samedi 6 mai 2017

Quand rien ne va

Le BPFC, après avoir traversé une première demi-heure compliquée, a largement dominé les débats, multipliant les occasions mais faisant preuve de trop de maladresse.

Comme trop souvent, les bergeracois auront créé des choses
mais manqué cruellement de réalisme pour se qualifier.
© Archives Laurent Guine.
Encore et toujours les mêmes mots dans la bouche des observateurs et du coach après le match. Encore et toujours les mêmes maux à reprocher aux joueurs. Oui, le contenu est là depuis quelques semaines, et cela aura été le cas une fois de plus. Mais pour ce qui est du réalisme, du geste juste dans la surface, de la conviction et de la détermination à marquer...
Ce vendredi soir, en changeant de compétition et en retrouvant l'air de la coupe, Bergerac espérait bien que la donne aller changer. Pour cette demi-finale de coupe de la région, compétition appréciée du club périgordin et qui tient à cœur notamment à son coach Fabien Pujo, Bergerac devait faire face à la jeune réserve des Girondins de Bordeaux (CFA2).
Une équipe qui était venue s'incliner au même stade de la compétition l'an passé 3-0 à Campréal. Cette fois, l'équipe entraînée par Patrick Battiston aura pris sa revanche, capitalisant sur une bonne première demi-heure, avec un but à la clé, pour tenir ensuite face aux assauts répétés de bergeracois trop maladroits dans la finition.

Chacun sa période
Dès les premières secondes, les intentions sont bergeracoises. Même face à une réserve professionnelle, qui se caractérise comme souvent par sa volonté à développer un football appliqué, tout en maîtrise et avec un contrôle de la possession, c'est Bergerac qui cherche à tenir le ballon. Difficile de bouger le bloc du FCGB, avec deux lignes de quatre resserrées, devant lesquelles Maulun bouche les intervalles de passe.
Sur une interception, Bordeaux apporte rapidement le danger. Romil est trouvé dans la profondeur côté droit, son centre en retrait est repris par Maulun, qui ne cadre pas (2e). Quelques minutes après, sur un corner joué à deux, Maulun trouve au second poteau Corinus, dont la tête heurte la barre transversale (5e).
Bergerac n'y est pas. Et sur un ballon mal renvoyé plein axe par la défense, il faut toute la vigilance de Dolivet pour claquer en corner une puissante reprise de volée de Valla (18e). Dos au mur, le BPFC a enfin le mérite de réagir. Mais la frappe de Bangré, servi en retrait par Pinto, est écrasée (22e). Et la reprise de volée de Mayenga, certes puissante, est plein axe dans les bras du gardien (25e).
Dominateur dans cette première période, c'est avec beaucoup de réussite que le FCGB ouvre le score. Sur une transversale de Maulun, Valla est trouvé côté gauche à l'angle de la surface. Ce dernier sert Kebbal qui arrive lancé plein axe. Celui-ci percute, se heurte à Dolivet sorti dans ses pieds, mais le ballon rebondi sur Bertho et finit sa course dans les filets (0-1, 28e).
Un but qui vient concrétiser trente bonnes premières minutes des Girondins. Mais un but qui signe aussi le début d'une longue heure de domination du BPFC. Car très vite, la réaction périgordine ne se fait pas attendre. Pinto décale Bertho couloir gauche, le centre à raz de terre du latéral est repris au point de penalty par Chevalier, mais Brucato se couche vite au sol pour stopper cette tentative (31e).
Bergerac finit très bien dans ce dernier quart d'heure. Mais, décalé par Pinto dans la surface, la frappe de Fuchs s'envole (36e). Bangré, d'une frappe enroulée qui file dans le petit filet opposé, pense égaliser, mais une belle manchette de Brucato lui enlève cet espoir (41e). Mayenga voit lui-aussi sa frappe contrée par la défense (42e), le coup-franc de Chevalier passe de peu à côté (43e), et une frappe de vingt mètres de Pinto passe au-dessus (45e)...

Manque de justesse
Le dernier quart d'heure de la première période, s'il laisse beaucoup d'espoirs sur la capacité de Bergerac à tenir le ballon, progresser, trouver des décalages, et mettre à mal la défense adverse, peut être inquiétant tant la maladresse aura été importante au moment du dernier geste. Mais l'envie est là, avec un bloc haut, qui permet de récupérer la balle le plus souvent à hauteur de la ligne médiane.
Et les locaux reprennent le second acte comme ils ont fini le premier. Face à une jeune équipe qui continue d'essayer de relancer propre, le pressing bergeracois fait mal. C'est le cas sur cette mauvaise passe en retrait de Corinus. Mayenga intercepte, se retrouve en un contre un face au dernier défenseur, mais sa frappe passe loin à côté (51e).
Sur un très bon centre rentrant de Zidane, c'est ensuite la tête décroisée de Bangré, déviée au dernier moment, qui passe de peu à côté du poteau (53e). Bergerac pousse, a des idées, mais il manque cette justesse et cette détermination extrême dans la finition. Comme après ce bon jeu en triangle et cette frappe de Pinto, à raz de terre et manquant de puissance (57e).
C'est ensuite Mayenga qui est encore à la réception d'un centre parfait de Bertho. Totalement oublié par la défense au point de penalty, l'attaquant bergeracois perd l'équilibre au moment de se reprise de volée, alors qu'il aurait même eu le temps de contrôler (64e). Dans la minute qui suit, après une bonne combinaison sur corner, Pinto sert Covin en retrait. Sa frappe croisée met pour une fois Brucato hors de portée, mais c'est la barre transversale qui empêche l'égalisation.
Les débordements, frappes, centres et autres corners s'enchaînent pour Bergerac qui domine outrageusement cette rencontre. Sur un coup de pied de coin de Covin, Bangré coupe au premier poteau, mais d'une belle horizontale réflexe, Brucato est encore là pour repousser, et Mayenga, presque surpris de voir le ballon lui passer sous le nez au second poteau, n'a pas le temps de réagir (73e).
Après quelques autres alertes, les Girondins de Bordeaux vont alors tuer le suspense, eux qui ne se sont procurés aucune situation dangereuse en seconde période. Il en aura suffi d'une. Couloir droit, Romil hérite d'un long ballon et remonte tout le terrain sur quarante mètres. Son centre a raz de terre est coupé par le jeune Konan, qui après un bon contrôle orienté, trompe Dolivet de près (0-2, 88e).
Encore plus que lors des précédentes rencontres, Bergerac peut nourrir de profonds regrets. Le manque de réalisme aura été cruel et empêche la formation de Fabien Pujo d'accéder à sa troisième finale en quatre ans. Il ne reste plus que deux rencontres officielles à disputer pour le BPFC cette saison.
Fabien Pujo : « Moi qui suis régionaliste, je suis forcément déçu de cette élimination. Je l'avais abordé auprès des joueurs, c'est une compétition qui nous tenait à cœur, on bosse toute l'année aussi pour arriver au bout dans ces compétitions. Le contenu n'a pas été trop mauvais. On arrive à s'approcher très souvent de la zone de vérité adverse, mais quelle incapacité à rendre nos actions efficaces ! On manque de réalisme. Eux, dans ce domaine, c'est trois occasions, deux buts, si on avait le même ratio on serait en finale. Ce soir, je pense que les gens qui étaient au stade sont unanimes sur ce qu'ils ont vu, il y a de bonnes choses dans le jeu, mais on ne marque pas. Il nous reste deux matchs de championnat, on a encore le podium à jouer, j'espère que le ressort psychologique n'est pas cassé. Nous le staff, on est dynamique, on veut finir correctement cette saison qui avait laissé présager de bonnes choses mais qui ne se termine pas super bien ».

Bergerac – FC Girondins de Bordeaux B

Mi-temps : 0-1
Score final : 0-2

Buteurs : Bertho (28e, csc), Konan (88e) pour Girondins de Bordeaux B.

Avertissements : Jamaï (51e), Fuchs (76e), Gérard (85e), Lacrampe (90e) pour Bergerac.
Expulsion : 0

Bergerac : Dolivet – Zidane, Gérard, Lacrampe, Bertho (Fofana, 73e) – Jamaï (cap.) (Covin, 56e) – Fuchs, Bangré (Dufeal, 73e) – Pinto, Mayenga, Chevalier. Entraîneurs : Fabien Pujo, assisté de Christophe Hugot. Remplaçant : Loustallot.

FC Girondins de Bordeaux B : Brucato – Coquin, Verdon, Koundé, Makiadi (Campanini, 58e) – Valla, Njiké, Corinus (Makiadi, 85e), Kebbal – Maulun (Zinga, 46e, puis Konan, 73e) – Romil (cap.). Entraîneur : Patrick Battiston. Remplaçant : Mandanda.

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