Le portrait de la semaine

Christophe Eustache entame sa sixième saison sur le banc de Mareuil. Une belle aventure entre le club et l'entraîneur, traduit par la montée en ligue cette année.

Christophe Eustache vit sa sixième saison sur le banc
de Mareuil, avec toujours autant de passion.
© Joël Beaudou.

Certaines aventures sont le fruit d'un travail appliqué, approfondi. Elles sont calculées à l'avance, tout est planifié, prévu, anticipé. D'autres histoires sont le fruit du hasard, d'une heureuse rencontre, au gré du vent, des affinités, d'une passion révélée. C'est le cas entre Mareuil et le jeune entraîneur Christophe Eustache.

Celui qui a connu plusieurs clubs, dans sa formation de jeune footballeur tout d'abord, de Saint Aulaye à Mussidan en passant par Saint Seurin ou Trélissac, comme dans sa carrière de joueur, passée notamment par Nontron en DSR, est arrivé à Mareuil en 2011.

Il met alors les pieds dans un club qu'il ne connaît pas. Et à trente-six ans seulement, devient le jeune entraîneur de l'équipe première. « Tout s'est fait par l'intermédiaire de Christophe Donzeau (le trésorier), que je connaissais. On m'a proposé de venir entraîner, et j'ai saisi cette opportunité », se rappelle Christophe Eustache.

La passion du football

Pour le président Vincent Aimont, le choix fait à l'époque n'est pas anodin : « On s'est rencontré un jour à Mareuil. On voulait quelqu'un qui arrive de l'extérieur et ne connaisse pas le club ». C'est le début de l'aventure, toujours en cours aujourd'hui, avec un entraîneur qui n'avait jamais pensé occuper un jour cette fonction, et entre un homme et un club qui ne se connaissent pas encore.

Mais pour Christophe Eustache, qui sortait d'une saison compliquée à Brantôme, arrêter le football n'était même pas imaginable. Cela ne l'est toujours pas aujourd'hui dailleurs. « J'avais ce contact avec Christophe Donzeau, et j'ai toujours entendu parler de Mareuil comme d'un club familial. J'ai tenté le coup », continue le coach.

Bien lui en a pris. Désormais, fini de jouer, place au banc de touche. « Entraîner est un vrai challenge pour moi. Mais j'adore le foot, j'aime trop ce sport pour l'arrêter donc je me suis lancé. Je reste toujours au contact du terrain, et cette expérience depuis cinq ans est satisfaisante », se réjouit Christophe Eustache.

Si de son propre aveu, la décision de devenir entraîneur s'est faîte sur « un coup de tête », au fur et à mesure du temps, il prend goût à cette fonction. Un travail usant, mais qui offre de beaux moments. « J'ai en tête la première montée de Départemental 2 à Départemental 1 en juin 2014, avec en plus la finale gagnée contre Ribérac. Il y a aussi la belle saison 2014-2015, malgré la finale de coupe de Dordogne perdue contre Montpon. Et évidemment la montée en ligue plus le titre de champion futsal la saison dernière », explique le technicien.

Tout n'est pas rose pour autant. Chaque entraîneur le sait, dans tous les échelons du football, du petit club de district, en passant par le régional et jusqu'au professionnel, le métier n'est pas des plus faciles. Un métier prenant, usant, qui demande à prendre des responsabilités et à faire des choix. Des choix tactiques, des choix humains aussi.

L'attachement au club

« On peut se mettre des gens à dos, c'est parfois compliqué. Il faut faire avec, composer. On ne fait pas toujours ce que l'on veut. Mais à côté, j'adore le groupe que j'ai, tous ces jeunes, et j'ai une passion viscérale pour le football. Tout cela fait que je ne pourrais pas arrêter », explique Christophe Eustache. Un attachement touchant, et rare dans le football actuel, avec un coach qui enchaîne six ans de suite sur le même banc.

Fort de cette passion, celui qui se dit être « un petit entraîneur, sans expérience » veut avancer, et progresser individuellement dans ce qui rythme aujourd'hui ses semaines. Il passera au printemps une formation (le CFF3). « Je veux connaître plus de choses, améliorer ma communication et savoir mieux présenter mes projets de jeu, mes systèmes », avoue-t-il.

En attendant, Mareuil enchaîne. Au-delà des résultats de cette saison, avec trois victoires et trois défaites pour la découverte du niveau ligue, le club grandit. C'est en partie la récompense d'un homme travailleur, humble, droit, et capable de former et d'emmener avec lui un groupe de jeunes, qui ne change que très peu au fil des années.

« Je travaille avec mon adjoint Eric Couzemain, qui est depuis longtemps au club, et avec Matthieu Nadeau qui apporte une aide précieuse aux entraînements. Si ça marche, c'est par le travail que l'on effectue ensemble et la confiance mutuelle que l'on se fait », tient-il à préciser.

Et Christophe Eustache ne s'arrête pas là. « Je veux vraiment remercier Gérard Donzeau et Vincent Aimont ainsi que tout le club pour la confiance qu'ils me font, et que j'essais de leur rendre, on est tous unis », ajoute-t-il. « On lui a laissé les pleins pouvoirs quand il est arrivé, et il a fait ce qu'il sait faire de mieux. C'est quelqu'un de très compétiteur, il n'y a pas de triche, il est droit et simple », conclut le président de Mareuil Vincent Aimont.