîne ainsi dix jeux de rang pour finir sur un set blanc 0-6 en trente minutes seulement.

Mari Osaka (JPN, 440e) – Alice Tubello (FRA, NC) : 6-3 ; 6-3
La japonaise Mari Osaka a disposé de la jeune française
Alice Tubello sans trop de difficulté.
© Sylvain Desgroppes.
Si la française Alice Tubello, seize ans, avait pu se débarrasser sans encombre de la britannique Tiffany William (6-1/6-1), comme elle non-classée, lors du premier tour des qualifications samedi, la marche était trop haute contre la solide japonaise Mari Osaka, qui n'avait pas fait de détail face à Maud Vigné non plus (6-3/6-0). Dans le premier set, conserver son avantage sur son jeu de service est bien difficile pour les deux joueuses, avec six breaks en neuf jeux disputés. C'est la japonaise qui s'en sort le mieux (6-3). Et qui, sur son service, attaque fort, pour prendre deux breaks d'avance dans le deuxième set (4-0). Il n'y en a plus qu'un lorsque la française trouve quelques solutions, pour se rapprocher à 4-2. Les deux joueuses gagnant ensuite leur mise en jeu, Mari Osaka se trouve en position de conclure sur son service et ne s'en prive pas (6-3).

Victoria Muntean (FRA, 642e) – Mallaurie Noël (FRA, 820e) : 6-4 ; 6-7 (2-7) ; 7-5
Mallaurie Noël n'a pas trouvé les solutions
pour déborder Victoria Muntean.
© Sylvain Desgroppes.
Enfin, c'était le match qui pouvait apparaître comme le plus serré sur le papier, entre deux têtes de série aux classements très proches à la WTA, deux françaises en forme, avec des premiers tours faciles (deux jeux concédés par Victoria Muntean, aucun par Mallaurie Noël). Et la rencontre aura tenu toutes ses promesses. Très vite, les joueuses ne se quittent pas. Victoria Muntean break d'entrée, mais Mallaurie Noël répond. Chacune gagne ensuite son jeu de service, puis lorsque la première refait le break, la deuxième se rattrape encore de suite (3-3, puis 4-4). Le troisième break réalisé par Victoria Muntean est cependant le bon, cette dernière gardant cette fois son service pour conclure le premier set 6-4. Si Mallaurie Noël gagne ensuite sa mise en jeu, Victoria Muntean en fait de même, avant de breaker et de se détacher (3-1). Son jeu gêne considérablement une Mallaurie Noël qui n'arrive pas à la déborder, ou trop peu. Les jeux défilent jusqu'à 5-3, où une balle de match se présente pour Victoria Muntean sur le service adverse. Balle de match manquée, ou plutôt sauvée par Mallaurie Noël, qui prend ensuite le service de son adversaire lorsque cette dernière sert pour le match (5-5). Le jeu décisif est facilement remporté sept points à deux, et les deux joueuses se dirigent vers un troisième set, alors que l'on joue depuis 2h10 déjà. La dynamique est maintenant du côté de Mallaurie Noël. Victoria Muntean, qui s'est retrouvée à un point de la victoire, doit se remettre dans le match alors qu'elle est vite menée (1-3). Mais avec beaucoup d'abnégation, elle revient au score, puis comme au deuxième set, se retrouve à servir pour le match (5-3). Mallaurie Noël break une fois de plus et prolonge les débats, que Victoria Muntean va conclure sur le service de son adverse (7-5) après 3h27 de jeu. Le match le plus long de ces qualifications.


Victoria Muntean a lutté avant de pouvoir obtenir
sa place dans le tableau principal.
© Sylvain Desgroppes.
Victoria Muntean : « C'était un très gros combat, le match était à l'image de ce que j'attendais. J'ai essayé de rester concentré tout le temps, de m'encourager, de rester focalisé sur moi-même pour jouer tous les points à fond. J'ai une balle de match au deuxième set, mais elle joue bien le coup et de mon côté, je me complique un peu la vie. Je suis contente aussi de voir que malgré ce scénario où je laisse filer une balle de match pour finalement perdre le set, je suis arrivé à me remettre dedans. Le troisième set, c'est un nouveau match qui commence, j'ai essayé de ne pas penser au score, je me sentais bien physiquement et je suis à l'aise sous la chaleur donc de ce côté-là ça allait, il fallait que je ne pense qu'aux points, un par un ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire