lundi 7 novembre 2016

L'exploit était si proche

Dans un match de très belle facture, les bergeracoises ont craqué dans les derniers instants de ce 32e de finale de coupe de France face à la D2 de La Rochelle.

A l'image d'Eszter Hodosi, les bergeracoises ont mis un gros
investissement samedi face à l'agressivité rochellaise.
© Philippe Greiller.
Après une semaine de repos, la première de la saison, le BPPH reprenait le chemin des terrains ce samedi. Et de quelle façon, avec au programme un 32e de finale contre la très belle équipe d'Aunis La Rochelle, club professionnel habitué à la D2.
La qualification s'annonçait certes difficile à aller chercher pour les bergeracoises, mais pas impossible, vu le niveau affiché depuis le début de saison, et l'envie des joueuses de se frotter à une D2, elles qui visent la montée justement à ce niveau. L'esprit de la coupe, la ferveur d'un match à domicile jouant également, l'exploit prenait alors des contours bien plus réels.
Les rochellaises sont les premières en action. Gallais sort le premier arrêt du match sur Svetlova, l'arrière droite bergeracoise arrivé de Charentes-Maritime cet été. Puis après une minute trente de jeu, le premier but du match est à l'actif de Diharce, recrue d'Aunis la Rochelle arrivée cet été de Bègles.

Du haut niveau
Pourtant, ces premières secondes sont trompeuses. Car c'est Bergerac qui va prendre la direction des opérations. En une minute, Titou, puis l'autre bergeracoise passée par La Rochelle l'an dernier Eszter Hodosi, marquent et permettent au BPPH de passer devant (2-1, 3e). L'intensité, l'âpreté dans les duels, la vitesse de jeu, tous les ingrédients sont déjà là pour promettre un beau match au public venu nombreux (3-3, 7e).
Aucune des deux équipes ne veut lâcher le moindre espace. Bergerac fait plus que rivaliser avec son adversaire du jour, qui s'en remet à Diharce, encore elle, pour rester au contact. Si l'ailière rochellaise a marqué trois fois, à Bergerac, la gardienne Ialomiteanu se met aussi en évidence. Même si le BPPH a déjà subi deux infériorités numériques, la roumaine est impériale dans ses buts avec notamment un penalty arrêté (7-7, 15e).
C'est ensuite Titou qui se met en action, bien suivie par sa comparse Svetlova. Les deux arrières cumulent huit des onze buts du BPPH sur le seul dernier quart d'heure de la première mi-temps. Cette fois Bergerac se détache irrémédiablement, notamment grâce à un 5-0 (14-8, 22e).
Le jeu déployé par Bergerac reste constant dans ce premier acte. Beaucoup de concentration en défense face à la malice du duo espagnol de la base arrière Lopez Martin / Segura Grau, de la vitesse dans les enchaînements, peu de balles perdues grâce à une bonne application technique. Le coach Gaël Monthurel voulait se servir de ce match pour travailler, il a là une bonne base. A la pause, son équipe compte toujours cinq buts d'avance (18-13).

Fin de match difficile
L'entame de la deuxième période se fait sur le même rythme. Et si rien n'est évidemment joué face à la qualité d'Aunis La Rochelle, le public bergeracois peut croire en une grosse performance de son équipe. La Rochelle marque le premier but de ce second acte, mais Bergerac répond par Svetlova. Systématiquement, un but des visiteuses est suivi d'un but du BPPH, permettant de conserver une marge confortable au score (22-17, 38e).
Lorsque La Rochelle trouve alors les solutions pour réaliser sa première série de la rencontre avec trois buts consécutifs en deux minutes, Gaël Monthurel n'hésite pas à prendre un temps-mort (22-20, 40e). Suffisant pour que son équipe se remette dans le sens de la marche et marque à son tour trois buts pour reprendre cet avantage de cinq unités (25-20, 43e).
Si le match reste tendu, Ialomiteanu permet au BPPH de continuer à croire en un exploit retentissant avec un penalty de plus arrêté, alors que La Rochelle ne cesse de monter en intensité (28-24, 50e). Bergerac va finir par craquer, notamment lors d'un infériorité numérique. Pour la première fois depuis le quart d'heure de jeu, les visiteuses recollent (28-28, 53e), puis repassent même devant, ce qu'elle n'avait plus fait depuis la deuxième minute du match (28-29, 54e).
Au total, Bergerac encaisse sept buts en six minutes, le tout sans marquer (28-31, 56e). Gaël Monthurel tente un dernier coup, pose son troisième temps-mort de la rencontre, mais il est trop tard. Eszter Hodosi, sortie très tôt pour éviter toutes prises de risques inutiles, revient sur le terrain et marque même deux fois, mais le BPPH s'incline, avec les honneurs, 31-33.
Gaël Monthurel : « Dans notre approche, je considérais ce match comme une préparation et un support pour le match de championnat à venir à Landi/Lampaul. Le discours était de faire comprendre aux joueuses que ce match de coupe leur appartenait, avec du monde en tribune, une bonne ambiance, une D2 en face, et tout à gagner. Les consignes ont été respectées, notamment sur les montées de balle de La Rochelle. On a mis un gros investissement individuel, qui s'est ressenti sur notre collectif, et nous a permis de vraiment mettre à mal notre adversaire. Je suis très content de l'état d'esprit que l'on a eu, les filles ont été très méritantes, c'est un match positif pour elles, pour le club, pour le public. Malgré la défaite, c'est peut-être le match référence dont j'avais besoin ».

Bergerac – Aunis La Rochelle

Mi-temps : 18-13
Score final : 31-33

Exclusions temporaires : Hodosi (5e), Titou (9e), Fayemendy (46e), Michel (53e) pour Bergerac. Lefebvre (21e), Lopez Martin (36e), Segura Grau (50e, 56e) pour La Rochelle.
Expulsion : 0

Bergerac. Gardiennes : Ialomiteanu (15 arrêts), Kangah. Joueuses : Boudjellal (1), De Lafuente, Fayemendy (6), Hodosi (3), Michel, Saraïva, Svetlova (9), Titou (11), Toualy (cap.) (1). Entraîneur : Gaël Monthurel.

Aunis La Rochelle. Gardiennes : Gallais (7 arrêts), Pavillard (8 arrêts). Joueuses : Ahac (4), Billac (4), Delorme (cap.) (4), Diharce (7), Lefebvre (4), Lopez Martin (4), Michelet, Parmentelat (2), Segura Grau (4). Entraîneur : Laurent Grammont.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire