samedi 17 septembre 2016

Le plaisir avant tout

Les six clubs périgourdins de Régional 4 abordent tous la saison avec le même état d'esprit : continuer à avancer en se faisant plaisir.

L'équipe de Mareuil qui a fini
à la première place de la D1 l'an passé.
© Joël Beaudou.
Si l'an passé la PL était dense en clubs périgourdins, le paysage de ce plus bas niveau régional, devenu Régional 4, a bien changé à la fin de la saison. Sur les dix clubs présents en 2015-2016, quatre sont descendus en district (sauf la C de Bergerac qui a été dissoute), et trois sont montés.
Seuls Mussidan, Rouffignac, et Thiviers se sont maintenus. Ils sont rejoints comme traditionnellement par deux promus de district, Limens et Mareuil, ainsi que par Nontron, relégué de l'ex-PH, ou Régional 3. Malgré des profils différents, ces six équipes attaquent la saison autour d'un objectif principal, le maintien, et d'une idéologie, le plaisir de jouer.

En mode découverte
Les deux promus de district de l'an passé se retrouvent encore cette saison, dans la poule B. Pour Mareuil, qui a terminé premier, cette montée prend la forme d'un accomplissement, alors que le club a longtemps tourné autour. « On voulait cette montée en PL. Ça a été compliqué, mais on a fini par l'avoir. Il faut du temps pour monter en ligue », n'hésite pas à confier le coach Christophe Eustache.
Notamment finaliste de la coupe de Dordogne 2014-2015, déjà avec le même coach et une grande partie du groupe actuel, Mareuil a prouvé ses qualités sur la durée. Une continuité qui témoigne de l'organisation de ce club, comme le souligne le coach : « Mareuil est un vrai club, sain, avec de bons dirigeants, un bon président, des jeunes intéressants ».
S'il est conscient de la mission qui se présente, parlant « d'un aprentissage, pour les joueurs comme pour moi », Christophe Eustache fait confiance en son groupe pour surmonter les difficultés et aller chercher le maintien : « Ce qui est plus compliqué en ligue, c'est que l'intensité, les impacts augmentent. Il n'y a pas de score fleuve, il faut être solide, bien défendre », conclut-il.
Un discours finalement très proche de celui de Josselin Chubilleau, l'entraîneur de Limens. Pour lui aussi, la montée était un challenge l'an passé. « L'an dernier, il s'agissait de ma première saison. On s'était fixé l'objectif de monter sur deux ans, mais on a fait une grosse série d'entrée de championnat donc on a finalement visé de suite la montée ».
Si Josselin Chubilleau est fier de rappeler « les valeurs d'un club familial, qui veut s'inscrire dans la durée », il sait également le challenge dans lequel s'est engagé Limens : « On aura besoin d'humilité. On est novice en ligue, et on va se retrouver face à des équipes plus expérimentées, qui ont une bonne connaissance du football et de la maîtrise des matchs », explique-t-il.
Au moment de parler des objectifs à atteindre, la situation est donc claire. Pas d'ambitions démesurées, juste l'envie de grandir encore et de se faire plaisir au passage : « L'objectif est de se maintenir avec l'équipe première. On voulait aussi atteindre ce symbole du quatrième tour et des maillots en coupe de France, c'est chose faîte. Et on veut faire monter la B pour limiter l'écart entre les deux équipes ».

Retrouver la confiance
Si Mareuil et Limens attaquent le championnat prudemment mais aussi avec la confiance accumulée par leur montée l'an passé, ce n'est pas le cas de tous les clubs. Comme à Nontron/Saint Pardoux (poule A), relégué après une saison compliquée.
Pour Vincent Thomas, aujourd'hui co-président du club avec François Lozach mais aussi co-entraîneur avec Benjamin Faure, il y a une explication : « Dès la première année de la fusion, on a connu cette montée en PH, mais ce n'était pas un objectif recherché, et on n'était pas prêt pour cela, d'où une saison difficile derrière. Le club n'est pas structuré pour évoluer en Régional 3 ».
Aujourd'hui, Nontron veut repartir de l'avant sur de nouvelles bases. « On a un bon groupe de gars. Il y a un nouveau discours, de nouveaux hommes à l'entraînement, on part avec l'objectif de regonfler le moral de chacun », positive le co-président. Après une année quelque peu mouvementée, la première envie est simple : retrouver du plaisir.
Ainsi, les objectifs de Vincent Thomas ne sont pas seulement comptables. « On veut que la saison se passe bien, que l'on continue à structurer le club sportivement et financièrement, que les gars reprennent du plaisir et regagnent des matchs », conclut-il.
Sans avoir subi le couperet de la descente, le club de Rouffignac/Plazac a lui-aussi vécu une saison dernière compliquée. Le coach Pierre Marty est désormais parti, et c'est un joueur qui a pris sa place sur le banc pour tenter de trouver plus de sérénité.
Car Rouffignac a vécu une saison paradoxale. Pas forcément enthousiasmante dans les résultats, mais loin d'être catastrophique non plus. « Il faut positiver, c'était la première saison en ligue pour le club et on n'a jamais réellement été inquiété par la relégation », met en avant le nouveau coach Alexandre Da Costa Lacerda.
Celui-ci a vécu un été à rebondissements, alors qu'il ne se destinait pas forcément à ce poste d'entraîneur : « J'ai repris l'équipe un peu au dernier moment. Le groupe a poussé pour cela, et c'est un soulagement aussi d'avoir les joueurs derrière moi », confie-t-il. Les premières journées sont attendues avec impatience pour tester grandeur nature ce que sera l'exercice 2016-2017.
D'un côté, Alexandre Da Costa Lacerda met en avant des points positifs : « On a une qualité technique. Le groupe s'est un peu rajeuni aussi, et je pourrais m'appuyer sur quelques anciens pour se servir des erreurs de l'an passé ». D'un autre, le coach reste humble face au défi à relever : « C'est tout nouveau pour moi, le club se construit encore, donc on veut absolument se maintenir, et si possible assez vite pour voir autre chose ».

Un peu plus haut
Avec Nontron et Rouffignac, Mussidan complète le contingent périgourdin de la poule A. Déjà à ce niveau depuis quelques années, et après une saison presque trop tranquille, dans le ventre mou de sa poule du début à la fin, le club a changé de coach cet été, avec l'arrivée d'un ancien joueur du club, Frantz Bluck.
Sa mission sera de faire passer un cap sportivement et dans les mentalités aux mussidanais. « Mussidan est installé en ligue, mais on n'est jamais arrivé à passer un cap supplémentaire, à part deux ou trois saisons en PH », explique le coach. Le projet est d'évoluer vers un esprit encore plus compétiteur, ''professionnel'', afin pourquoi pas de s'extirper de la PL.
Un tel changement se fera avant tout dans l'évolution des mentalités. « Tout en gardant l'esprit familial et le relationnel qu'il y a à Mussidan, et en renforçant encore les valeurs de combativité et de solidarité, l'objectif est d'instaurer un côté plus rigoureux dans le travail », détaille Frantz Bluck. Une mission tournée vers l'objectif sportif du club : « Viser les cinq premières places », glisse le coach.
A Thiviers, après une troisième place en 2014-2015, une cinquième place l'an dernier, on mise sur la continuité, puisque Dragan Keserovic sera encore sur le banc de touche cette saison, pour faire progresser encore son équipe.
Malgré les résultats intéressants, le coach n'est pas satisfait du dernier exercice : « C'était une saison moyenne pour moi. Par rapport aux prestations fournies, on méritait mieux, avec plus de concentration et d'efficacité dans les deux surfaces ».
Malgré ces quelques regrets, et après une préparation que le coach juge « comme toujours compliquée dans nos petits clubs où le groupe n'est jamais au complet », la confiance est encore là. « Si on continue à jouer comme je cherche à le faire, en préparant bien nos actions, cela devrait marcher, on ne peut pas manquer de réalisme deux ans de suite comme l'an dernier. Il faut travailler encore, être plus sérieux et présent à l'entraînement, et prendre conscience de notre potentiel », souffle Dragan Keserovic.
Et pourquoi pas, en réunissant toutes ces conditions, aller chercher quelque chose de beau. Sans s'enflammer, le coach thibérien exprime en tous cas des objectifs élevés : « On veut faire mieux que l'an dernier ».

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