samedi 14 janvier 2017

L'apprentissage du haut niveau

Retour sur la présence historique des U19 de Trélissac dans le championnat national, chose rare pour une équipe périgordine.

Le groupe U19 trélissacois au complet.
© TFC.
Derrière les ogres que peuvent représenter les équipes CFA de Bergerac et Trélissac, ils sont là. On entend peu parler d'eux, mais pourtant, leur performance est exceptionnelle. En obtenant leur billet pour disputer le championnat national l'an passé, les U19 de Trélissac, conduits depuis l'été 2015 par Rachid Kerkri, avaient déjà réussi une performance de premier ordre.
Une récompense, face au travail de fond mis en place par le club. « Cette montée historique est l'aboutissement du travail de tout le TFC, très structuré et qui bosse bien depuis les tous petits », note Rachid Kerkri. Les faits sont là : les équipes U14, U15, U16, et U17 sont toutes en DH, et l'équipe réserve U19 évolue en PH. Toutes ces équipes se classant actuellement en haut de leurs poules.
L'occasion pour le coach U19 de rappeler également le rôle primordial que joue le PCT 24 (Pacte de Coopération Territorial de la Dordogne) dans cette réussite actuelle. « En plus du travail de Trélissac, il y a une harmonie avec les clubs autour. Cette saison, Anthony Roche de Boulazac et Nicolas Garandeau de Ribérac sont venus chez nous et ont la possibilité de jouer en National », souligne Rachid Kerkri.

Débuts difficiles
Une opportunité, c'est le maître mot cette saison. Car tous ces jeunes ont la chance de pouvoir évoluer dans un cadre très « professionnel ». Avec un emploi du temps aménagé, des installations sportives de haut niveau, et un staff d'encadrement. « Il faut signaler la présence de Valentin Zamo, préparateur physique de cette équipe. On fonctionne en duo, c'est un vrai confort de travail », précise Rachid Kerkri.
Tous les dimanches, ces jeunes ont aussi la possibilité d'affronter des équipes émanant des plus grands clubs français. Parmi les treize adversaires du TFC, neuf sont des clubs professionnels, dont les Girondins, le Stade Rennais, le FC Nantes... « Entendre Trélissac avec ces clubs-là, c'est une fierté. Quand on se déplace, c'est aussi l'image de la Dordogne que l'on représente », continue le coach.
Les premiers pas à ce nouvel échelon ont cependant été compliqués. Surtout pour une équipe qui avait perdu l'habitude de perdre... En s'inclinant 4-2 aux Girondins, puis 6-2 sur leur terrain devant Châteauroux, les trélissacois ont vite dû se plonger dans le travail. « C'est une saison de découverte de ce niveau, mais en même temps, on n'a pas eu le temps de découvrir ni de gamberger », avoue Rachid Kerkri.
Les choses vont vite, et avec trois descentes dans cette poule de quatorze, le staff prend très vite conscience des efforts à faire pour redresser très vite la barre et justement en pas se trouver dans une situation délicate. Cela a donc impliqué un changement de discours et d'approche tactique des rencontres.
« On jouait en 4-4-2. On voulait rivaliser dans la maîtrise du ballon. On était bon dans le jeu, mais on prenait cher en contre », se rappelle le coach. Qui fait évoluer la physionomie de son équipe, autour de deux nouveaux dispositifs. Soit le 3-5-2, soit le 4-3-3, ou 4-2-3-1, « contre des clubs moins huppés, comme nous, et contre qui on essaie un peu plus d'imposer notre style », précise-t-il.

Du travail
L'équipe National.
© TFC.
En s'imposant 1-0 au Mans lors de la troisième journée, le TFC se donne de l'air. Sur les quatorze derniers matchs, Trélissac en a perdu deux seulement (six victoires, six nuls). Le résultat d'un nouveau discours dans le jeu, mais également d'une évolution mentale, d'une prise de conscience. « Que les jeunes soient chez nous ou ailleurs, il fallait se dire que l'on pouvait travailler comme les autres, que l'on avait mérité d'être ici et que maintenant on faisait partie du même championnat », affirme le coach.
Ce dernier travaille au quotidien avec ses joueurs. Et est passé de trois séances hebdomadaires l'an dernier à quatre cette saison. Le tout permis aussi par la section sportive mise en place avec le lycée Saint Joseph de Périgueux. Car pour lui, « autour du sportif, il y a l'éducatif, qui est primordial pour les jeunes. Sans oublier le côté humain. Pour tirer le meilleur d'un sportif, il faut en tirer le meilleur humainement ».
Les mois ont passé depuis la rentrée. Au moment d'aborder la deuxième phase de leur saison, les trélissacois ont déjà bien avancé dans leur championnat, où ils ont disputé seize journées sur vingt-six. Bien partis pour se maintenir, neuvièmes avec neuf points d'avance sur le premier relégable, les trélissacois veulent avancer toujours avec autant d'ambitions.
« Si l'on parlait de maintien aux joueurs, ils se diraient qu'ils ne peuvent jouer que cela. Je préfère regarder match après match, sans pression. En abordant chaque rencontre avec l'envie de prendre des points. C'est à chaque fois un test contre ce qui se fait de meilleur en France », développe Rachid Kerkri avec beaucoup de philosophie.
Le tout pour continuer doucement mais sûrement à grandir, avec un objectif en tête. « Le principal n'est pas le maintien en soi, c'est la possibilité que des jeunes issus de la formation puissent aller en senior, avec la CFA ou avec la R1 », conclut-il.
Le championnat National U19 reprend ce dimanche à 11h00 à domicile pour Trélissac, qui reçoit le leader de la poule, le Stade Rennais.

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