Président
de la Thibérienne depuis 2006, Bernard Lagarde est un enfant du
club, avec lequel il vit une histoire d'amour sans limite.
Le président Bernard Lagarde, en poste depuis 2006. © La Thibérienne. |
Voilà
quarante-huit ans que Bernard Lagarde a fait ses premiers pas sous
les couleurs de Thiviers, avec la signature de sa première licence
de football, à douze ans. Depuis, l'histoire n'a cessé de
s'enrichir entre l'homme et son club de toujours, deux parties
inséparables ou presque.
L'amour
du club
«
C'était le club phare dans cette région de Dordogne. A cette
époque, il y avait Brantôme, Nontron et Thiviers qui étaient tous
en PH, il y avait beaucoup de monde lors des derbys », se
souvient-t-il. Joueur, il gravit vite les échelons. On est en 1972,
et à seize ans et demi, à peine junior, il effectue ses premiers
pas avec l'équipe première, en PH.
La
figure emblématique de l'époque est alors Henri Hernandez, que
Bernard Lagarde a eu comme entraîneur dès l'âge de douze ans. «
Il n'y avait pas encore d'école de football. Le même entraîneur
faisait tout, des jeunes aux seniors », glisse-t-il. Après Henri
Hernandez, le nouveau coach est Michel Dory.
Et
lorsque ce dernier part pour Nontron, Bernard Lagarde le suit. «
J'ai vécu trois belles années de football là-bas, au quatrième
niveau national. Mais c'était trop compliqué au niveau de
l'organisation, et je n'ai pas pu resté plus », explique Bernard
Lagarde, qui revient alors dans sa maison, Thiviers.
L'histoire
d'amour se prolonge. Il finit sa carrière de joueur au club, et sera
même entraîneur quelques temps. Il connaît ensuite une deuxième
période en-dehors du club, fin des années 1990. Avant de revenir,
encore, comme s'il ne pouvait pas rester longtemps loin de la
Thibérienne.
Une
relation étroite avec ce club qu'il a toujours eu en lui. « C'est
une question de sentiments, une histoire d'amour. C'est un attachement
fort, difficile à expliquer », avoue Bernard Lagarde. Un
attachement qui le pousse ainsi à prendre de nouvelles fonctions. En
2006, il devient président du club.
Une
fonction partagée
Une
décision qui est réfléchie, et est associée à un projet de long
terme. « Avec le temps, j'ai vu qu'avec une équipe dirigeante,
j'avais les capacités pour structurer le club. C'était aussi une
façon pour moi de boucler la boucle ». Les choses mettent du temps
à se mettre en route. Bernard Lagarde veut alors retrouver le niveau
ligue avec les seniors, mais aussi revoir les structures en interne
et renforcer l'école de football.
«
Il fallait restructurer, c'était la base du projet. Et pour moi,
cela voulait dire mettre en place une équipe dirigeante. Je me suis
entouré de quatorze personnes. Ce sont des gens en qui j'ai une
confiance totale, avec des tâches bien précises pour chacun », détaille
le président. Descendu au troisième niveau départemental à
l'issue de la saison 2005-2006, le club revient vite au plus haut.
Reste
à franchir le dernier cap, pour enfin revenir en ligue. Le coach de
l'époque, Franck Puybonnieux, y parvient en 2014, et après cinq
saisons à diriger l'équipe fanion, décide d'arrêter sur cette
montée. Entre-temps, le projet avance, toujours avec des principes
forts, dictés par le président.
Sportivement
tout d'abord. « Pour recruter, il y a une règle. On peut faire
venir deux ou trois joueurs de l'extérieur pour faire passer un cap
à l'équipe, mais pas plus. Les fondations du club doivent rester
solides », précise Bernard Lagarde. Ces fondations, ce sont donc un
recrutement local, la formation, et un état d'esprit.
Des
valeurs humaines sur lesquels le président est intransigeant : « On
ne prend pas toujours les bonnes décisions, mais il faut se
soutenir, se faire confiance, se respecter. C'est cette cohésion,
cette cohérence dans l'équipe dirigeante qui permet une
convivialité et un projet commun ».
Un
travail de fond
Fort
de cet amour viscéral pour son club, Bernard Lagarde n'a cessé de
mener ses troupes pour effectuer un travail de fond, et prendre le
temps de construire. La preuve avec Foothislecole, l'école de
football qu'il a évidemment poursuivi dans l'entente existant entre
Thiviers, La Coquille, Saint Jean de Côle, Jumilhac, Sarrazac.
Si
cette section est indépendante de la Thibérienne, le président y
attache un intérêt particulier, et en tant que club jouant au plus
haut niveau, il y tient une place importante. « On est en étroite
collaboration. 80 % des effectifs sont de chez nous, et le président de l'école de football est dirigeant à la Thibérienne également », précise-t-il.
Et
quand sportivement, le travail mené depuis 2006 abouti en 2014 à la
montée en PL, forcément, le président est heureux. Puisqu'il faut
alors retrouver un nouvel entraîneur, il se charge lui-même de
cette mission, et fait à sa façon. L'humain et le coup de cœur.
Réciproque. « J'avais coché un seul nom, Dragan Keserovic. Quand
j'ai vu qu'il arrêtait à Libourne, je l'ai contacté, même si je
pensais au départ que c'était inatteignable », se rappelle Bernard
Lagarde.
En
un mois, les deux hommes se voient cinq fois. De longues discussions
s'installent entre les deux, et très vite, quelque chose naît. «
C'est quelque chose d'exceptionnel qui s'est créé, c'est fusionnel.
La seule chose qui a rendu difficile sa décision, c'est qu'au
départ, rincé de son passage à Libourne, il voulait arrêter, et
qu'il a été difficile de le remettre en selle », ajoute le
président.
Mais
à force d'échanges passionnés et de discussions sur la
Thibérienne, le projet du club, et les valeurs humaines que chacun
partage, Dragan Keserovic se laisse convaincre. Plus de deux ans
après, Bernard Lagarde se plaît à raconter les mots échangés
lors de leur dernière rencontre, et qui finissent d'entériner la
décision du futur coach thibérien. « Je lui ai dis deux choses.
Qu'il n'avait pas de bol de m'avoir connu. Et que j'étais amoureux
de lui. Il s'est levé et m'a dit : ''Bon, allez, je m'organise'' »,
sourit Bernard Lagarde. L'aventure peut commencer, et elle est encore
en cours, pour la troisième saison de Thiviers en PL.
Une
histoire de plus qui prouve surtout l'attachement et le dévouement
du président pour son club de toujours. Et qui montre avec quelle
passion Bernard Lagarde exerce sa fonction, dans le partage et
l'humain. Une histoire qui n'est pas prête de s'arrêter. « Si un
président se suffit de ce qu'il a, cela revient à faire faire
machine arrière au club. Il faut toujours voire devant, essayer
d'optimiser les choses », conclut-il.
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