samedi 4 février 2017

Le tourbillon des émotions

Engagé dans une folle saison, entre le 8e de finale de coupe de France et le championnat, le staff bergeracois doit gérer beaucoup d'émotions à la fois.

De l'euphorie et la joie partagée de mardi soir
au quotidien du championnat à Saint Malo ce samedi.
© Sylvain Desgroppes.
Le football comme le vit Bergerac depuis cette saison tout particulièrement, c'est bien plus qu'un sport. Vecteur de nombreuses émotions, il est une aventure humaine avant toute chose. Qui dit aventure humaine dit forcément échanges, partage, management, relationnel. Avec des hauts, nombreux en ce moment, mais aussi avec des moments plus complexes à gérer.
En ce début d'année 2017, c'est dans ce paradoxe que se trouve le staff bergeracois, Fabien Pujo en tête. Par le championnat tout d'abord, que le BPFC domine actuellement, et ce malgré la défaite lors de la dernière journée à Fontenay. Par la coupe aussi, avec une qualification historique en tous points, pour le niveau atteint (première pour Bergerac en 8e de finale) comme pour l'adversaire éliminé (Lens, L2).

Le difficile management
« La coupe, c'est de l'émotion. C'était fort, l'ambiance, l'euphorie. Mais avant comme après ce match, on avait tellement travaillé, je me suis senti bien, tout simplement », reconnaît le coach bergeracois. Des sentiments qui sont parfois différents au sein de son groupe. Chacun vit l'instant à sa façon, et selon sa fonction.
« C'est complexe à gérer. On est dans la réussite totale, dans l'effervescence. Tout s'amplifie, mais la frustration aussi. On entre dans une période où chaque choix que l'on fera avec le staff sera compliqué à faire », met en avant Fabien Pujo. Dans ce discours, c'est aussi la sagesse qui parle. Celle d'un coach qui doit servir de contre-poids, pour ne pas céder à l'emballement général.
Manager l'équipe, c'est donc continuer comme depuis le début de saison à gérer les temps de jeu, assurer les rotations. Tout en conservant une stabilité au sein d'un groupe qui gagne et veut se voir rassuré. Un véritable exercice d'équilibriste. « Le paradoxe est que dans cette période où tout va bien, on doit durcir le discours. On ne peut pas faire de cadeau, on n'est pas dans l'affectif, mais dans des questions de management », affirme encore le coach.
Au centre des réflexions et des problématiques actuelles, la logique différence d'approche entre les joueurs et le staff. Quand les premiers pensent aussi à leur situation personnelle et à l'instant immédiat de la compétition, le staff voit déjà plus loin. « Il faut être capable de penser à demain, on ne peut pas juste réfléchir au moment présent. Ce qu'il faut, c'est rester dans la course à la montée. Si on arrive fin mars avec trois points de retard sur le leader par exemple, on sera là pour le sprint final, et ce qui comptera sera la fraîcheur du groupe », détaille Fabien Pujo.
Si les choix sont forcément difficiles à réaliser et à faire entendre à chaque joueur, le passé plaide en faveur du staff. Qui applique cette discipline depuis le début de saison à son groupe. L'un des exemples les plus récents étant celui de Grégory Covin. Le joueur est maintenu dans le groupe en début de saison malgré une certaine fatigue, due probablement à sa saison dernière éprouvante à Pau.
Il devient très décisif à partir de fin septembre, avec cinq buts et quatre passes en huit matchs. Puis son niveau baisse. Moins impactant dans le jeu de son équipe, il perd du temps de jeu. Avant ce match de coupe de France, Fabien Pujo décide de le laisser en B. Non par punition, mais au contraire pour qu'il puisse enchaîner deux matchs pleins consécutifs, la réserve bergeracoise ayant joué les 18 et 25 janvier. Résultat, le milieu revient avec une place de titulaire et marque contre Lens.

Se reconcentrer
Un exemple parmi d'autres, qui donne raison au staff de Bergerac à chaque fois. Et pour chaque rencontre, il faut de nouveau se poser les mêmes questions. C'est encore le cas ce samedi avec le retour du championnat, et quel retour avec un déplacement à Saint Malo. Un match du haut de tableau contre une équipe qui n'a pas dit son dernier mot pour la montée.
« Soit on fidélise ceux de Lens, mais si le match devient dur pour nous, il faut se demander s'ils seront capables de mettre ce qu'il faut en plus... Soit on injecte du sang neuf, ceux qui ne sont pas rentrés en coupe par exemple, mais il faut bien savoir s'ils seront dans la motivation de se montrer, ou s'il y aura une frustration de ne pas avoir joué contre Lens », se demande ainsi Fabien Pujo pour aborder cette dix-huitième journée de championnat.
Choix fort en tous cas, c'est le même groupe qui enchaîne ce deuxième match de la semaine, en-dehors de Sébastien Bouscarrat, laissé au repos, et de Rudy Gérard, qui a besoin de temps de jeu et évoluera en réserve. Un groupe qui aura un objectif : « ne pas perdre à Saint Malo, pour rester sur le haut de la poule, redonner une dynamique, et ne pas se fragiliser », glisse le coach.
Son équipe reste sur une défaite à Fontenay, mais aussi sur trois matchs sans victoire à l'extérieur en championnat. Mais la période actuelle, comme toujours en CFA, n'est pas forcément propice aux séries de victoires pour les équipes du haut de tableau en général. Sur les cinq derniers matchs, Cholet a connu ses trois premières défaites de la saison. Chartres a tout perdu, Saint Malo pris quatre points seulement, Granville neuf, Bergerac sept, alors que Fontenay ou Romorantin en ont profité pour bien se replacer.
« C'est dur pour tout le monde. On le sait, il faut surtout ne pas perdre le championnat », continue le technicien bergeracois. Un match nul serait donc bien perçu par les périgordins, chez des malouins qui ont pour eux l'inconvénient de ne pas avoir joué depuis le 14 janvier en match officiel. Mais pour aller chercher un résultat, une fois de plus, il ne faudra rien laisser au hasard.
« Il faudra avoir une vraie faculté à être concentré et impliqué dans le cadre de jeu. On ne maîtrise pas tout dans le football. Mais il faut déjà s'attacher à confirmer ce que l'on a vu contre Lens dans le sérieux, la concentration », conclut un Fabien Pujo plus que jamais mobilisé et décidé à ne pas se laisser porter par la bonne période actuelle.




Du mouvement en fin de mercato
L'an passé, le BPFC avait recruté deux joueurs au mercato hivernal, Cheikh Bangré et Baïdy Dia. Deux joueurs toujours présents dans l'effectif cette saison. Cet hiver, le club, Fabien Pujo en tête, pensait rester calme, « pour ne pas venir bousculer l'équilibre du groupe non plus » avait justifié le coach. Mais les derniers jours du mercato ont changé la donne.
Mardi 31 janvier, Jordi Delclos a été recruté. Agé de 31 ans, ce milieu offensif arrive avec un bagage solide. Formé à Nîmes, il a d'abord joué à Agde, puis est passé par des clubs de National (Cassis-Carnous, Gap, Fréjus), avant de connaître la Ligue 2. En un an et demi à Arles Avignon, il joue quarante matchs et marque six buts. Après une saison en Suisse, il évoluait depuis un an et demi à Orléans, en National puis en Ligue 2 (huit matchs et deux buts cette saison).
Sa venue était le seul profil qui pouvait intéresser le BPFC, en manque sur le couloir droit avec la blessure de Pierre Jamin, qui ne devrait pas rejouer cette saison. « Terence Pinto a rendu service à droite, mais on a vu encore contre Lens que sa vraie place est dans l'axe. Jordi arrive d'un niveau supérieur, il va apporter son expérience, c'est un joueur très vif, capable de provoquer, de casser les lignes », estime Fabien Pujo.
Deux autres joueurs sont arrivés dans le groupe senior. Le premier est Farid Boughida, milieu récupérateur déjà passé par Bergerac lors de la saison 2014-2015, celle de la montée en CFA. Fabien Pujo a déjà eu ce joueur à Lormont. Parti en professionnel en Algérie l'an dernier, il était libre. Autre profil similaire, Sam Ducros. Le jeune latéral gauche (22 ans), formé à Bergerac, a évolué deux ans et demi au Poiré sur Vie en CFA2, puis six mois à Vitré (CFA). Il était sans contrat depuis cet été.
Deux joueurs qui connaissent bien le club et représentent des « opérations blanches » puisque libres. « Ils viennent pour pallier d'éventuelles absences. Ils ont tous les deux une bonne mentalité, connaissent nos problématiques de groupe, donc cela n'entraînera pas de soucis de gestion. Au contraire, si j'ai besoin de joueurs de complément, cela m'évitera de vider l'effectif de la B lancée dans son opération maintien », précise Fabien Pujo.




Saint Malo (6e, 26 pts) – Bergerac (1er, 33 pts)

Stade de Marville, coup d’envoi à 18h00.

Arbitres : Julien Jamet, assisté de Bertrand Leroux et Julien Carnec

Le groupe : Dolivet, Loustallot – Bertho, M. Kamissoko, Lacrampe, Zidane – Bangré, Chevalier, Covin, Fuchs, Jamaï, Mohamed – Dia, Dufeal, Mayenga, Pinto.

Blessé : Jamin
Réserve : Choury, Didion, El Kihel, Gérard, Gaillard
Repos : Bouscarrat, Delclos

Le classement avant la dix-huitième journée














Equipes Pts Joués V N P BP BC Diff

1 Bergerac 33 17 10 3 4 21 15 6

2 Granville 32 17 9 5 3 25 19 6

3 Rennes B 32 17 9 5 3 24 19 5

4 Cholet 30 17 9 4 4 27 18 9

5 Fontenay 28 17 8 4 5 28 21 7

6 Saint Malo 26 16 7 5 4 20 12 8

7 PSG B 25 17 7 4 6 24 16 8

8 Romorantin 24 16 7 3 6 18 16 2

9 Vitré 23 17 6 5 6 17 18 -1

10 Trélissac 19 17 5 4 8 25 23 2

11 Chartres 18 16 5 3 8 13 21 -8

12 Lorient B 18 16 4 6 6 17 22 -5

13 Nantes B 16 16 3 7 6 21 22 -1

14 Châteaubriant 16 16 4 4 8 11 21 -10

15 Mantes 13 17 3 4 10 12 27 -15

16 Plabennec 11 17 3 2 12 15 28 -13












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