vendredi 17 février 2017

Le portrait de la semaine

A Nontron/Saint Pardoux, difficile de ne pas croiser la route de Vincent Thomas. Ce dernier est co-président et co-entraîneur du club de Régional 4.

Au centre (polo blanc), Vincent Thomas, en tant que président
lors de l'AG du club en juin 2016.
© D.R.
Le football amateur, au même titre que les autres sports, a cela de beau qu'il révèle de belles histoires. Des aventures humaines, des personnages hors du commun parfois, passionnés de leur sport, passionnés de leur club, auquel ils vouent un attachement sans limite. Parmi ces histoires atypiques, celle de Vincent Thomas, depuis cet été co-président et co-entraîneur du club de Nontron/Sain Pardoux.
Un cumul pour le moins original, et unique en Dordogne pour un club de niveau régional. Pour comprendre comment Vincent Thomas en est arrivé là, il faut remonter un peu en arrière. Né en banlieue parisienne, il arrive dans le Périgord avec ses parents au milieu des années 1980. Au moment de signer sa première licence, c'est vers Nontron qu'il se tourne.
Il y effectue toutes ses classes, et fait partie de cette génération qui monte jusqu'en CFA2 (saison 1999-2000). Il passe ensuite quatre saisons à Trélissac, montant jusqu'en National, puis revient à Nontron à partir de 2005. Il n'a plus quitté le club depuis, en-dehors d'une saison à Angoulême.
De quoi tisser forcément des liens, même inconsciemment comme il l'explique : « C'est l'endroit où j'ai eu ma première licence, où j'ai presque toujours joué. Quand on y est au quotidien, on ne se rend pas forcément compte des choses, mais avec un peu de recul, oui, je peux me dire aussi que si je fais tout cela c'est parce que j'ai un fort attachement pour ce club », confie-t-il.

La présidence
La deuxième grande étape se déroule à l'été 2014. A Nontron comme au club voisin de Saint Pardoux la Rivière, la situation est difficile. Une évidence apparaît : la fusion. « Il y avait peut-être eu de grandes années à Nontron, mais il fallait passer à autre chose. Aucun de deux clubs n'allait bien, on avait besoin de cette fusion pour ne pas disparaître », reconnaît Vincent Thomas, qui n'a pas encore de fonction officielle.
Toujours licencié à Nontron, et en tant qu'ancien, il est impliqué dans la vie du club. « Mais pour raisons professionnelles, j'étais amené à partir six mois par an sur la Côté d'Azur, je ne pouvais donc pas prendre de fonction », précise-t-il. S'il n'est pas toujours présent physiquement, il reste donc attentif à l'évolution des choses, et se montre favorable à cette fusion en 2014.
« J'étais convaincu du besoin de cette fusion pour chacun des deux clubs. On a essayé de rassembler tous ceux qui avaient cette idée, la suite s'est faite assez naturellement », explique-t-il. Pour respecter une certaine équité, les postes sont partagés entre les deux clubs. Pour la présidence, François Lozach, président sortant de Saint Pardoux, s'associe donc à un nontronnais. Faut-il en trouver un.
Le nom de Vincent Thomas ressort vite, même si l'évidence n'est pas aussi claire pour le principal intéressé : « J'aime bien m'occuper des choses dans lesquelles je suis, m'y investir à 200 %, et prendre des responsabilités. Mais ce n'était pas prévu si tôt », se souvient-il encore. Le duo se lance dans l'inconnu. Avec deux objectifs : le maintien d'une équipe senior en régional, et surtout la reconstruction et la consolidation d'une école de football.
Une tâche considérable qui se présente. Il faut non seulement donner vie à cette fusion, convaincre l'ensemble des licenciés de son intérêt et de ce qu'elle peut amener, et se lancer très vite dans les objectifs fixés, « pour continuer à ce qu'il y ait du football dans ce secteur de la Dordogne », ajoute Vincent Thomas.
Le point de base n'est donc pas le projet d'une équipe mais bien d'un club. Si la volonté est là de maintenir en permanence une équipe fanion en régional, le principal est ailleurs, sur l'école de football. « L'école de football est le plus important pour nous, et on l'avait délaissé avant. Il faut donc aller dans les écoles intéresser les gamins, faire en sorte d'avoir des éducateurs formés et compétents dans toutes les catégories », continue le co-président.
Ils ne sont pas trop de deux pour gérer le club de Nontron/Saint Pardoux, qui est en ce moment dans sa troisième année d'existence. Le travail ne manque pas, au niveau administratif, financier, sportif… « Etre à deux nous va bien. Quand l'un des deux a moins de temps ou a plus de mal, l'autre est là pour le rebooster et l'aider à avancer. On est très complémentaire », continue-t-il.

Cumul de fonction
Vincent Thomas en mode coach.
© D.R.
Mais depuis cet été, la co-présidence n'est plus la seule fonction de Vincent Thomas. En senior, l'équipe fanion, descendue en Régional 4, a changé de coach. L'an passé, Christophe Lozach avait déjà arrêté avant la fin de saison. Vincent Thomas avait alors fini sur les six derniers mois avec Yohan Sacriste, déjà en place.
Celui-ci ne souhaitant pas continuer derrière, le club s'est lancé à la recherche d'un coach. En vain. « On a eu quelques idées, quelques contacts, mais il y avait toujours quelque chose qui coinçait, soit un problème de diplôme, car on doit être couvert, soit un problème financier... », regrette Vincent Thomas.
Il faut pourtant trouver une solution. Là-encore, son nom est évoqué assez vite. S'il ne dit pas non, celui qui est déjà co-président espère bien trouver une autre solution... « Benjamin Faure est vite apparu comme la solution aussi, mais il y avait toujours ce problème de diplôme, sachant qu'il avait également un problème de disponibilité et ne souhaitait pas être seul », résume le nontronnais.
Lui-même ayant les diplômes nécessaires en Régional 4 et ne pouvant pas assurer la fonction de coach tout seul, le duo est formé pour cette saison au moins. Co-président, Vincent Thomas devient également co-entraîneur avec Benjamin Faure. Avec toujours la même idée : le travail à plusieurs, le partage des idées.
Entre sa vie professionnelle, sa vie familiale, son rôle de co-président, son implication dans le PCT 24 (le club de Nontron/Saint Pardoux fait partie du projet mis en place par Trélissac), Vincent Thomas n'aurait de toute façon pas le temps de tout faire tout seul. « Benjamin Faure m'aide beaucoup. Il gère souvent seul le mercredi. Le vendredi, on essaie d'être là tous les deux. Il assure tout le travail de l'ombre, je suis plus là pour le moment fort de la compétition, le discours d'avant-match et la gestion du match », reconnaît-il.
Le travail partagé, mode de fonctionnement privilégié par Vincent Thomas, qui y trouve beaucoup d'avantages. « Cela me correspond bien, on est dans l'échange. On a toujours à apprendre de l'autre, on peut voir des choses que l'on ne verrait pas si l'on était seul », reconnaît-il humblement. Ce cumul des deux fonctions, arrivé un peu par hasard, n'est cependant pas ce que souhaite Vincent Thomas à long terme.
« Par rapport à ma vie, à mon ressenti aussi cette saison, je serais plus tourné sur le rôle de co-président que vers le banc de touche. Je prends évidemment du plaisir cette saison à coacher des bons gars, mais si on trouve une solution cet été, je laisserais ma place sans problème », avoue-t-il. En attendant, il faut encore assurer cette double fonction. Au moins pour six mois...

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