vendredi 10 février 2017

Le portrait de la semaine

Sous le coaching de Mickaël Tronche, le club de Thenon avance en régional avec de l'ambition mais aussi la volonté de se construire.

Mickaël Tronche.
© D.R.
L'an dernier, lors de l'intersaison estivale, une page importante se tourne à Thenon. Celle du coach Frédéric Muller, entraîneur de l'équipe fanion pendant dix ans. Une page de plus dans un club qui, au gré des ententes et des fusions, a un passé chargé.
Pour la gloire, il faut remonter au milieu des années 1970. Le club de Fossemagne évolue quatre saisons de rang en Division 3 (1973-1977). Aujourd'hui nouveau président du FC Thenon/Limeyrat/Fossemagne avec Patrick Gaillard, Raymond Montupet a fait partie de cette épopée.
« On était dans une période où le football a vite évolué. Il a fallu ensuite que l'on déménage, et on est parti à Périgueux pour que le club continue de grandir et de jouer à ce niveau », se souvient-il. Une fusion avec un club de quartier permet de former le Périgueux FC et de disposer de plus grandes installations, pour enchaîner onze saisons de plus en Division 3 et 4.

Des structures
Depuis, le temps a passé. Le football a beaucoup évolué, les fusions et autres ententes se sont multipliées, devenant une pratique courante pour les clubs. Le FCTLF l'a fait, dès la fin des années entre Thenon et Fossemagne, ensuite avec Limeyrat. « S'associer, réunir ces trois villages, c'est une force. Il faut tout ces acteurs, cette entente entre nous pour continuer à avancer », précise Raymond Montupet.
S'il a joué par le passé à Fossemagne, le président est encore nouveau dans ce club puisqu'il a pris ses fonctions à l'été 2016 seulement. Dominique Bousquet, maire de Thenon, conseiller départemental, n'est pas innocent dans cette évolution. « C'est un ami d'enfance, j'ai même joué avec lui. Aujourd'hui, mon but est aussi de l'aider avec ce club, je me suis engagé sur deux ans, avec l'objectif de monter », explique Raymond Montupet.
Accompagné dans sa tâche par le co-président Patrick Gaillard, plus attaché à l'école de foot et à l'organisation générale, l'ancien joueur de Fossemagne a gardé son esprit compétiteur et ses ambitions fortes pour son club. « Cela fait un moment que l'on joue dans ces divisions régionales déjà intéressantes. On peut encore monter les échelons, on a ici des possibilités pour le faire », annonce-t-il.
Parmi les « outils » à disposition, le coach actuel Mickaël Tronche. Arrivé comme joueur à l'été 2014, il a pris la suite de Frédéric Muller la saison suivante. « J'étais encore joueur, tout juste diplômé comme coach, je m'étais fais la main avec les U18 du club pendant un an, j'ai saisi la perche qui m'était tendue », précise l'ex-trélissacois.
Au-delà de toutes considérations sportives, le coach s'attache à mettre en place un nouveau projet, une dynamique pour que le FCTLF passe un cap global, en termes de niveau sportif, d'organisation, de projet. Il y a du travail pour tous et pas de quoi s'ennuyer. A commencer par la structuration, nerf de la guerre, clé de voûte et témoin de la bonne santé de tout club de football.
« On a une présidence, un trésorier compétent, Dominique Bousquet qui nous accompagne beaucoup. Mais sur le relationnel, la communication, les partenariats... c'est difficile. Il faut des structures claires, proposer des choses autour du projet du club pour mieux travailler. C'est aussi cela qui permet de passer un cap supplémentaire », note Mickaël Tronche.
Qui, par ses caractéristiques et son rôle d'ancien entraîneur des U18, a un rôle important à jouer en ce moment dans le bon fonctionnement des seniors, sur les effectifs comme sur le niveau de jeu. « L'école de football est très importante, c'est elle qui nous donnera sa force dans l'avenir, apportera de l'eau à notre moulin », juge quant à lui Raymond Montupet.

Place aux jeunes
Les jeunes, le coach les intègre justement en seniors cette saison. Sa légitimité est importante, lu qui les connaît pour les avoir entraîné. « Les jeunes que j'ai eu en U18 sont en train de pointer le bout de leur nez, ils s'entraînent avec nous, certains ont joué un peu. Surtout, on sent qu'il y a de vrais progrès chez eux, avec une intégration progressive aux côtés de joueurs plus aguerris », continue le coach.
La transmission, c'est aussi sur le terrain qu'elle s'opère. « Les anciens sont des relais pour moi. A eux de montrer l'exemple, ils travaillent beaucoup, répondent présents, je peux m'appuyer sur eux pour faire passer des messages », précise Mickaël Tronche. Parmi ces cadres de l'équipes, Sopheap Om et Mohamed Keita.
Formé aux girondins, le premier est bien connu du Périgord puisqu'il a fait toute sa carrière autour de Périgueux. Après trois ans à Trélissac (U18 et réserve), il joue trois ans à Chamiers, et encore trois ans en réserve à Trélissac où il croise... Mickaël Tronche. « Cela fait quatre ans que j'ai rejoint ce club. Il y avait des joueurs que je connaissais déjà, et je voulais vivre une nouvelle aventure à un niveau intéressant. L'arrivée de Mickaël Tronche nous apporte également dans tous les domaines », précise le joueur.
Pour lui, la tâche sur le terrain ne se limite à un simple travail de joueur. Un des hommes de base du coach, il doit montrer la voie : « Il y a pas mal de jeunes, j'essais de transmettre mon expérience, comme d'autres avec moi. Ce qu'il faut, c'est apporter une maturité, une simplicité, une humilité », continue Sopheap Om.
Ce n'est pas Mohamed Keita qui va le contredire. A 32 ans, celui qui évolue sous les couleurs de Thenon depuis 2008 fait figure d'ancien dans le vestiaire, de cadre de l'équipe. Sa façon de penser résume à elle-seule l'état d'esprit et les valeurs du joueur : « Thenon est un club qui représente beaucoup pour moi, qui m'a beaucoup donné, et à qui je veux rendre aujourd'hui. Seul, je ne peux pas, mais avec ce groupe, on peut aller loin et vraiment faire quelque chose pour ce club de Thenon qui me tient à cœur ».
Celui qui hésitait à arrêter à un certain moment à retrouver du baume au cœur et s'identifie pleinement dans son nouveau rôle de capitaine de route, de relais du coach : « Sur le terrain comme en-dehors, je suis là pour conseiller. En ce moment, il y a des jeunes qui arrivent, il faut qu'il y ait une bonne alchimie entre les générations. Ce que je veux, c'est pousser les jeunes à aller encore plus haut avec Thenon », conclut Mohamed Keita.
Le club jouait pour la montée en Régional 2 cette saison. Après un départ manqué, un déclic semble s'être produit peu avant la trêve. Assez tôt pour rattraper le retard accumulé en début de saison ? Pas sûr, mais chez le président, le coach, comme les cadres de l'équipe, le même discours. « On a tout le potentiel pour le faire », dixit Mickaël Tronche.

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