vendredi 14 octobre 2016

Le portrait de la semaine

Président de la Thibérienne depuis 2006, Bernard Lagarde est un enfant du club, avec lequel il vit une histoire d'amour sans limite.

Le président Bernard Lagarde, en poste depuis 2006.
© La Thibérienne.
Voilà quarante-huit ans que Bernard Lagarde a fait ses premiers pas sous les couleurs de Thiviers, avec la signature de sa première licence de football, à douze ans. Depuis, l'histoire n'a cessé de s'enrichir entre l'homme et son club de toujours, deux parties inséparables ou presque.
Il faut même remonter plus loin en arrière pour trouver les premiers souvenirs de Bernard Lagarde avec la Thibérienne. Avant de jouer, cela faisait déjà quelques temps qu'il côtoyait les abords du stade avec son père, lui qui est originaire de Nantheuil.

L'amour du club
« C'était le club phare dans cette région de Dordogne. A cette époque, il y avait Brantôme, Nontron et Thiviers qui étaient tous en PH, il y avait beaucoup de monde lors des derbys », se souvient-t-il. Joueur, il gravit vite les échelons. On est en 1972, et à seize ans et demi, à peine junior, il effectue ses premiers pas avec l'équipe première, en PH.
La figure emblématique de l'époque est alors Henri Hernandez, que Bernard Lagarde a eu comme entraîneur dès l'âge de douze ans. « Il n'y avait pas encore d'école de football. Le même entraîneur faisait tout, des jeunes aux seniors », glisse-t-il. Après Henri Hernandez, le nouveau coach est Michel Dory.
Et lorsque ce dernier part pour Nontron, Bernard Lagarde le suit. « J'ai vécu trois belles années de football là-bas, au quatrième niveau national. Mais c'était trop compliqué au niveau de l'organisation, et je n'ai pas pu resté plus », explique Bernard Lagarde, qui revient alors dans sa maison, Thiviers.
L'histoire d'amour se prolonge. Il finit sa carrière de joueur au club, et sera même entraîneur quelques temps. Il connaît ensuite une deuxième période en-dehors du club, fin des années 1990. Avant de revenir, encore, comme s'il ne pouvait pas rester longtemps loin de la Thibérienne.
Une relation étroite avec ce club qu'il a toujours eu en lui. « C'est une question de sentiments, une histoire d'amour. C'est un attachement fort, difficile à expliquer », avoue Bernard Lagarde. Un attachement qui le pousse ainsi à prendre de nouvelles fonctions. En 2006, il devient président du club.

Une fonction partagée
Une décision qui est réfléchie, et est associée à un projet de long terme. « Avec le temps, j'ai vu qu'avec une équipe dirigeante, j'avais les capacités pour structurer le club. C'était aussi une façon pour moi de boucler la boucle ». Les choses mettent du temps à se mettre en route. Bernard Lagarde veut alors retrouver le niveau ligue avec les seniors, mais aussi revoir les structures en interne et renforcer l'école de football.
« Il fallait restructurer, c'était la base du projet. Et pour moi, cela voulait dire mettre en place une équipe dirigeante. Je me suis entouré de quatorze personnes. Ce sont des gens en qui j'ai une confiance totale, avec des tâches bien précises pour chacun », détaille le président. Descendu au troisième niveau départemental à l'issue de la saison 2005-2006, le club revient vite au plus haut.
Reste à franchir le dernier cap, pour enfin revenir en ligue. Le coach de l'époque, Franck Puybonnieux, y parvient en 2014, et après cinq saisons à diriger l'équipe fanion, décide d'arrêter sur cette montée. Entre-temps, le projet avance, toujours avec des principes forts, dictés par le président.
Sportivement tout d'abord. « Pour recruter, il y a une règle. On peut faire venir deux ou trois joueurs de l'extérieur pour faire passer un cap à l'équipe, mais pas plus. Les fondations du club doivent rester solides », précise Bernard Lagarde. Ces fondations, ce sont donc un recrutement local, la formation, et un état d'esprit.
Des valeurs humaines sur lesquels le président est intransigeant : « On ne prend pas toujours les bonnes décisions, mais il faut se soutenir, se faire confiance, se respecter. C'est cette cohésion, cette cohérence dans l'équipe dirigeante qui permet une convivialité et un projet commun ».

Un travail de fond
Fort de cet amour viscéral pour son club, Bernard Lagarde n'a cessé de mener ses troupes pour effectuer un travail de fond, et prendre le temps de construire. La preuve avec Foothislecole, l'école de football qu'il a évidemment poursuivi dans l'entente existant entre Thiviers, La Coquille, Saint Jean de Côle, Jumilhac, Sarrazac.
Si cette section est indépendante de la Thibérienne, le président y attache un intérêt particulier, et en tant que club jouant au plus haut niveau, il y tient une place importante. « On est en étroite collaboration. 80 % des effectifs sont de chez nous, et le président de l'école de football est dirigeant à la Thibérienne également », précise-t-il.
Et quand sportivement, le travail mené depuis 2006 abouti en 2014 à la montée en PL, forcément, le président est heureux. Puisqu'il faut alors retrouver un nouvel entraîneur, il se charge lui-même de cette mission, et fait à sa façon. L'humain et le coup de cœur. Réciproque. « J'avais coché un seul nom, Dragan Keserovic. Quand j'ai vu qu'il arrêtait à Libourne, je l'ai contacté, même si je pensais au départ que c'était inatteignable », se rappelle Bernard Lagarde.
En un mois, les deux hommes se voient cinq fois. De longues discussions s'installent entre les deux, et très vite, quelque chose naît. « C'est quelque chose d'exceptionnel qui s'est créé, c'est fusionnel. La seule chose qui a rendu difficile sa décision, c'est qu'au départ, rincé de son passage à Libourne, il voulait arrêter, et qu'il a été difficile de le remettre en selle », ajoute le président.
Mais à force d'échanges passionnés et de discussions sur la Thibérienne, le projet du club, et les valeurs humaines que chacun partage, Dragan Keserovic se laisse convaincre. Plus de deux ans après, Bernard Lagarde se plaît à raconter les mots échangés lors de leur dernière rencontre, et qui finissent d'entériner la décision du futur coach thibérien. « Je lui ai dis deux choses. Qu'il n'avait pas de bol de m'avoir connu. Et que j'étais amoureux de lui. Il s'est levé et m'a dit : ''Bon, allez, je m'organise'' », sourit Bernard Lagarde. L'aventure peut commencer, et elle est encore en cours, pour la troisième saison de Thiviers en PL.
Une histoire de plus qui prouve surtout l'attachement et le dévouement du président pour son club de toujours. Et qui montre avec quelle passion Bernard Lagarde exerce sa fonction, dans le partage et l'humain. Une histoire qui n'est pas prête de s'arrêter. « Si un président se suffit de ce qu'il a, cela revient à faire faire machine arrière au club. Il faut toujours voire devant, essayer d'optimiser les choses », conclut-il.

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